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mondialisation

Ce que veulent les anglo-saxons, c’est une Europe sans rivage, une Europe qui n’aurait pas l’ambition d’être elle-même. (…) C’est en réalité l’Europe des Américains, l’Europe des multinationales, une Europe qui dans son économie et encore davantage dans sa défense et sa politique serait placée sous une inexorable hégémonie américaine, une Europe où chaque pays européen, à commencer par le nôtre perdait son âme.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: C'était de Gaulle, Quarto, Gallimard 2002 d'Alain Peyrefitte, p. 367

[ perfide Albion ]

 

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provocation consumériste

Qu’un magazine de mode présente les collections, c’est son rôle. Mais que le journal télévisé qui s’adresse à tous les français transforme en une obsession quotidienne le défilé de robes à 3000 francs, c’est une provocation pour les ouvriers qui gagnent 500 francs par mois. Et puis c’est bien de montrer la France des régates, du tourisme hippique mais ce sont là des vacances de riches. Et pourquoi toujours préférer ce milieu frelaté, ce monde de l’argent facile, des filles faciles, qui sont une provocation pour un public populaire dont la vie est difficile ?

Auteur: Gaulle Charles de

Info: C'était de Gaulle, Quarto, Gallimard 2002 d'Alain Peyrefitte

[ fabrication de la frustration ] [ centralisme parisien ]

 

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gaule

Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France... Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a, en moi, d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J'ai, d'instinct, l'impression que la Providence l'a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S'il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j'en éprouve la sensation d'une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: Mémoires de guerre : L'Appel, 1940-1942. Incipit

[ patriotisme ] [ grandeur ]

 
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états-unis

Le Général m'offre en étrennes une réflexion de Nouvel-An - l'ouverture d'une nouvelle époque pour la France et l'Europe :

"Nous avons procédé à la première décolonisation jusqu'à l'an dernier. Nous allons passer maintenant à la seconde. Après avoir donné l'indépendance à nos colonies, nous allons prendre la nôtre. L'Europe occidentale est devenue, sans même s'en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s'agit maintenant de nous débarrasser de leur domination. Mais la difficulté, dans ce cas, c'est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s'émanciper. Depuis la fin de la guerre, les Américains nous ont assujettis sans douleur et sans guère de résistance".

Auteur: Gaulle Charles de

Info: in C'était De Gaulle, d'A. Peyrefitte, T.2, pp. 15 -16, salon doré de l'Élysée le 4 janvier 1963

[ Gaule ] [ colonialisme ] [ impérialisme américain ] [ soft power ]

 

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judaïsme

L’établissement d’un État d’Israël, soulevait, à l’époque, un certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait même chez beaucoup de Juifs, si l'implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu de peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n'allait pas entraîner d'innombrables, d'interminables conflits. Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est à dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l'an prochain à Jérusalem.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: Conférence de presse du 27 novembre 1967, in 1967, la guerre des six jours: la victoire empoisonnée, paru chez Éditions Complexe, 2001, p. 82, Pierre Hazan.

[ historique ]

 

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portrait de dictateur

Rompu par une vie de complots à masquer ses traits et son âme, à se passer d'illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant en jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. [...] Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. [...] Tous les Russes, attentifs et contraints, ne cessaient de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifestes, de la sienne une autorité concentrée et vigilante.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In Staline de François Kersaudy. En 1944 De Gaulle est à Moscou-

[ autocrate ]

 

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médias français

Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l’étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole.

Impossible d'imaginer une pareille bassesse — et en même temps, une pareille inconscience de la bassesse. Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à diner en ville, la bourgeoisie accepterait n'importe quel abaissement de la nation.

Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à diner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d'effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.

Bien entendu, cela représente 5% de la nation, mais 5% qui, jusqu'à moi, ont dominé. La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s'est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traitresse à son propre pays.

Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l'intérêt du pays. Il ne s’y trompe pas souvent.

En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d’argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s'entendent pour se partager le pouvoir.

Cela m'est complètement égal que vos journalistes soient contre moi, ça m'ennuierait même qu’ils ne le soient pas. J'en serais navré, vous m’entendez ! Le jour où Le Figaro et ‘L'Immonde’ [sic] me soutiendraient, je considérerais que c’est une catastrophe nationale !

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In, "c’était de Gaulle" édition Gallimard, d'Alain Peyerefitte, 16 janvier 1963

[ Gaule ]

 

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