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épigénétique

Il faut que les gens réalisent que leurs pensées sont plus primaires que leurs gènes, car l'environnement, qui est influencé par nos pensées, contrôle les gènes. 

Auteur: Lipton Bruce H.

Info: "Energy Healed Me - Over the Phone! A Scientist Explains How". Interview with Meryl Davids Landau, www.huffingtonpost.com. October 19, 2011. r

 

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épigénétique

Certaines expositions chimiques semblent activer et désactiver les gènes de manière à dérégler la croissance cellulaire et à prédisposer au cancer. De ce point de vue nos gènes sont moins ce qui commande et contrôle nos cellules que des touches de piano qui seraient activées par un environnement pianiste.

Auteur: Steingraber Sandra

Info: "Living Downstream : An Ecologist's Personal Investigation of Cancer and the Environment", p.19, Da Capo Press 2010

[ équilibre ]

 

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épigénétique

On emploie le mot homéorhésie pour indiquer la stabilisation, non pas d'une constante, mais d'une voie de changement particulière au cours du temps. Si un événement vient modifier le système homéorhétique, les mécanismes de contrôle ne le remettent pas au point où la modification est apparue; mais à celui qu'il aurait atteint peu après.

Auteur: Waddington Conrad Hal

Info: The Evolution of an Evolutionist, 1975, University of Edinburgh Press. *capacité à évoluer dans la même direction, malgré des périodes d’instabilité successives

[ sciences ] [ évolution ] [ sauvegarde rapide ]

 

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épigénétique

Le Vertical enveloppe tout le monde physique. Il participe à ce monde physique, il l’anime. Il paraît passer incessamment par la "fente" étroite du maintenant. En réalité, il fait le "maintenant", toujours nouveau, des êtres individuels, dont la persistance n’est pas une simple inertie. Il fait leur consistance, et leur persistance, en ce qu’il est donneur de sens. Par cette participation au Vertical, les être ne décrivent pas seulement des lignes-traces dans l’espace-temps, ils vivent, en incarnant et actualisant les idées, les thèmes, mnémiques ou originaux, du monde vertical. Par la participation au Vertical, les êtres individuels font plus que fonctionner, ils se comportent et ils agissent. […] La vie est la contribution même du Vertical à l’Horizontal. Elle est ainsi plus que fonctionnement, elle est comportement et action sensée. C’est lorsque le Vertical passe mal que le vivant redevient machine, et n’est plus vraiment dans la durée vitale, mais répète seulement des mouvements ou bégaie, ou radote, avant de se détraquer et de tomber en poussière.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: L'Art d'être toujours content

[ biophysique ]

 

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épigénétique

La différence entre la théorie platonicienne et l'hypothèse de la résonance morphologique peut être illustrée par analogie avec un téléviseur. Les images à l'écran dépendent des composants matériels du téléviseur et de l'énergie qui l'alimente, ainsi que des transmissions invisibles qu'il reçoit par le biais du champ électromagnétique. Un sceptique qui rejette l'idée d'influences invisibles pourra essayer de tout expliquer sur les images et les sons en termes de composants de l'ensemble - les fils, les transistors, etc. - et les interactions électriques entre eux. Avec des recherches approfondies, il découvrira qu'endommager ou supprimer certains des composants affecte les images ou les sons produits par l'ensemble, et ce de manière réproductible et prévisible. Cette découverte renforcera sa croyance matérialiste. Il ne sera pas en mesure d'expliquer exactement comment l'ensemble produit les images et les sons, mais il espère qu'une analyse plus détaillée des composants et des modèles mathématiques plus complexes de leurs interactions apporteront finalement la réponse. Certaines mutations des composants - par exemple, un défaut de certains des transistors - affectent les images en changeant leurs couleurs ou en déformant leurs formes ; tandis que les mutations des composants du circuit de syntonisation font basculer l'ensemble d'un canal à l'autre, ce qui entraîne un ensemble de sons et d'images complètement différent. Mais cela ne prouve pas que le journal télévisé du soir soit produit par des interactions entre les composants du téléviseur. De même, les mutations génétiques peuvent affecter la forme et le comportement d'un animal, mais cela ne prouve pas que la forme et le comportement sont programmés dans les gènes. Ils sont hérités par résonance morphologique, une influence invisible sur l'organisme venant de l'extérieur, tout comme les téléviseurs sont accordés de manière résonnante aux transmissions qui proviennent d'ailleurs.  

Auteur: Sheldrake Rupert

Info: The Science Delusion : Sentir l'esprit de recherche

 

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épigénétique

L'imagerie quantique " fantôme " révèle le côté obscur des plantes

L'intrication permet aux chercheurs d'observer les plantes en action sans lumière visible perturbatrice

Imaginez que vous filmiez un jardin en accéléré au cours d'une année : vous verriez les détails des fleurs passant du jour à la nuit et d'une saison à l'autre. Les scientifiques aimeraient observer des transitions similaires à l'échelle moléculaire, mais la lumière intense utilisée pour prendre des photos microscopiques des plantes perturbe les processus que les biologistes veulent observer, en particulier la nuit. Dans un article publié dans la revue Optica, le physicien Duncan Ryan du Laboratoire national de Los Alamos (LANL) et ses collègues ont récemment présenté un outil permettant d'imager des tissus végétaux vivants tout en les exposant à moins de lumière que celle qu'ils recevraient sous les étoiles.

Une technique appelée imagerie fantôme, démontrée pour la première fois en 1995, consiste à diviser une source lumineuse pour créer deux photons de longueurs d’onde différentes exactement au même moment et au même endroit. Les photons sont intriqués, un phénomène quantique qui permet aux chercheurs de déduire des informations sur une particule d’une paire en mesurant l’autre. Ainsi, un échantillon peut être sondé à une longueur d’onde et imagé à une autre.

Pour les plantes, cela signifie que les chercheurs peuvent photographier les objets avec des photons de lumière visible et obtenir des informations sur les photons infrarouges qui interagissent avec les molécules riches en eau qui sont importantes pour les fonctions biologiques. Pour ce faire, dans la nouvelle étude, l'équipe a dirigé un flux de photons infrarouges vers une plante dans une boîte transparente avec un compteur de photons derrière elle tout en pointant les homologues visibles de ces particules vers une boîte vide à la même distance avec une caméra derrière elle. Chaque photon visible dirigé vers la boîte vide a touché un pixel et a été détecté à son emplacement précis - une mesure qui était beaucoup plus précise que celle qu'une caméra infrarouge pourrait réaliser. Pendant ce temps, les photons infrarouges se sont rendus dans la boîte de la plante, mais ils n'ont pas tous été comptés : la plante a absorbé un certain pourcentage de photons à un endroit donné. Un ordinateur a enregistré la position d'un pixel uniquement lorsqu'un photon a touché simultanément la caméra et le compteur. De cette façon, les chercheurs ont pu construire une image d'une feuille de la plante en utilisant des photons qui ne l'ont jamais touchée, formant essentiellement une image infrarouge sur une caméra visible. " C'est comme une partie de bataille navale ", explique Ryan.

L'imagerie fantôme s'est avérée efficace pour capturer des images de modèles de test plus simples. Mais pour les échantillons à faible transmission lumineuse tels que les plantes, les caractéristiques microscopiques ne diffèrent souvent que de quelques pour cent en termes d'absorption. L'astuce réside dans un détecteur extrêmement sensible développé au LANL qui suit l'arrivée de chaque photon infrarouge avec une précision de l'ordre du milliardième de seconde, ce qui leur permet de cartographier les tissus des feuilles et d'observer les activités nocturnes des plantes vivantes. " Nous avons vu les pores des feuilles (appelés] stomates) se fermer lorsque les plantes réagissent à l'obscurité", explique Ryan.

" L’imagerie fantôme crée des possibilités d’imagerie dynamique à longue échéance qui n’endommage pas les échantillons vivants ", explique Audrey Eshun, chercheuse en spectroscopie laser et en optique quantique du Lawrence Livermore National Laboratory, qui qualifie la nouvelle étude d’" étude véritablement innovante ".

Ce type d’observation permet de suivre la façon dont les plantes utilisent l’eau et la lumière du soleil tout au long de leur cycle circadien. " Nous observons les plantes réagir à leur environnement, explique Ryan, et non à nos observations. "


Auteur: Internet

Info: https://www.scientificamerican.com/, 18 septembre 2024, Rachel Berkowitz

[ examen ] [ séparé ]

 

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épigénétique

Une exceptionnelle évolution naturelle observée en direct, sur une période de seulement 30 ans

Une petite île rocheuse perdue en mer est devenue le théâtre d'une transformation évolutive. Des escargots marins réintroduits ont évolué, en seulement quelques décennies, pour ressembler à ceux disparus trente ans plus tôt. Cette expérience unique révèle l'incroyable capacité des espèces à s'adapter rapidement à leur environnement.

Tout commence en 1988, lorsque les côtes de l'archipel de Koster, en Suède, sont frappées par une prolifération toxique d'algues. L'événement décime la population d'escargots marins de l'espèce Littorina saxatilis sur plusieurs îlots. Une catastrophe écologique qui va pourtant ouvrir la voie à une expérience unique.

Quatre ans après ce désastre, la biologiste marine Kerstin Johannesson de l'Université de Göteborg décide de réintroduire ces mollusques sur l'une des petites îles touchées. Cependant, les escargots qu'elle choisit appartiennent à une variété distincte, appelée "type crabe", et non à ceux qui peuplaient initialement ces lieux, connus sous le nom de "type vague".

Ces deux types d'escargots se différencient par leur morphologie et leur comportement. Le type crabe, plus grand et avec une coquille épaisse, est adapté aux environnements où les prédateurs abondent. Le type vague, plus petit et plus audacieux, évolue sur des rochers battus par les vagues, loin des menaces.

L'élément clé de cette expérience est l'isolement géographique des îles. Sur les rochers où les escargots de type vague avaient prospéré, le retour des escargots de type crabe introduits en 1992 allait permettre d'observer comment une population peut s'adapter rapidement à un environnement différent.


Dès la première décennie, les chercheurs ont pu noter des adaptations dans la population réintroduite. Les escargots ont commencé à changer de forme pour mieux s'adapter aux vagues qui caractérisent leur nouvel environnement. Un processus évolutif accéléré par la richesse génétique de cette espèce, selon Anja Marie Westram, co-auteure de l'étude.

(Photo : Des escargots du type crabe (1992) ont évolué pour ressembler aux escargots du "type vague" disparus.)

Les escargots ne sont pas partis de zéro pour développer leurs nouveaux traits. Des variations génétiques, peu fréquentes dans la population d'origine, ont été sélectionnées et renforcées, permettant cette transformation rapide. Des gènes de populations voisines ont également pu influencer cette évolution.

L'expérience a permis d'étudier à la fois les changements phénotypiques et génétiques des escargots. Notamment, des inversions chromosomiques, des segments de gènes impliqués dans des adaptations spécifiques, ont été identifiées, rendant l'évolution encore plus rapide. Cette étude permet aux scientifiques de mieux comprendre comment une population peut développer des traits déjà observés dans des conditions similaires.

Les résultats de cette étude sont cruciaux à une époque où de nombreuses espèces doivent s'adapter aux changements climatiques rapides et à la pollution. Les chercheurs espèrent que cela incitera à préserver des habitats naturels riches en diversité génétique, essentielle à la survie des espèces.

Qu'est-ce que l'évolution en temps réel ?

L'évolution en temps réel fait référence à l'observation directe des changements évolutifs dans une population sur une période relativement courte, généralement quelques décennies ou moins. Cela contraste avec la vision traditionnelle de l'évolution, souvent perçue comme un processus se déroulant sur des millions d'années.

Dans le cas des escargots marins Littorina saxatilis, introduits sur une petite île après une catastrophe naturelle, l'évolution a été observée sur une trentaine d'années seulement. Ils ont modifié leur apparence et leur comportement pour s'adapter à un nouvel environnement. Cette capacité rapide à évoluer met en lumière la plasticité génétique et phénotypique de certaines espèces.

L'adaptation rapide des escargots marins est due à deux facteurs principaux: la sélection naturelle de traits déjà présents à faible fréquence dans la population d'origine et l'échange génétique avec des populations voisines. Ces processus combinés ont permis une évolution accélérée, prouvant que certaines espèces peuvent réagir rapidement aux changements environnementaux lorsqu'elles disposent d'une diversité génétique suffisante.

Ce concept d'évolution rapide est crucial dans un monde où le climat et les écosystèmes changent de manière accélérée. Il pourrait aider les chercheurs à comprendre comment les espèces réagissent aux pressions environnementales croissantes, telles que le réchauffement climatique et la pollution.




Auteur: Internet

Info: https://www.techno-science.net/, Adrien, 27 oct 2024

[ plasticité du vivant ]

 

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épigénétique

De la biologie quantique dans la photosynthèse ? La biologie actuelle en est-elle au stade où était la physique classique avant la découverte de la physique quantique ? Certains le soupçonnent depuis quelques années, et une publication récente dans Nature Communications vient d'apporter de l'eau à leur moulin. Il y aurait bien des processus quantiques derrière l'efficacité de la photosynthèse.

(On note Ψ la fameuse fonction d'onde décrivant les amplitudes de probabilité en mécanique quantique depuis les travaux de Schrödinger sur sa célèbre équation. On a de nouvelles raisons de penser que la vie exploite les lois de la mécanique quantique pour rendre certains processus plus efficaces, en particulier la photosynthèse. © Engel Group, University of Chicago - En commentaire de la photo d'une feuille au soleil)

C'est un fait bien établi que l'existence des atomes, des molécules et des liaisons chimiques ne sont pas compréhensibles en dehors des lois de la mécanique quantique. En ce sens, la physique et la chimie d'un bloc de métal ou d'une cellule sont quantiques. Mais on sait bien que le comportement de ces objets ne manifeste pas directement la nature quantique de la matière, ils font partie du monde de la physique classique. Cependant, certains phénomènes comme la supraconductivité ou la superfluidité débordent du domaine quantique d'ordinaire réservé à la microphysique pour entrer dans le monde à notre échelle. Lorsque la nécessité de la physique quantique s'est révélée aux physiciens explorant la matière et la lumière, ce fut essentiellement avec deux phénomènes qui semblaient au départ être de simples anomalies bien localisées dans l'univers de la physique classique : le rayonnement du corps noir et l'effet photoélectrique. Nous savons aujourd'hui qu'ils étaient la pointe émergée du monde quantique et que, fondamentalement, le réel est fort différent de la vision du monde bâtie par les fondateurs de la science classique comme Galilée, Descartes et Newton.

La biologie quantique pour expliquer la photosynthèse
De nos jours, les biologistes qui réfléchissent sur le fonctionnement des cellules, de l'ADN ou des neurones considèrent que ces objets sont majoritairement décrits par les lois de la physique classique. Il n'est pas nécessaire d'utiliser l'équation de Schrödinger ou les amplitudes de probabilités qu'elle gouverne pour comprendre l'origine de la vie, les mutations, l'évolution ou l'apparition de la conscience dans un cerveau. Pourtant, ces dernières années, quelques résultats expérimentaux en biologie, notamment sur la photosynthèse, semblaient défier les lois de la physique classique.

Il était et il est encore bien trop tôt pour savoir si la photosynthèse finira par être, pour une éventuelle biologie quantique, ce que le rayonnement du corps noir a été pour la physique quantique. Toutefois, Alexandra Olaya-Castro et Edward O'Reilly, des chercheurs du célèbre University College de Londres, viennent de publier dans Nature Communications un article, également disponible en accès libre sur arxiv, dans lequel ils affirment que des macromolécules biologiques utilisent bel et bien des processus quantiques pour effectuer de la photosynthèse. Jusqu'à présent, le doute planait sur l'inadéquation des processus classiques pour décrire le comportement de chromophores attachés à des protéines qu'utilisent les cellules végétales pour capter et transporter l'énergie lumineuse.

Selon les deux physiciens, certains des états de vibrations moléculaires des chromophores facilitent le transfert d'énergie lors du processus de photosynthèse et contribuent à son efficacité. Ainsi, lorsque deux chromophores vibrent, il arrive que certaines énergies associées à ces vibrations collectives des deux molécules soient telles qu'elles correspondent à des transitions entre deux niveaux d'énergie électronique des molécules. Un phénomène de résonance se produit et un transfert d'énergie en découle entre les deux chromophores.

Distributions de probabilités quantiques négatives
Or, si le processus était purement classique, les mouvements et les positions des atomes dans les chromophores seraient toujours décrits par des distributions de probabilités positives. Alexandra Olaya-Castro et Edward O'Reilly ont découvert qu'il fallait employer des distributions négatives. C'est une signature indiscutable de l'occurrence de processus quantiques. Mieux, il s'agit dans le cas présent de la manifestation d'une superposition d'états quantiques à température ambiante assistant un transfert cohérent d'énergie. On retrouve ces vibrations collectives de macromolécules dans d'autres processus biologiques comme le transfert d'électrons dans les centres de réaction des systèmes photosynthétiques, le changement de structure d'un chromophore lors de l'absorption de photons (comme dans les phénomènes associés à la vision). Selon les chercheurs, il est donc plausible que des phénomènes quantiques assistant des processus biologiques que l'on croyait classiques soient assez répandus. Si tel est le cas, on peut s'attendre à découvrir d'autres manifestations hautement non triviales de la mécanique quantique en biologie. Cela n'aurait certainement pas surpris Werner Heisenberg, et encore moins Niels Bohr qui, il y a déjà plus de 60 ans, prédisaient que l'on pourrait bien rencontrer des limites de la physique classique avec les systèmes vivants.

Auteur: Internet

Info: https://www.futura-sciences.com/. Laurent Sacco. 20- 01-2014

[ biophysique ]

 

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épigénétique

"Percer les secrets du vivant grâce à la biologie quantique"

En primeur pour notre magazine, Birgitta Whaley, qui dirige le Berkeley Quantum Information and Computation Center de l'université de Californie, a accepté d'expliquer en quoi les "mécanismes quantiques à l'oeuvre chez les organismes vivants" pouvaient révolutionner le monde. D'autant qu'ils ne sont qu'une cinquantaine de scientifiques à travers la planète à poursuivre ces travaux fondamentaux.

Sciences et Avenir : Quand on évoque l’information quantique, on pense en premier lieu à la physique et aux particules de matière ou de lumière. Or, vous travaillez sur le vivant ?

Birgitta Whaley : Nous étudions tout un éventail d'organismes, des plantes vertes aux bactéries, qu'il s'agisse d'unicellulaires ou de feuilles. Mais aussi des oiseaux ou d'autres animaux. Nous voulons apporter la preuve qu'il existe un comportement quantique chez ces organismes vivants, à toute petite échelle, impliquant des "grains de lumière" (photons).

Avez-vous découvert ce comportement quantique ? Oui, il est tout à fait évident que des effets quantiques sont au coeur, en particulier, de ce qu’on appelle la photosynthèse. Nous les observons dans les premiers stades de ce mécanisme essentiel à la vie qui permet l’absorption de la lumière, puis sa transformation en énergie électronique, les électrons déclenchant ensuite les réactions chimiques qui permettent la formation de glucides [constituants essentiels des êtres vivants].

Outre la connaissance fondamentale, pourquoi est-ce important de comprendre ce mécanisme ?

Parce qu’il est essentiel à la production de nourriture et donc à notre vie. Mais imaginez aussi que nous parvenions à réaliser une photosynthèse artificielle qui capture l’énergie solaire aussi bien que le font les plantes, dont le processus a été hautement optimisé après 3,6 milliards d’années d’évolution. Ce ne serait plus 15 % de rendement que l’on obtiendrait, comme cela se pratique avec le photovoltaïque aujourd’hui, mais presque 100 % !

Qu’ont donc réussi à faire les plantes, et pas nous ?

Chez les plantes vertes, des récepteurs composés de chlorophylle sont capables d’absorber des photons alors même que la lumière reçue est très faible. Chacun d’eux ne reçoit en moyenne qu’un photon toutes les dix secondes. Il faut que la plante soit vraiment très efficace pour réaliser cette absorption avec si peu de lumière. Il y a même des bactéries marines qui n’absorbent qu’un photon (dans l’infrarouge) toutes les vingt minutes.

Qu’est-il important de mesurer ?

Les détails de ce processus d’absorption, en particulier sa dynamique… Nous connaissons très bien la chlorophylle, nous savons quelle partie de la molécule absorbe le photon et à quel niveau. Le problème vient de ce que cette chlorophylle est enchâssée dans un échafaudage complexe de protéines- pigments qui se mettent à leur tour à vibrer, à entrer en rotation… Nos expériences suggèrent fortement que ces vibrations oeuvrent en conjonction avec l’excitation électronique déclenchée par l’arrivée du photon. Elles aident au transfert des électrons qui déclencheront ultérieurement des réactions chimiques. Ce mécanisme d’absorption, facilité par des effets quantiques, peut avoir jusqu’à 99 % d’efficacité. Un photon arrive, un électron est produit. Finement réglé, il répond à une nécessité de survie de l’organisme.

Quel genre d’appareillages utilisez-vous pour les mesures ?

Nous employons des faisceaux laser pulsés, qui permettent de préciser la dynamique d’excitation des molécules. Par exemple, avec trois pulses qui se succèdent [arrivée de photons d’une certaine fréquence], nous pouvons voir, lors du premier, la molécule réceptrice amorcer son passage vers un état " excité", puis, lors du deuxième pulse, la molécule devenir entièrement excitée, le troisième pulse permettant d’apporter des précisions sur la durée de cette excitation.

Cela ne semble pas évident…

En biologie, vous ne savez pas où s’arrête le système quantique et où commence son environnement. La plupart des spécialistes haussent les épaules en disant que tout cela est trop compliqué, qu’ils ne veulent même pas en entendre parler !

Dans combien de temps pensez-vous comprendre ce qui se passe ?

Peut-être dans vingt ans… Mais d’ici à dix ans, grâce à la biologie synthétique, nous devrions pouvoir élaborer une structure qui fasse progresser notre compréhension.

"COMPORTEMENT. La fascinante intelligence spatiale des oiseaux.

La migration des oiseaux et leur capacité à déterminer la bonne direction à prendre sont aussi un domaine "très tendance" en biologie quantique ! Birgitta Whaley le trouve d’autant plus fascinant que "les effets quantiques ne sont pas du tout évidents. Est peut-être impliquée ici ce qu’on nomme l’intrication quantique" [deux objets qui peuvent être spatialement séparés mais doivent être traités globalement, comme un seul]. La lumière est en effet absorbée par une molécule à l’arrière de la rétine de chaque oeil de l’oiseau, qui produit puis transfère un électron. On se demande alors quel est le comportement quantique des deux électrons (entre eux) qui pénètrent dans le cerveau de l’oiseau, ce qui lui délivre un message particulier. Mais il ne s’agit pour l’instant que "d’une belle hypothèse et il nous faudrait des données expérimentales".)

Auteur: Internet

Info: www.sciencesetavenir.fr, Dominique Leglu, 7.11.2016

[ biophysique ]

 

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épigénétique

AP : Nous allons à présent entrer dans la réalité elle-même. Si j’ai bien compris votre démarche générale, vous partez d’une interrogation sur la physique quantique et sur les énigmes qu’elle suggère, notamment quant au sens à attribuer à la matière. Puis, vous appliquerez à l’esprit ce que vous avez découvert à l’aide de la physique quantique.

ER : Oui, on peut résumer ainsi. Je m’appuie au départ sur deux mystères. Le premier, c’est celui de la conscience ; le second est celui de la physique quantique. Quand vous grattez un peu, vous voyez rapidement que l’interprétation officielle du "quantique" est bancale, it doesn’t fit. Il y a quelque chose qui ne va pas, et c’est la raison pour laquelle il y a eu de nombreuses interprétations de la théorie. J’aperçois sur votre bureau Le réel voilé de Bernard d’Espagnat, qui propose une interprétation. L’Ecole de Copenhague en propose une autre, et ainsi de suite : il existe de nombreuses interprétations, plus ou moins sérieuses. Je crois en tout cas que toutes souffrent d’une béance quelque part. Aucune n’est pleinement satisfaisante. Aucune, d’ailleurs, n’emporte le consensus franc et massif de la communauté scientifique. On n’a, au mieux, qu’un consensus mou ; qui peut varier au fil du temps. Pendant longtemps ce fut l’interprétation de Bohr (dite l’Ecole de Copenhague) qui régna. Une interprétation due à Hugh Everett, dite "des mondes multiples", a rallié les suffrages des cosmologistes et des astrophysiciens. Il semble qu’aujourd’hui une théorie, dite "de la décohérence", gagne du terrain ; jusqu’à ce qu’elle soit à sont tour supplantée par une autre. Nous avons des phénomènes de mode. C’est l’indice qu’il y a un malaise persistant. Ce dernier est loin d’avoir disparu.

Mon point de départ a été de me dire : si la réalité est psychophysique, s’il y a une strate de la réalité qu’on peut appeler le psychisme, qui serait le ferment qui conduit dans certaines conditions à la conscience, la fonction biologique sensori-motrice me montre alors qu’il y a une interface, un dialogue possible entre ces deux strates (que je suppose – c’est mon hypothèse fondamentale – non réductibles l’une à l’autre). Elle me montre qu’entre la dimension matérielle et la dimension psychique, il y a comme un double-crochet qui permet ce dialogue. Réfléchissons à ce que cela implique : ça veut dire que dans la matière, il y a un petit crochet qui dépasse. Ce crochet lui permet de dialoguer avec une altérité qui, puisqu’elle est psychique, n’est plus matérielle. Alors, de deux choses l’une : soit la physique n’a pas trouvé cette interface, elle nous ne pourrons pas aller plus loin tant que ce sera le cas. Soit elle l’a trouvée. Dans ce cas, cette interface se distingue par ses propriétés singulières. Singulières car… pas tout-à-fait matérielles ! Ces propriétés seront qualitativement différentes des propriétés usuelles de la matière, qui sont purement physico-physiques. A mon humble avis, nous sommes dans ce deuxième cas depuis que la physique est devenue quantique. Et c’est justement cela qui pose problème, parce que les physiciens n’ont pas compris. Ils sont prisonniers de leur paradigme matérialiste. Ils ne reconnaissent que le physico-physique, alors qu’il existe aussi le psycho-physique. S’ils ont trouvé cette interface, ils sont comme la poule qui a trouvé un couteau, ils sont face à de l’ininterprétable. Face à de l’inintelligible. Faute du référentiel conceptuel adéquat. Le référentiel matérialiste, trop étroit, crée des problèmes conceptuels quand on veut l’appliquer au psycho-physique. C’est inévitable.

Ensuite, il me fallait donner un contenu au psychisme et le caractériser dans sa singularité. C’est pourquoi je l’ai décrit comme "endo-causal". Contrairement au déterminisme, qui est objectif (et qui est exo-causal dans ma terminologie), l’endo-causalité est de l’ordre de la subjectivité. C’est un contenu privé, comme la privacy of mind des anglo-saxons. Elle est inaccessible à un observateur extérieur.

AP : Inaccessible à une description à la troisième personne.

ER : Exactement. Le contenu privé s’éprouve, il est exclusif à la première personne, au sujet lui-même. La seule traduction phénoménologique de l’endo-causalité – qui est une capacité de choix – est une rupture du déterminisme ; ça s’appelle aussi l’aléatoire. Je cherchais donc l’interface dans les phénomènes inintelligibles (ininterprétables) pour la physique quantique, prisonnière qu’elle est de son paradigme matérialiste. Et, simultanément, là où il y a de l’aléatoire vrai (non lié à notre ingorance). Cela m’amène à la réduction du paquet d’onde ainsi qu’aux sauts et transitions quantiques.

AP : D’accord ; pour être très clair, je me permets de vous citer à nouveau : il faut, dites-vous, "allouer à toute particule élémentaire un certain degré de psychisme." Cet énoncé est très fort, mais assez étonnant : ce que vous dites, en somme, c’est qu’une particule ne contient pas que de la matière, qu’elle contient une certaine forme de psychisme, de subjectivité, et l’ensemble de la matière et de la subjectivité, vous appelez cela "psychomatière". Cela permettrait d’expliquer le comportement des particules à l’aide d’une causalité de type subjectif, d’une "endo-causalité" immanente à chaque particule.

ER : Oui, et je comprend que cela puisse surprendre, voire choquer. Je prends la comparaison (ou la métaphore) de l’œuf dur sans sa coquille : vous ne voyez de lui que l’albumine coagulée. Mais à l’intérieur, il y a autre chose. Il a le jaune d’œuf ; mais il est indécelable. De même le ’psi’ est indécelable. Pourquoi ? Parce qu’il est latent la plupart du temps (dans l’état matière). Etre indécelable ne signifie pas être inexistant : prenez l’exemple du neutrino. Pas moins de 66 milliards d’entre eux traversent chaque seconde chaque cm² de notre peau. Heureusement pour nous, comme ils n’interagissent pas, ils sont sans effet – ils sont donc indécelables ! De la même manière, le ’psi’ en général n’interfère pas : tout se passe comme s’il n’existait pas.



 

Auteur: Ransford Emmanuel

Info: Sur actu-philosophia, interview de Thibaut Gress, 7.1 2010

[ résonance ] [ determinisme vs indeterminisme ] [ panpsychisme ] [ dualité sur-atomique ]

 

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