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philosophe

Je m’excuse si en ce lieu ouvert à tous, je demande à ceux qu’unit la même amitié, de porter leur pensée un instant vers un homme qui a été leur ami, mon ami, Maurice MERLEAU-PONTY, qui nous a été ravi mercredi dernier, le soir de mon dernier séminaire, en un instant, dont la mort nous a été apprise quelques heures après cet instant. Nous l’avons reçue en plein cœur.

Maurice MERLEAU-PONTY suivait son chemin, poursuivait sa recherche qui n’était pas la même que la nôtre. Nous étions partis de points différents, nous avions des visées différentes, et je dirai même que c’est de visées tout opposées que nous nous trouvions l’un et l’autre en posture d’enseigner.

Il avait toujours voulu et désiré enseigner, alors que je puis dire que c’est bien malgré moi, que j’occupe cette chaire. Je puis dire aussi que le temps nous aura manqué, en raison de cette fatalité mortelle, pour rapprocher plus nos formules et nos énoncés. Sa place, par rapport à ce que je vous enseigne aura été de sympathie. Et je crois après ces huit jours, où, croyez-le bien, l’effet de ce deuil profond que j’en aurai ressenti m’a fait m’interroger sur le niveau où je puis remplir cette place, et d’une façon telle que je puis me mettre devant moi-même en question, du moins me semble-t-il que de lui, par sa réponse, par son attitude, par ses propos amicaux chaque fois qu’il est venu ici, je recueille cette aide, ce confort, que je crois que nous avions en commun - de l’enseignement - cette idée qui écarte au plus loin toute infatuation de principe, et pour tout dire, tout pédantisme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 10 mai 1961

[ hommage posthume ]

 

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objet petit a

La notion de ce Ding, de ce Ding comme fremde, comme étranger, et même hostile à l’occasion, en tout cas comme le premier extérieur, c’est là ce autour de quoi s’oriente tout le cheminement qui, sans aucun doute, pour le sujet, est à tout instant cheminement de contrôle, cheminement de référence, par rapport à quoi ? Le monde de ses désirs ! […]

Cet objet, quand il sera là, quand toutes les conditions seront remplies, c’est-à-dire, au bout du compte, vous le savez bien... mais parce que, bien entendu, il est clair que ce qu’il s’agit de trouver ne peut pas être retrouvé, puisque c’est de sa nature que l’objet est perdu comme tel ...qu’il ne sera jamais retrouvé, que quelque chose qui est là en attendant mieux, ou en attendant pire, mais en attendant.

Le système du monde freudien, c’est-à-dire du monde de notre expérience, c’est que c’est cet objet, das Ding, en tant qu’Autre absolu du sujet, qu’il s’agit de retrouver. C’est l’état de le retrouver tout au plus comme regret. Ce n’est pas lui qu’on retrouve mais ses coordonnées de plaisir : cet état de le souhaiter et de l’attendre, dans lequel sera cherché, au nom du principe du plaisir, cette tension optima au-dessous de laquelle il n’y a plus bien sûr ni perception ni effort. Et si en fin de compte, il n’y a pas quelque chose qui l’hallucine en tant que système de référence, aucun monde de la perception n’arrive à s’ordonner, à se constituer d’une façon humaine, d’une façon valable. Ce monde de la perception nous étant donné comme corrélatif, comme dépendant, comme référence à cette hallucination fondamentale sans laquelle il n’y aurait aucune attention disponible.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 9 décembre 1959, L'éthique

[ la chose ] [ concept psychanalytique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

On me dit que, dans le cas de l’usine, ce qu’il y a avant, c’est l’énergie. Je n’ai jamais dit autre chose. Mais entre l’énergie et la réalité naturelle, il y a un monde. L’énergie ne commence à entrer en ligne de compte qu’à partir du moment où vous la mesurez. Et vous ne songez à la mesurer qu’à partir du moment où des usines fonctionnent. [...] En d’autres termes, la notion d’énergie est effectivement construite sur la nécessité qui s’impose d’une civilisation productrice voulant se retrouver dans ses comptes – quel travail est-il nécessaire de dépenser pour obtenir une rétribution disponible d’efficacité ? [...]

Mais la question n’est pas là. La question est qu’il faut que certaines conditions naturelles soient réalisées pour que l’énergie ait le moindre intérêt à être calculé. [...] On n’installe une usine que là où certaines choses privilégiées se présentent dans la nature comme utilisables, comme signifiantes et, en l’occasion, comme mesurables. Il faut déjà être sur le chemin d’un système pris comme signifiant. Cela n’est point à contester.

L’important est le rapprochement que j’ai fait avec le psychisme. Voyons maintenant comment il se dessine.

Freud a été porté par la notion énergétique à forger une notion dont on doit user dans l’analyse d’une façon comparable à celle de l’énergie. C’est une notion qui, tout comme celle de l’énergie, est entièrement abstraite, et qui consiste en une simple pétition de principe, destinée à permettre un certain jeu de la pensée. Elle permet uniquement de poser, et encore de façon virtuelle, une équivalence, l’existence d’une commune mesure, entre des manifestations qui se présentent comme qualitativement fort différentes. Il s’agit de la notion de libido.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 57 à 59

[ défini ] [ naturalité démystifiée ] [ mesure objectivée ]

 

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objet petit a

Ceci veut dire qu’objet partiel il n’est pas seulement partie, ou pièce détachée, du dispositif imaginant ici le corps, mais élément de la structure dès l’origine, et si l’on peut dire dans la donne de la partie qui se joue. En tant que sélectionné dans les appendices du corps comme indice du désir, il est déjà l’exposant d’une fonction, qui le sublime avant même qu’il l’exerce, celle de l’index levé vers une absence dont l’est-ce n’a rien à dire, sinon qu’elle est de là où ça parle. […]

Il est restitué au champ de l’Autre en fonction d’exposant du désir dans l’Autre. 

C’est ce qui lui permettra de prendre au terme vrai de l’analyse sa valeur élective, de figurer dans le fantasme ce devant quoi le sujet se voit s’abolir, en se réalisant comme désir.

Pour accéder à ce point au-delà de la réduction des idéaux de la personne, c’est comme objet a du désir, comme ce qu’il a été pour l’Autre dans son érection de vivant, comme le wanted ou l’unwanted de sa venue au monde, que le sujet est appelé à renaître pour savoir s’il veut ce qu’il désire… Telle est la sorte de vérité qu’avec l’invention de l’analyse, Freud amenait au jour.

C’est là un champ où le sujet, de sa personne, a surtout à payer pour la rançon de son désir. Et c’est en quoi la psychanalyse commande une révision de l’éthique. 

Il est visible au contraire que, pour fuir cette tâche, on y est prêt à tous les abandons, même à traiter, comme nous le voyons maintenant en obédience freudienne, les problèmes de l’assomption du sexe en terme de rôle ! 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Remarques sur le rapport de Daniel Lagache, 1960

[ concept psychanalytique ] [ définition ] [ petit autre ] [ grand autre ] [ sublimation ] [ assujettissement au signifiant ] [ dette ]

 
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psychanalyse

Lorsqu’une vérité, dans la vie quotidienne ou dans l’histoire, est barrée, que devient-elle ? Elle ne s’évanouit pas pour autant, elle subsiste, mais elle s’exprime dans de nouveaux registres, ailleurs, et sous des formes secrètes, clandestines. Ainsi dans l’homme : ces vérités, ces désirs qui ont été censurés, refoulés, vont être transposés dans un autre registre et sous une forme incompréhensible, dans le langage du rêve ou de la névrose.

[...] On se trouve en présence d’un discours qui n’a pas cessé de murmurer, mais que le sujet ne peut entendre, car il n’en connaît ni la grammaire ni la syntaxe. Ce langage perturbé, qui fonctionne en dehors du sujet conscient, c’est ce que Freud appelle l’inconscient, le "ça". "L’inconscient, dit Lacan, c’est le discours de l’Autre". Le sujet se trouve donc changé de place et, pour ainsi dire, en dehors de celui que nous appelons sujet. L’homme n’est plus au centre de lui-même dans le discours organisé et clair du conscient. Il est dans le discours tout aussi organisé mais indéchiffrable de l’inconscient – ce qu’exprime la formule [...] :

"Je pense où je ne suis pas, je suis où je ne pense pas."

Et il faut bien noter, cela est essentiel, que ce langage, s’il a été refoulé, ne disparaît pas. Il est là, en nous, même si nous ne pouvons pas l’atteindre et il se manifeste sans cesse dans les failles du conscient. C’est le mécanisme que Freud appelle "le retour du refoulé" et qui fait que sous la voix claire de notre conscience, vient sans cesse s’interposer une autre voix, pressante, répétitive, qui nous dit des histoires graves, celles de notre préhistoire, et que nous ne comprenons pas.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ assujettissement au signifiant ] [ résumé ]

 

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littérature

Il est impossible que l’œuvre écrite n’offre à tout instant pas de quoi l’interpréter au sens psychanalytique, mais s’y prêter si peu

que ce soit est là supposer l’acte d’un faussaire puisque tant qu’elle est écrite, elle n’imite pas l’effet de l’inconscient. Elle en pose l’équivalent, pas moins réel que lui de le forger dans sa courbure. Et pour l’œuvre, est aussi faussaire celui qui la fabrique, de l’acte même de la comprendre en train de se faire, tel Valéry à l’adresse des nouveaux cultivés de l’entre deux guerres. Traiter le symptôme comme un palimpseste, c’est dans la psychanalyse une condition d’efficacité. Mais ceci ne dit pas que le signifiant qui manque pour donner le trait de vérité ait été effacé puisque nous partons, quand nous savons ce que dit Freud, de ce qu’il a été refoulé et que c’est là le point d’appel du flux inépuisable de significations qui se précipite dans le trou qu’il produit. Interpréter consiste certes, ce trou, à le clore, mais l’interprétation n’a pas plus à être vraie que fausse : elle a à être juste, ce qui en dernier

ressort va à tarir cet appel de sens contre l’apparence où il semble fouetté au contraire. Je l’ai dit tout à l’heure : l’œuvre littéraire réussit ou échoue, mais ce n’est pas à imiter les effets de la structure. Elle n’existe que dans la courbure qui est celle même de la structure. Ce

n’est pas une analogie, la courbure en question n’est pas plus une métaphore de la structure que la structure n’est la métaphore de la réalité de l’inconscient. Elle en est le réel, et c’est en ce sens que l’œuvre n’imite rien. Elle est, en tant que fiction, structure véridique.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien à la RTB III publiée en 1982 dans Quarto n° 7 pages 7-11

[ irréductible ] [ intranscriptible ] [ inimitable ] [ non-symbolisable ]

 

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profonde superficialité

Le Witz, qu’est-ce que cela veut dire ? On l’a traduit par le trait d’esprit, on a dit le mot d’esprit. Je passe tout de suite sur les raisons pour lesquelles je préfère trait d’esprit. Le Witz veut tout de même aussi dire l’esprit. L’esprit pour tout dire, a tout de suite été l’apport qui se présente à nous dans une extrême ambiguïté, car en fin de compte un trait d’esprit c’est l’objet - à l’occasion - de quelque dépréciation, c’est légèreté, manque de sérieux, fantaisie, caprice.

Quant à l’esprit on s’arrête, on y regarde à deux fois avant de parler de la même façon de " l’esprit ". Malgré tout, " l’esprit ", dans le sens d’un homme spirituel, n’a pas une excessivement bonne réputation, c’est tout de même bien autour de cela que gît le centre de gravité de la notion de l’esprit, et il convient de lui laisser toutes ses ambiguïtés, jusqu’à - y compris - l’esprit au sens large, cet esprit qui sert évidemment trop souvent de pavillon à des marchandises douteuses : l’esprit du spiritualisme.

Cet esprit, nous pouvons le centrer sur le trait d’esprit, c’est-à-dire sur quelque chose qui paraît en lui le plus contingent, le plus caduc, le plus offert à la critique. C’est bien dans le génie de la psychanalyse de faire des choses comme cela, et c’est pour cela déjà que nous n’avons pas à nous étonner que ce soit en somme le seul point de l’œuvre de FREUD où soit mentionné à proprement parler ce qu’on décore ailleurs d’une grande majuscule, à savoir Esprit. Néanmoins il n’en reste pas moins encore que cette parenté entre les deux pôles du terme esprit ait donné lieu depuis toujours aux querelles de la tablature.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, tome 5 : Les formations de l'inconscient, séance du 6 novembre 1956

[ répartie ] [ présence ] [ vitesse ] [ jeu de mots ] [ paradoxe ] [ gravité cachée ] [ transposition difficile ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

essai

Mais enfin je vais partir, puisqu’il faut bien faire une transition, je vais partir d’une question idiote qui m’a été posée.

Ce que j’appelle une question idiote n’est pas ce qu’on pourrait croire, je veux dire : quelque chose qui d’aucune façon me déplairait – j’adore les questions idiotes – j’adore aussi les idiotes, j’adore aussi les idiots d’ailleurs, ce n’est pas un privilège du sexe. Pour tout dire, ce que j’appelle idiot, est quelque chose, à l’occasion, de tout simplement naturel et propre. Un idiotisme c’est quelque chose qu’on confond trop vite avec la singularité, c’est quelque chose de naturel, de simple, et pour tout dire, de très souvent lié à la situation. La personne en question, par exemple, n’avait pas ouvert mon livre, elle m’a posé la question suivante :

"Quel est le lien entre vos Écrits ?"

Je dois dire que c’est une question qui ne me serait pas venue à l’idée, à moi tout seul. Bien sûr, je dois dire aussi que c’est une question dont il ne pouvait pas me venir à l’idée qu’elle viendrait à l’idée de personne. Mais c’est une question très intéressante à la vérité, à laquelle j’ai fait tous mes efforts pour répondre. Et répondre, eh bien mon Dieu, comme elle m’était posée.

[…] pour dire les choses de façon qu’elles résonnent, le départ, et qui reste un lien jusqu’au terme de ce recueil, est bien ce quelque chose de profondément discuté, c’est le moins qu’on puisse dire, tout au long de ces Écrits et qui s’exprime sous cette formule, qui vient à tous et qui s’y maintient, je dois dire, avec une regrettable certitude, et qui s’exprime ainsi : "moi, je suis moi" !

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1966, La logique du fantasme

[ résumé ] [ thème ] [ idiotie ]

 

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notion psychanalytique

La névrose n’est pas identique à un objet, ce n’est pas une sorte de parasite, étranger à la personnalité du sujet, c’est une structure analytique qui est dans ses actes et sa conduite. Le progrès de notre conception de la névrose nous a montré qu’elle n’est pas seulement faite de symptômes décomposables dans leurs éléments signifiants et dans les effets de signifié de ces signifiants [...] mais que toute la personnalité du sujet porte la marque de ces rapports structuraux. Tel qu’il est employé ici, le mot de personnalité va bien au-delà de son acception première avec ce qu’elle comporte de statique, et qui conflue avec ce que l’on appelle le caractère. Ce n’est pas cela, c’est la personnalité au sens où elle dessine dans les comportements, dans les rapports à l’Autre et aux autres, un certain mouvement qui se retrouve toujours le même, une scansion, un certain mode de passage de l’autre à l’Autre, et encore à un Autre qui se retrouve toujours et sans cesse, qui forme la modulation même de l’action obsessionnelle. [...]

En fin de compte, c’est une parole, si vous voulez. La somme du comportement du névrosé se présente comme une parole, et même comme une parole pleine, au sens où nous en avons vu le mode primitif dans l’engagement sous la forme d’un discours. C’est une parole pleine, mais entièrement cryptographique, inconnue du sujet quant au sens, encore qu’il la prononce par tout son être, par tout ce qu’il manifeste, par tout ce qu’il évoque et a réalisé inéluctablement dans une certaine voie d’achèvement et d’inachèvement, si rien n’y intervient qui soit de cet ordre d’oscillation qui s’appelle l’analyse. C’est une parole prononcée par le sujet barré, barré à lui-même, que nous appelons l’inconscient.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 474-475

[ définie ]

 

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principe de la psychanalyse

[...] qu’est-ce que c’est que l’analyse des résistances ?

Ce n’est pas [...] intervenir auprès du sujet pour qu’il prenne conscience de la façon dont ses attachements, ses préjugés, l’équilibre de son moi, l’empêchent de voir. Ce n’est pas une persuasion, débouchant vite sur la suggestion. Ce n’est pas renforcer, comme on dit, le moi du sujet, ou se faire de sa partie saine un allié. Ce n’est pas convaincre. C’est, à chaque moment de la relation analytique, savoir à quel niveau doit être apportée la réponse. Cette réponse, il est possible qu’elle doive être parfois apportée au niveau du moi. mais dans le cas que je vous dis, il n’en est rien. La question du sujet ne se réfère nullement à ce qui peut résulter de tel sevrage, abandon, manque vital d’amour ou d’affection, elle concerne son histoire en tant qu’il la méconnaît, et c’est là ce qu’il exprime bien malgré lui à travers toute sa conduite, pour autant qu’il cherche obscurément à la reconnaître. Sa vie est orientée par une problématique qui n’est pas celle de son vécu, mais celle de son destin, à savoir – qu’est-ce que son histoire signifie ? 

Une parole est matrice de la part méconnue du sujet, et c’est là le niveau propre du symptôme analytique – niveau décentré par rapport à l’expérience individuelle, puisque c’est celui du texte historique qui l’intègre. Il est dès lors certain que le symptôme ne cédera qu’à une intervention portée à ce niveau décentré. Toute intervention échouera, qui s’inspire d’une reconstitution préfabriquée, forgée à partir de notre idée du développement normal de l’individu, et visant à sa normalisation – voilà ce qui lui a manqué, voilà ce qu’il doit apprendre à subir de frustration par exemple.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 64-65

[ anti-comportementaliste ]

 

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