J’ai l’impression parfois qu’il n’y a que les livres qui rendent la vie supportable, comme à Halloween quand j’ai voulu vivre uniquement parce que je n’avais pas fini Babel 17. Je suis sur que ce n’est pas normal. Je m’inquiète plus des personnages des livres que des gens que je côtoie tous les jours.

J’ai l’impression parfois qu’il n’y a que les livres qui rendent la vie supportable, comme à Halloween quand j’ai voulu vivre uniquement parce que je n’avais pas fini Babel 17. Je suis sur que ce n’est pas normal. Je m’inquiète plus des personnages des livres que des gens que je côtoie tous les jours.

Aujourd’hui : confuse, lut-elle sur sa feuille de soins. Confuse, moins confuse, vraiment confuse… "Vraiment confuse" : deux mots que les infirmières notaient souvent, en abrégeant : VC. Ça la faisait sourire. "VC" comme "Victoria Cross", la plus haute distinction du pays. Son nom figurait aussi sur la feuille — enfin, son prénom, seulement : Patricia. Comme si en vieillissant elle était redevenue une enfant, comme s’il fallait la priver de toute dignité en la dépouillant à la fois de son patronyme et de son diminutif préféré.