D'accord avec l'étiquetage? Commentez sous l'extrait
vacherie
Verlaine, Le squelette gras.
Auteur: Leconte de Lisle Charles-Marie
Années: 1818 - 1894
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[ littérature ]
Commentaires: 0
vacheries
...comparable à un savon de toilette tombé dans des eaux sales et couvert d'anciens cheveux.
Info: à propos de Théodore de Banville
[ crasseux ]
vers
La nature se rit des souffrances humaines; Ne contemplant jamais que sa propre grandeur, Elle dispense à tous ses forces souveraines Et garde pour sa part le calme et la splendeur.
Info: Poèmes barbares
[ univers ] [ Dieu ]
agonie
Moi, je meurs. Mon esprit coule par vingt blessures. J’ai fait mon temps. Buvez, ô loups mon sang vermeil. Jeune, brave, riant, libre et sans flétrissures, Je vais m’asseoir parmi les dieux, dans le soleil !
Info: "Le cœur du Hialmar", in Poèmes barbares, 1862, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1985
[ poème ]
autodestruction
Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein, Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde, Châtrés dès le berceau par le siècle assassin De toute passion vigoureuse et profonde. Votre cervelle est vide autant que votre sein, Et vous avez souillé ce misérable monde D'un sang si corrompu, d'un souffle si malsain, Que la mort germe seule en cette boue immonde. Hommes, tueurs de Dieux, les temps ne sont pas loin Où, sur un grand tas d'or vautrés dans quelque coin, Ayant rongé le sol nourricier jusqu'aux roches, Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits, Noyés dans le néant des suprêmes ennuis, Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches.
Info: "Aux modernes"
[ poème ] [ décadence ] [ détestation ] [ sonnet ] [ misanthropie ]
déclarations d'amour
Jane Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le coeur. Rose pourprée et tout humide, Ce n'était pas sa lèvre en feu ; C'étaient ses yeux d'un si beau bleu Sous l'or de sa tresse fluide. Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le coeur. Toute mon âme fut ravie ! Doux étaient son rire et sa voix ; Mais ses deux yeux bleus, je le vois, Ont pris mes forces et ma vie ! Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le coeur. Hélas ! La chose est bien certaine : Si Jane repousse mon voeu, Dans ses deux yeux d'un si beau bleu J'aurai puisé ma mort prochaine. Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le coeur.
Info: Recueil, Chansons écossaises
[ poésie ]
couchant
Le vent d’automne, aux bruits lointains des mers pareil, Plein d’adieux solennels, de plaintes inconnues, Balance tristement le long des avenues Les lourds massifs rougis de ton sang, ô soleil ! La feuille en tourbillons s’envole par les nues ; Et l’on voit osciller, dans un fleuve vermeil, Aux approches du soir inclinés au sommeil, De grands nids teints de pourpre au bout des branches nues. Tombe, Astre glorieux, source et flambeau du jour ! Ta gloire en nappes d’or coule de ta blessure, Comme d’un sein puissant tombe un suprême amour. Meurs donc, tu renaîtras ! L’espérance en est sûre. Mais qui rendra la vie et la flamme et la voix Au cœur qui s’est brisé pour la dernière fois ?
Info: La Mort du Soleil
[ poème ] [ crépuscule ]
crépuscule
L'orbe d'or du soleil tombé des cieux sans bornes S'enfonce avec lenteur dans l'immobile mer, Et pour suprême adieu baigne d'un rose éclair Le givre qui pétille à la cime des mornes. En un mélancolique et languissant soupir, Le vent des hauts, le long des ravins emplis d'ombres, Agite doucement les tamariniers sombres Où les oiseaux siffleurs viennent de s'assoupir. Parmi les caféiers et les cannes mûries, Les effluves du sol, comme d'un encensoir, S'exhalent en mêlant dans le souffle du soir A l’arôme des bois l'odeur des sucreries. Une étoile jaillit du bleu noir de la nuit, Toute vive, et palpite en sa blancheur de perle ; Puis la mer des soleils et des mondes déferle Et flambe sur les flots que sa gloire éblouit. Et l'âme, qui contemple, et soi-même s'oublie Dans la splendide paix du silence divin, Sans regrets ni désirs, sachant que tout est vain, En un rêve éternel s'abîme ensevelie.
Info: L'orbe d'or
[ couchant ] [ poème ]