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démagogie

Un peu comme une pute en train de réciter, pour vous faire plaisir, un sonnet sur Cupidon.

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Club Dumas. La Neuvième Porte

 

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étrange

C'est bizarre, ce qui se passe avec les vieux livres... A la différence des autres, ce sont eux qui te choisissent.

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Le cimetière des bateaux sans nom

[ bouquiniste ]

 

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géographie

Je suppose que vous connaissez la phrase célèbre de Louis XIV quand Picard et La Hire lui ont déplacé d'un degré et demi la carte de France : "Mes cartographes m'ont pris plus de terre que mes ennemis."

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Le Cimetière des bateaux sans nom

[ anecdote ]

 

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certitude

La vie est une aventure incertaine dans un paysage diffus aux limites en perpétuel mouvement, où les frontières sont toutes artificielles ; où tout peut s'achever et recommencer à chaque instant, ou prendre fin subitement, comme par un coup de hache, inattendu à tout jamais. Où la seule réalité absolue, compacte, indiscutable et définitive est la mort.

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Le tableau du Maître flamand

[ perdu ] [ vivre ] [ bouillonnement ]

 

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mourir

[...] Il entend le claquement sourd de l'arbalète et se dit, en un éclair, qu'il doit s'écarter de la trajectoire du trait ; mais il sait qu'un carreau court plus vite qu'un homme. Et il sent que son âme laisse couler lentement une plainte amère tandis qu'il cherche dans sa mémoire un Dieu à qui confier son repentir. Et il découvre avec surprise qu'il ne se repent de rien, même si à dire vrai il n'est plus très clair qu'il y ait, en ce moment où la nuit tombe, un Dieu pour l'écouter. Alors il sent le coup. Il y en a eu d'autres auparavant, comme en témoignent ses cicatrices ; mais il sait que celui-ci n'en laissera pas. Il ne fait pas mal non plus ; à peine si l'âme semble s'échapper par la bouche. Alors tombe soudain la nuit irrémédiable et, avant de s'enfoncer en elle, il comprend que cette fois elle sera éternelle. Quand Roger d'Arras lance son cri, il n'est déjà plus capable d'entendre sa propre voix. [...]

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Le tableau du Maître flamand

[ lenteur ] [ littérature ]

 

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saynète

Alors qu'il passe un pont de pierre au-dessous duquel une rivière aux eaux troubles court avec violence, le cheval se met à boiter. En grommelant une malédiction, Raposo tire sur les rênes, descend de sa monture et examine les pieds de l'animal, dont la chaleur contraste avec l'eau glaciale qui court et les recouvre. La malédiction se change en un atroce blasphème quand il s'aperçoit qu'un des fers a disparu. Se protégeant du mieux qu'il le peut avec sa capote, momentanément aveuglé par la pluie, il ouvre la sacoche, en sort un fer de rechange, une navaja, des clous et un marteau. Puis il cale entre ses jambes le pied du cheval et, chassant de temps à autre l'eau de son visage du revers de la main, il racle la corne, y pose le fer et le cloue du mieux qu'il peut. Les gouttes s'écrasent tout autour de lui, le criblent, s'infiltrent dans les coutures de la toile qui le couvre, courent, froides, de sa nuque à ses épaules et à son dos, lui donnent le frisson. Quand après un long moment, il est venu à bout de la tâche, il a les jambes trempées jusqu'aux cuisses, les manches de sa veste dégoulinantes, et ses bottes ressuent l'eau. Alors, sans hâte, Raposo range les outils, saisit l'outre de vin et, renversant la tête en arrière, engloutit une très longue gorgée tandis que la pluie lui fouette le visage. Il se remet en selle et à peine le cheval sent-il l'homme sur son dos et la bride lâchée qu'il repart, laissant dans sa lancée le bruit de ses fers sur la pierre du pont.

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Deux hommes de bien

[ homme-animal ] [ maréchal-ferrant ]

 

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