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pensée en élaboration

L’œuvre de Freud est pleine de ces pierres d’attente, et cela me réjouit. Chaque fois qu’on prend un article de Freud, non seulement ce n’est jamais ce qu’on attendait, mais ce n’est jamais que très simple, admirablement clair. Et pourtant, il n’en est pas un qui ne soit nourri de ces énigmes que sont les pierres d’attente. On peut dire qu’il n’y a que lui qui, de son vivant, ait amené les concepts originaux nécessaires à attaquer et ordonner le champ nouveau qu’il découvrait. Ces concepts, il les amène chacun avec un monde de questions. Ce qu’il y a de bien dans Freud, c’est qu’il ne nous les dissimule pas, ces questions. Chacun de ses textes est un texte problématique, de telle sorte que lire Freud, c’est rouvrir les questions.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 168

[ retour après-coup ] [ éloge ] [ étonnement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

élaboration

Il est important de savoir que la DMT est inactive si les plantes la contenant sont consommées oralement seules, car des enzymes présentes dans notre estomac inhibent son action hallucinatoire dans notre organisme. Or, l’originalité du breuvage Ayahuasca est de contenir dans sa composition une liane dont les éléments bioactifs harmine et harmaline inhibent l’enzyme gastrique permettant au DMT contenu dans les feuilles de l’arbuste Chacruna de devenir actif et de permettre à l’utilisateur l’accès à la sphère hallucinatoire. Certaines plantes servant d’additif au breuvage Ayahuasca sont des hallucinogènes à part entière dans d’autres régions de l’Amazonie et de l’Amérique du sud, ainsi les daturas, les brugmansias, ou les volubilis de la famille des ipomés contiennent des éléments psychoactifs qui semblent s’ajouter parfois à l’Ayahuasca dans un esprit de synthèse. A la vue de ces constations, il est évident que l’Ayahuasca est le fruit d’une extraordinaire connaissance synthétisée des hallucinogènes végétaux de la forêt amazonienne.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: Dans "Les plantes psychotropes et la conscience", page 23

[ principe actif ] [ drogue ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

élaboration psychologique

L’enfant n’était nullement précoce dans son développement intellectuel ; à l’âge d’un an et demi, il ne pouvait dire que quelques mots compréhensibles ; il utilisait en outre un certain nombre de sons offrant un sens intelligible pour l’entourage. Il était pourtant en bons termes avec ses parents et leur unique servante et l’on louait son "gentil" caractère. Il ne dérangeait pas ses parents la nuit, il obéissait consciencieusement à l’interdiction de toucher toutes sortes d’objets et d’entrer dans certaines pièces ; et surtout il ne pleurait jamais quand sa mère l’abandonnait pendant des heures, bien qu’il fût tendrement attaché à cette mère qui ne l’avait pas seulement nourri elle-même mais encore élevé et gardé sans aucune aide extérieure. Cependant ce bon petit garçon avait l’habitude, qui pouvait être gênante, de jeter loin de lui dans un coin de la pièce, sous le lit, etc., tous les petits objets dont il pouvait se saisir, si bien qu’il n’était souvent pas facile de ramasser son attirail de jeu. En même temps, il émettait avec une expression d’intérêt et de satisfaction un o-o-o-o, fort prolongé, qui, de l’avis commun de la mère et de l’observateur, n’était pas une interjection, mais signifiait "parti". Je remarquai finalement que c’était là un jeu et que l’enfant n’utilisait tous ses jouets que pour jouer avec eux à "parti". Un jour, je fis une observation qui confirma ma façon de voir. L’enfant avait une bobine en bois avec une ficelle attachée autour. Il ne lui venait jamais, par exemple, l’idée de la traîner par terre derrière lui pour jouer à la voiture ; mais il jetait avec une grande adresse la bobine, que retenait la ficelle, par-dessus le rebord de son petit lit à rideaux où elle disparaissait, tandis qu’il prononçait son o-o-o-o riche de sens ; il retirait ensuite la bobine hors du lit en tirant la ficelle et saluait alors sa réapparition par un joyeux "voilà". Tel était donc le jeu complet : disparition et retour ; on n’en voyait en général que le premier acte qui était inlassablement répété pour lui seul comme jeu, bien qu’il ne fût pas douteux que le plus grand plaisir s’attachât au deuxième acte.

L’interprétation du jeu ne présentait plus alors de difficulté. Le jeu était en rapport avec les importants résultats d’ordre culturel obtenus par l’enfant, avec le renoncement pulsionnel qu’il avait accompli (renoncement à la satisfaction de la pulsion) pour permettre le départ de sa mère sans manifester d’opposition. Il se dédommageaient pour ainsi dire en mettant lui-même en scène, avec les objets qu’il pouvait saisir, le même "disparition-retour". [...] Le départ de la mère n’a pas pu être agréable à l’enfant ou même seulement lui être indifférent. Comment alors concilier avec le principe de plaisir le fait qu’il répète comme jeu cette expérience pénible ? On voudra peut-être répondre que le départ devait être joué, comme une condition préalable à la joie de la réapparition, et que c’est en celle-ci que réside le but véritable du jeu. Mais l’observation contredit cette façon de voir : le premier acte, le départ, était mis en scène pour lui seul comme jeu et même bien plus souvent que l’épisode entier avec sa conclusion et le plaisir qu’elle procurait.

L’analyse d’un exemple unique comme celui-ci ne permet pas de trancher avec assurance ; à considérer les choses sans préjugé, on acquiert le sentiment que l’enfant a transformé son expérience en jeu pour un autre motif. Il était passif, à la merci de l’événement ; mais voici qu’en le répétant, aussi déplaisant qu’il soit, comme jeu, il assume un rôle actif. [...] En rejetant l’objet pour qu’il soit parti, l’enfant pourrait satisfaire une impulsion, réprimée dans sa vie quotidienne, à se venger de sa mère qui était partie loin de lui ; son action aurait alors une signification de bravade : "Eh bien, pars donc, je n’ai pas besoin de toi, c’est moi qui t’envoie promener !" Ce même enfant dont j’avais observé le premier jeu à un an et demi avait coutume, un an plus tard, de jeter à terre un jouet contre lequel il était en colère en disant : "Va-t’en à la guerre !" On lui avait raconté alors que son père absent était à la guerre et, loin de regretter son père, il manifestait de la façon la plus évidente qu’il ne voulait pas être dérangé dans la possession exclusive de la mère. Nous avons d’autres exemples d’enfants qui expriment des mouvements intérieurs hostiles de cet ordre en rejetant au loin des objets à la place des personnes.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 51 à 56

[ fort-da ] [ symbolisation ] [ modalité de suppléance ] [ objet transitionnel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson