Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 107
Temps de recherche: 0.0502s

vacherie

Les Goncourt se sont bornés à la divulgation de petites aventures phalliques de quelques peinturiers ou plumassiers de leur connaissance. Soyons justes. Ils ont accompli cette besogne notoire avec une conscience de tous les diables, avec la probité fière des écrivains qui n'ont absolument rien dans l'âme et qui le démontrent loyalement en des volumes de quatre cents pages. Doués d'une obstination d'helminthes ou de dragoncules, ils ont perforé, taraudé, limé, râpé, râclé, frotassé la pauvre langue française en des phrases précieuses dont le piètre objet disparaît lui-même, comme le béton sous la mosaïque.

Auteur: Bloy Léon

Info: Belluaires et Porchers, Editions Sullivan, p. 125

[ littérature ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

Commentaires: 0

vacheries

M. de Goncourt qui n'a pas de génie, mais qui est en plein de cavernes sonores et ténébreuses, est illuminé à nos yeux par le mot rien qui se rencontre sous sa plume, toutes les fois qu'il lui faut exprimer une nuance quelconque rebelle à son analyse : un rien de beauté, un rien de mise, un rien d'émotion, un rien de collaboration, (vieux farceur !) des riens délicieux, des riens spirituels, des riens pleins de grâce, etc. enfin le rien du rien qui est son livre même et le tréfonds de son esprit.

Auteur: Bloy Léon

Info:

[ vacuité ]

 

Commentaires: 0

conformisme

N'être pas le premier venu. Le plus haut titre aux yeux du Bourgeois, c'est de n'être pas le premier venu. Il vous accablerait de son mépris, si vous lui disiez que Napoléon était le premier venu. Le soixante-dix-huitième, si vous voulez, mais pas le premier, jamais de la vie. Le dernier non plus. L'Evangile dit que les derniers seront les premiers, et le Bourgeois s'en souvient. Ce qu'il déteste par-dessus tout, c'est qu'on soit le premier ou le dernier n'importe où, n'importe comment et n'importe quand. Il faut être dans le tas, résolument et pour toujours.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs/Mercure de France 1968, p.111

[ . ]

 

Commentaires: 0

conformisme

Etre comme il faut. Règle sans exception. Les hommes dont il ne faut pas ne peuvent jamais être comme il faut. Par conséquent, exclusion, élimination immédiate et sans passe-droit de tous les gens supérieurs. Un homme comme il faut doit être, avant tout, un homme comme tout le monde. Plus on est semblable à tout le monde, plus on est comme il faut. C'est le sacre de la multitude. Etre habillé comme il faut, parler comme il faut, manger comme il faut, marcher comme il faut, vivre comme il faut, j'ai entendu cela toute ma vie.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs p.48

[ normalité rassurante ]

 

Commentaires: 0

abandon

Les chrétiens devraient savoir que la prière est la plus certaine de toutes les forces, mais les effets en sont inconnus.

Quand nous prions, nous mettons dans la main de Dieu une épée nue, magnifique et redoutable, dont Il fait ce qu'Il veut et nous ne savons rien de plus.

La prière pour un petit enfant est sans doute ce qu'il y a de plus mystérieux quant à ses effets.

Nous sommes alors comme des enfants au bord de la mer ou comme des mendiants qui regarderaient la Voie lactée.

En haut et en bas sont des trésors ou des épouvantes inimaginables...

Auteur: Bloy Léon

Info:

[ imprévu ] [ réponse décalée ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

avarice

Mettre un peu d'argent de côté.
En mettant un peu d'argent de côté, vous préparez votre avenir et vous donnez aux pauvres un exemple infiniment plus précieux que toutes les aumônes. Croyez-moi, fussiez-vous très riche, il faut mettre un peu d'argent de côté. Si vous rencontrez un miséreux, un mourant de faim que sauverait le don de quelque monnaie, il se peut, le coeur de l'homme étant fragile, que vous vous sentiez ému. Prenez garde, c'est le moment de l'épreuve, c'est l'heure de la tentation redoutable. Soyez généreux et refusez avec énergie. Souvenez-vous que le premier de tous vos devoirs est de mettre de l'argent de côté et que l'ombre de Benjamin Franklin vous regarde.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs/Mercure de France 1968 <p.283>

 

Commentaires: 0

voiture

Je prends contact avec la laideur moderne. L'aimable docteur Joseph Termier, frère de Pierre, a une automobile pour les besoins de son art. Il me propose une petite excursion et j'y consens, par curiosité, à la condition qu'on ne fera pas de vitesse. Cette expérience me suffit. Je comprends l'espèce de jouissance physique procurée par la trépidation et la translation rapide ; mais il y a de la vilenie, comme dans toutes les choses modernes, et la laideur surabonde. On sait l'abus atroce de cette hideuse et homicide machine, destructive des intelligences autant que des corps, qui fait nos délicieuses routes de France aussi dangereuses que les quais de l'enfer et qu'on ne pourra jamais suffisamment exécrer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Journal I, 1892-1907, 8 août 1906

[ anti-progressiste ] [ critique ] [ dénigrement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

pose artistique

Il fallait donc, — ô Dieu de miséricorde ! — avaler encore cette ignominie, devenir un modèle d’atelier, de la chair à palette, faire toiser son corps du matin au soir, par des peintres ou des sculpteurs !

Ce n’était peut-être pas aussi déshonorant que la prostitution, mais elle se demandait si ce n’était pas encore plus bas. Elle se souvenait très bien d’en avoir vu, de ces femmes, en passant, le matin, devant l’École des Beaux-Arts, avant l’ouverture des ateliers. Elles lui avaient paru horribles de canaillerie, d’impudeur professionnelle, de lâche torpeur accroupie, et il lui avait semblé que le dernier échelon de la misère eût été de ressembler à ce bétail de l’académie et du chevalet que le vieux Dante eût pensivement examiné en revenant de son enfer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, page 52

[ avilissement ] [ barbarie ] [ femme-sur-femmes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

escroc

Tirer son épingle du jeu : Quand vous assassinez un vieux rentier, après l'avoir cambriolé profitablement, faites en sorte que les pièces à conviction puissent être trouvées chez le percepteur ou le juge de paix et, sans vous découvrir le moins du monde, suggérez habilement à la justice l'une ou l'autre de ces deux pistes. Si vous êtes manieur d'affaires, arrangez-vous pour que les capitaux soient centralisés en un point déterminé de l'espace que nous appellerons, si vous voulez, votre caisse ; munissez-vous, au préalable, de tous les horaires utiles et lorsque le bon moment sera venu, empruntez les ailes du condor et envolez-vous en silence, après avoir coupé, autant que possible, toutes les communications. Les co-intéressés se débrouilleront à leur tour comme ils pourront dans une comptabilité que vous aurez rendue aussi parfaitement inextricable qu'une forêt vierge de l'Amazone ou du Haut-Congo.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs, Mercure de France 1968, p.294

[ astuce ] [ mode d'emploi ]

 

Commentaires: 0

amour

Alors, comme si sa destinée se fût accomplie à cet instant, une soudaine et corrélative révélation s’était faite, en cet élu de la Douleur, de sa propre puissance affective, jusqu’alors inconnue de lui-même, enveloppée et flottante dans l’amnios… Une surprenante avidité de tendresse humaine fut l’accompagnement immédiat des surnaturelles appétences de ce vierge cœur.

Du premier coup, sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle. Tout ce que la misère et les défiances d’un rétractile orgueil avaient, jusque-là, comprimé, fit explosion : l’ignorance, les niaises pudeurs, les crédulités jobardes, les lyriques éruptions, les attendrissements dangereux, le besoin subit de se fendre l’âme du haut en bas, au milieu du hennissement sexuel, enfin, tout le déballage coquebin d’un chérubinisme attardé et grandiloque. Éternelle dilapidation des mêmes trésors pour aboutir à l’empyreume fatal de la passion satisfaite !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 60

[ coup de foudre ] [ étapes obligatoires ] [ volupté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson