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domaines subtils

[Socrate] Cet infatigable questionneur, qui n’est pas un parleur, qui repousse la rhétorique, la métrique, la poétique, qui réduit la métaphore, qui vit tout entier dans le jeu non pas de la carte forcée, mais de la question forcée, et qui y voit toute sa subsistance – engendre devant nous, développe pendant tout le temps de sa vie que j’appellerai une formidable métonymie dont le résultat, également attesté historiquement, est ce désir qui s’incarne dans une affirmation d’immortalité. […]

Dans l’au-delà, en effet, s’il est sûr de pouvoir rejoindre les Immortels, il est aussi, dit-il, à peu près sûr de pouvoir continuer pendant l’éternité […] ses petits exercices. Avouez-le, cette conception, si satisfaisante qu’elle puisse être pour les gens qui aiment le tableau allégorique, est tout de même une imagination qui sent singulièrement le délire. […]

Un homme a vécu ainsi la question de l’immortalité de l’âme. Je dirai plus – l’âme, telle qu’encore nous la manipulons et telle qu’encore nous en sommes encombrés, la notion, la figure de l’âme que nous avons, et qui n’est pas encore celle fomentée au cours de toutes les vagues de l’héritage traditionnel, l’âme à laquelle nous avons affaire dans la tradition chrétienne, cette âme a comme appareil, comme armature, […] le sous-produit de ce délire d’immortalité de Socrate. Nous en vivons encore.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 125

[ influence ] [ précurseur religieux ] [ noyau psychotique ]

 

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anthropomorphisme

Alors tâchons quand même de voir de quoi il s’agit, à savoir que dans ce réel se produisent des corps organisés et qui se maintiennent dans leur forme, c’est ce qui explique que des corps imaginent l’univers. C’est pourtant pas surprenant que hors du parlêtre, nous n’ayons aucune preuve que les animaux pensent au-delà de quelques formes, à quoi nous les supposons être sensibles, de ce qu’ils y répondent de façon privilégiée.

Mais ce que nous ne voyons pas et ce que les éthologistes - chose très curieuse - mettent entre parenthèses [...], c’est pas une raison pour que nous imaginions nous-mêmes que le monde est monde, pour tous animaux le même, si je puis dire, alors que nous avons tant de preuves que même si nous... enfin si notre corps, l’unité de notre corps nous force à le penser comme univers, c’est évidemment pas "monde" qu’il est : c’est immonde.

C’est quand même du malaise que quelque part Freud note, du Malaise dans la civilisation, que procède toute notre expérience. 

[...]

le corps, c’est très frappant qu’à ce malaise il contribue, il contribue d’une façon dont nous savons très bien l’animer... animer si je puis dire, animer les animaux ...de notre peur. [...] De quoi avons-nous peur ? De notre corps !

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ imaginaire ] [ homme-animal ]

 
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psychotique

Il est violé, manipulé, transformé, parlé de toutes les manières et, je dirais, jacassé. Vous lirez en détail ce qu’il dit de ce qu’il appelle les oiseaux du ciel et leur pépiement. C’est bien de cela qu’il s’agit – il est le siège de toute une volière de phénomènes, et c’est ce fait qui lui a inspiré cette énorme communication qui est la sienne, ce livre de quelque cinq cents pages, résultat d’une longue construction qui a été pour lui la solution de son aventure intérieure.

Le doute porte au départ, et à tel moment, sur ce à quoi renvoie la signification, mais qu’elle renvoie à quelque chose, cela ne fait pour lui aucun doute. Chez un sujet comme Schreber, les choses vont si loin que le monde entier est pris dans ce délire de signification, de telle sorte qu’on peut dire que, loin qu’il soit seul, il n’est à peu près rien de tout ce qui l’entoure que d’une certaine façon, il ne soit.

Par contre, tout ce qu’il fait être dans ces significations, est en quelque sorte vide de lui-même. [...] Dieu, son interlocuteur imaginaire, ne comprend rien à tout ce qui est à l’intérieur, à tout ce qui est des êtres vivants, et [...] il n’a jamais affaire qu’à des ombres ou à des cadavres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: A propos du cas du Président Schreber, étudié par Freud, dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 128

[ perception paranoïaque ] [ psychose ]

 

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psychanalyse

Quand la première lecture de Freud s’est faite, que s’est-il passé ? Notez qu’il n’avait pas encore produit toute son œuvre et, très vite, il est devenu manifeste que le niveau d’élaboration où était parvenue la pensée de ce découvreur génial n’était pas accordé à celui de ses lecteurs Sans doute, parmi les gens qui furent attirés vers lui, beaucoup n’étaient pas négligeables et, surtout, ils ressentaient eux aussi la pauvreté du maniement des maladies mentales, si bien que ses premiers adeptes, médecins, psychologues…, ont été touchés de manière très personnelle.

Seulement, ils ont cherché à faire admettre Freud et, dans ce but, se sont livrés à une exégèse apologétique de son œuvre par laquelle ils ont tenté de justifier, puis d’excuser ses textes, pour finir par en émousser le tranchant. Freud avait édifié tout seul une œuvre qui marquait une ouverture inconcevable sur la réalité. Ses élèves, au contraire, ont mis en valeur tout ce qui rattachait Freud à ce que l’on connaissait avant lui, marquant une parenté avec ce qui avait été déjà formulé. On n’a pas à s’étonner que tels exercices aboutissent au pire. On s’est livré, par exemple, à des exercices d’homonymie en jouant sur le mot inconscient. Certains ont voulu que l’inconscient de Freud recouvre la notion d’instinct – notion tout à fait étrangère à Freud, qui n’emploie jamais ce mot.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ réductionnisme philosophique ] [ peur de l'inconnu ]

 

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philosophie

L’aliénation a une face patente, qui n’est pas que nous sommes l’Autre, ou que "les autres" comme on dit, en nous reprenant nous défigurent ou nous déforment. Le fait de l’aliénation n’est pas que nous soyons repris, refaits, représentés dans l’Autre, mais il est essentiellement fondé au contraire sur le rejet de l’Autre, pour autant que cet Autre, celui que je signale d’un grand A, est ce qui est venu à la place de cette interrogation de l’Être, autour de quoi je fais tourner aujourd’hui essentiellement la limite, le franchissement du cogito.

Plût au Ciel donc, que l’aliénation consistât en ce que nous nous trouvions, au lieu de l’Autre, à l’aise ! Pour DESCARTES, c’est assurément ce qui lui permet l’allégresse de sa démarche. Et dans les premières Regulae, qui représentent son œuvre originelle, son œuvre de jeunesse, celle dont le manuscrit, plus tard, fut retrouvé - et reste d’ailleurs toujours perdu - dans les papiers de LEIBNIZ, le "sum ergo Deus" est exactement le prolongement du "cogito ergo sum".

Bien sûr l’opération est avantageuse, qui laisse tout entière à la charge d’un Autre qui ne s’assure de rien d’autre que de l’instauration de l’être comme étant l’être du "Je" d’un Autre, que le Dieu de la tradition judéo-chrétienne facilite d’être Celui qui s’est présenté lui-même, d’être : "Je suis ce que je suis".

Auteur: Lacan Jacques

Info: 11 janvier 1967, La logique du fantasme

[ définition ] [ forclusion ] [ certitude ]

 

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chaotique

L'expérience freudienne ne part en aucune manière d'un monde théorique, de la contemplation classique d'une theoria où les choses seraient à leur place dans un monde d'objets ou d'essences définis ou délimités.

L'expérience freudienne commence à poser un monde du désir. Ce monde ne part d'aucune considération préalable sur le fait. Car le monde qui se présenterait, soit comme monde des apparences, soit derrière le monde des apparences, comme étant celui, plus réel, des essences, c'est celui que la physique ou la philosophie appelle le monde des choses ou le monde de l'être. Or le monde freudien, c'est tout à fait autre chose, c'est un monde du désir en tant que tel. C'est là le point de départ, le désir est institué à l'intérieur du monde freudien, là où se déroule notre expérience. Il est institué au sein de ce monde pour le constituer. Et ceci jusqu'à la fin n'est absolument effaçable d'aucun moindre instant du maniement de notre expérience, quand nous parlons de la fameuse relation d'objet (...)

Le rapport de désir, qui est le point de départ, le point fondamental, qui est un rapport d'être sans doute à un manque essentiel, à un manque, manque d'être à proprement parler, à un manque qui n'est pas manque de ceci ou de cela, mais essentiellement rapport d'être à un manque par quoi justement il existe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire du 19 mai 1955

[ asystémique ] [ singularité ]

 

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mythologie

La distinction essentielle des deux APHRODITE est celle-ci :

– que l’une ne participe en rien de la femme, qu’elle n’a pas de mère, qu’elle est née de la projection de la pluie sur la terre [mer] engendrée par la castration d’OURANOS. C’est de cette castration primordiale d’OURANOS par CHRONOS, c’est de là que naît la VÉNUS Ouranienne qui ne doit rien à la duplicité des sexes.

– L’autre APHRODITE, est née peu après de l’union de ZEUS avec DIONÉ [Diane] qui est une Titanesse. Toute l’histoire de l’avènement de celui qui gouverne le monde présent, de ZEUS, est liée - je vous renvoie pour cela à HÉSIODE - à ses rapports avec les TITANS, eux qui sont ses ennemis. DIONÉ est une Titanesse [181c]. Je n’insiste pas. Cette APHRODITE est née de l’homme et de la femme ἄρρενος [arrenos]. Celle-là est une APHRODITE qui ne s’appelle pas Ouranienne, mais Pandémienne.

L’accent dépréciatif et de mépris est expressément formulé dans le discours de PAUSANIAS [dans Le Banquet de Platon] : c’est la VÉNUS populaire. Elle est tout entière du peuple : elle est de ceux qui mêlent tous les amours, qui les cherchent à des niveaux qui leur sont inférieurs, qui ne font pas de l’amour un élément de domination élevé qui est celui qu’apporte la VÉNUS Ouranienne, l’APHRODITE Ouranienne.


Auteur: Lacan Jacques

Info: 7 décembre 1960

[ origine ] [ génération ] [ valeur ]

 

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cure analytique

Nous avons déjà assez sérieusement serré la topologie de ce que le sujet, nous le savons, doit trouver dans l’analyse à la place de ce qu’il cherche. Car nous le savons : s’il part à la recherche de ce qu’il a et qu’il ne connaît pas, ce qu’il va trouver c’est ce dont il manque.

C’est bien parce que nous avons articulé, posé cela, dans notre cheminement précédent que nous pouvons oser poser la question que j’ai formulée d’abord, comme étant celle où s’articule la possibilité de surgissement du transfert. Nous savons donc bien que c’est comme ce dont il manque que s’articule ce qu’il trouve dans l’analyse, à savoir son désir, et le désir n’étant donc pas un bien en aucun sens du terme, ni - tout à fait précisément - dans le sens d’une κτήσις [ktèsis] "trésor", ce quelque chose qu’à quelque titre que ce soit, il aurait.

C’est dans ce temps, dans cette éclosion de l’amour de transfert, ce temps défini au double sens : chronologique et topologique, que doit se lire cette inversion, si l’on peut dire, de la position qui de la recherche d’un bien fait à proprement parler la réalisation du désir. Vous entendez bien que ce discours suppose que "réalisation du désir" n’est justement pas "possession d’un objet", il s’agit d’émergence à la réalité du désir comme tel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1960

[ déroulement ] [ finalité ] [ processus ]

 

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fonction orale

Dès qu’il entre dans la dialectique de la frustration, l’objet réel n’est pas en lui-même indifférent, mais il n’a nullement besoin d’être spécifique. [...] Ce n’est pas l’objet qui joue là-dedans le rôle essentiel, mais le fait que l’activité a pris une fonction érotisée sur le plan du désir, lequel s’ordonne dans l’ordre symbolique.

Je vous fais remarquer au passage que cela va si loin, qu’il est possible que, pour jouer le même rôle, il n’y ait pas du tout d’objet réel. Il s’agit en effet seulement de ce qui donne lieu à une satisfaction substitutive de la saturation symbolique. Cela peut seul expliquer la véritable fonction d’un symptôme comme celui de l’anorexie mentale. Je vous ai déjà dit que l’anorexie mentale n’est pas un ne pas manger, mais un ne rien manger. J’insiste – cela veut dire manger rien. Rien, c’est justement quelque chose qui existe sur le plan symbolique. Ce n’est pas un nicht essen, c’est un nichts essen. Ce point est indispensable pour comprendre la phénoménologie de l’anorexie mentale. Ce dont il s’agit dans le détail, c’est que l’enfant mange rien, ce qui est autre chose qu’une négation de l’activité. De cette absence savourée comme telle, il use vis-à-vis de ce qu’il a en face à lui, à savoir la mère dont il dépend. Grâce à ce fait, il la fait dépendre de lui.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 255

[ explication ] [ objet symboliquement annulé ] [ indépendance ] [ toute-puissance ]

 
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concept psychanalytique

le refoulement, il s’agit, dis-je - puisque c’est là le mode qui m’est propre de le présenter - il s’agit, dis-je, d’un effet de substitution signifiante à l’origine. Quand je dis à l’origine, il s’agit d’une origine logique et non point d’autre chose. Ce qui est substitué a un effet que les penchants de la langue si l’on peut dire, en français, peuvent nous permettre d’exprimer tout de suite d’une façon fort vive : le substitut a pour effet de sub-situer ce à quoi il se substitue.

Ce qui se trouve, du fait de cette substitution - dans la position que l’on croit, que l’on imagine, que l’on doctrine même, très à tort à l’occasion - être effacé, est simplement sub-situé, ce qui est la façon dont aujourd’hui je traduirai - parce qu’elle me semble particulièrement pratique - le Unterdrückt de FREUD. Qu’est-ce donc alors que le refoulé ?

Eh bien, si paradoxal que cela paraisse, le refoulé comme tel, au niveau de cette théorie ne se supporte, n’est écrit, qu’au niveau de son retour. C’est en tant que le signifiant extrait de la formule de la métaphore, vient en liaison, dans la chaîne, avec ce qui a constitué le substitut, que nous touchons du doigt le refoulé, autrement dit le représentant de la représentation première en tant qu’elle est liée au fait premier, logique, du refoulement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1966, La logique du fantasme

[ définition ] [ explication ]

 

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