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émergence idéologique

Cette référence à l’enfance, cette idée de l’enfant qu’il y a dans l’homme, cette idée que quelque chose exige de l’homme d’être autre chose qu’un enfant, et que pourtant en lui les exigences de l’enfant comme tel se font perpétuellement sentir, est une idée qui, dans l’ordre de la psychologie, est situable historiquement. Un homme de la même époque, qui vivait aussi dans la première moitié du XIXème siècle, un victorien de la première époque, l’historien MACAULAY, faisait remarquer qu’à son époque on ne pouvait pas vous accuser d’être un malhonnête homme, ou d’être complètement un imbécile, qu’on avait une excellente arme dans le fait de vous accuser de ne pas être devenu un esprit tout à fait adulte, de conserver des traits de mentalité infantile.

Cette sorte d’argument, si datable historiquement que vous ne pouvez en trouver le témoignage nulle part ailleurs dans l’histoire avant cette époque, montre quelque chose qui scande, qui constitue une coupure dans l’évolution historique.

Au temps de PASCAL, si l’on parle de l’enfance, c’est pour dire qu’un enfant n’est pas un homme. Si l’on parle de la pensée de l’adulte, ce n’est pas - en aucun cas - pour y retrouver jamais les traces d’une pensée infantile.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'Ethique, 25 novembre 1959

[ changement de conception ] [ historique ] [ évolution ]

 

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mère-enfant

Freud pour sa part nous dit que la femme a, au nombre de ses manques d’objet essentiels, le phallus, et que cela a le rapport le plus étroit avec sa relation à l’enfant. Pour une simple raison – si la femme trouve dans l’enfant une satisfaction, c’est très précisément pour autant qu’elle trouve en lui quelque chose qui calme en elle, plus ou moins bien, son besoin de phallus, qui le sature. [...]

La question est alors celle-ci – que se passe-t-il dans la mesure où l’image du phallus pour la mère n’est pas complètement ramenée à l’image de l’enfant ? Loin d’être harmonique, le rapport de la mère à l’enfant est doublé, d’un côté, par le besoin d’une certaine saturation imaginaire, et de l’autre, par ce qu’il peut y avoir en effet de relations réelles efficientes avec l’enfant, à un niveau primordial, instinctuel, qui reste en définitive mythique. Il y a toujours pour la mère quelque chose qui reste irréductible dans ce dont il s’agit. En fin de compte, si nous suivons Freud, nous dirons que l’enfant en tant que réel symbolise l’image. Plus précisément – l’enfant en tant que réel prend pour la mère la fonction symbolique de son besoin imaginaire – les trois termes y sont.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 95-96

[ modalité de suppléance ] [ réel-symbolique-imaginaire ]

 

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images archétypiques

Il [le préverbal] est, dans la doctrine analytique, essentiellement lié au préconscient. C’est la somme des impressions, internes ou externes, des informations que le sujet reçoit du monde où il vit, des relations naturelles qu’il a avec lui – si tant est qu’il ait chez l’homme des relations qui soient tout à fait naturelles, mais il y en a, si perverties soient-elles. Tout ce qui est de l’ordre de ce préverbal anticipe ainsi de ce que nous pouvons appeler une Gestalt intramondaine. Là-dedans, le sujet est la poupée infantile qu’il a été, il est l’objet excrémentiel, il est égout, il est ventouse. L’analyse nous a appelé à explorer ce monde imaginaire, qui participe d’une espèce de poésie barbare, mais elle n’a pas du tout été la première à le faire sentir, ce sont certaines œuvres poétiques. 

Nous sommes là dans le chatoiement innombrable de la grande signification affective. Pour l’exprimer, les mots viennent en abondance au sujet, ils sont à sa disposition, aussi accessibles et aussi inépuisables dans leurs combinaisons que la nature à laquelle ils répondent. C’est le monde de l’enfant, dans lequel vous vous sentez à l’aise, d’autant plus que vous avez été familiarisés avec ses fantasmes – le haut vaut le bas, l’envers vaut l’endroit, etc.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 261

[ fantaisie ] [ psychanalyse ]

 

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spectacle

Entre le congrès de Bonneval [30 oct.-02 nov. 1960] et le moment où je suis passé ici [E.N.S. rue d’Ulm, 15 janv. 1964], j’ai vécu au milieu d’une foire. Une foire où j’étais-là le bestiau : c’est moi qui étais en vente sur le marché. Ça ne m’a pas dérangé. D’abord, parce que ces opérations ne me concernaient pas, je veux dire : dans mon discours, et qu’ensuite ça n’empêchait pas les mêmes gens qui s’occupaient de ce "service", de venir à mon séminaire et de gratter tout ce que je disais - je veux dire de l’écrire avec soin - avec d’autant plus de soin qu’ils savaient très bien qu’il n’en avait plus pour longtemps, étant donné leurs propres desseins. Donc ce n’est pas de n’importe quelle foire qu’il s’agit.

Ce qui va venir maintenant sur la foire, ça va être toutes sortes d’autres choses, qui vont consister - comme ça s’est déjà fait et déjà avant la parution de mes Écrits - qui va consister à s’emparer de n’importe laquelle de mes formules pour la faire servir à Dieu sait quoi ! "On" devait me démontrer que je ne sais pas lire FREUD ! ...Depuis trente ans que je ne fais que ça !

Auteur: Lacan Jacques

Info: 21 décembre 1966, La logique du fantasme

[ sacrifice ] [ notoriété ] [ effets ]

 

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fondateur de la psychanalyse

Il y a, dans la façon dont Freud nous transmet ce qu’on pourrait appeler les voies de la vérité de sa pensée, une autre face encore, qu’on découvre dans des passages qui viennent peut-être au second plan, mais qui sont néanmoins très sensibles. C’est le caractère souffrant de sa personnalité, le sentiment qu’il a de la nécessité de l’autorité, ce qui ne va pas chez lui sans une certaine dépréciation fondamentale de ce que celui qui a quelque chose à transmettre ou à enseigner peut attendre de ceux qui l’écoutent et le suivent. Une certaine méfiance profonde de la façon dont les choses sont appliquées et comprises apparaît en bien des endroits. Je crois même, vous le verrez, qu’on trouve chez lui une dépréciation toute particulière de la matière humaine qui lui est offerte dans le monde contemporain. C’est assurément ce qui nous permet d’entrevoir pourquoi Freud, au contraire de ce qu’il en est dans ses écrits, a mis concrètement en exercice le poids de son autorité pour assurer, croyait-il, l’avenir de l’analyse. Il a été à la fois exclusif par rapport à toutes sortes de déviations – très effectivement déviations – qui se sont manifestées, et impératif dans la façon dont il a laissé s’organiser autour de lui la transmission de son enseignement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 21-22

[ portrait psychologique ]

 

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structure incorporée du langage

Qu’est-ce que le désir du névrosé ?

Comme nous l’indique tout le développement de l’œuvre de Freud, il est entièrement suspendu à la bonne fois du signifiant. Le sujet s’attache à cette garantie mythique pour pouvoir vivre autrement que dans le vertige. D’autre part, chacun sait qu’il y a un rapport étroit, historique, entre l’anatomie que le freudisme fait de ce désir, et les caractéristiques de l’époque que nous vivons, et dont nous ne pouvons pas savoir à quelle forme humaine, vaguement vaticinée par des prophètes de divers acabits, elle aboutira, ou sur laquelle elle achoppera.

[...] le désir du névrosé, dirai-je, est ce qui naît quand il n’y a pas de Dieu. [...]

Je dis que cette suspension du Garant suprême est ce que cache en lui le névrosé, et que c’est à ce niveau que se situe, s’arrête et se suspend le désir du névrosé. 

[...] le névrosé est toujours occupé à faire ses bagages, ou son examen de conscience – c’est la même chose – ou à organiser son labyrinthe – c’est la même chose. Il rassemble ses bagages, il en oublie ou il les met à la consigne, mais ce sont toujours des bagages pour un voyage qu’il ne fait jamais.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 541-542

[ description ] [ défini ]

 
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substitution

[...] le signifiant commence non pas à la trace, mais à ceci, qu’on efface la trace. Cependant, ce n’est pas la trace effacée qui constitue le signifiant. Ce qui inaugure le signifiant, c’est le fait qu’elle se pose comme pouvant être effacée. Autrement dit, Robinson Crusoé efface la trace du pas de Vendredi, mais que fait-il à la place ? S’il veut la garder, cette place du pied de Vendredi, il fait au minimum une croix, c’est-à-dire une barre et une autre barre sur celle-ci. Et ceci est le signifiant spécifique.

Le signifiant spécifique se présente à la fois comme pouvant être effacé, et comme pouvant, dans l’opération même de l’effacement, subsister comme tel. Je veux dire que le signifiant se présente déjà comme doté des propriétés propres au non-dit. Avec la barre, j’annule ce signifiant, mais aussi je le perpétue indéfiniment, j’inaugure la dimension du signifiant comme tel. Faire une croix, c’est faire ce qui, à proprement parler, n’existe dans aucune forme de repérage qui soit permise à l’animal.

[...] La barre est recouverte par une autre barre, indiquant que, comme telle, elle est effacée. Cette fonction du non du non, en tant qu’il est le signifiant qui s’annule lui-même, mérite assurément à soi tout seul un très long développement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 103

[ abstraction ] [ défini ] [ linguistique ] [ refoulement ] [ spécificité humaine ] [ marquage ]

 
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introspection

A pousser les choses à l’extrême, on peut concevoir un inconscient-réserve. Il faut bien admettre qu’il n’y a chez quiconque aucune élucidation exhaustive de l’inconscient, quelque loin que soit poussée une analyse. Cette réserve d’inconscient admise, on peut concevoir fort bien que le sujet averti, précisément par l’expérience de l’analyse didactique, sache, en quelque sorte, en jouer comme d'un instrument, comme de la caisse du violon dont par ailleurs il possède les cordes. Ce n'est tout de même pas d'un inconscient brut, qu'il s'agit chez lui, mais d'un inconscient assoupli, d'un inconscient plus l'expérience de cet inconscient.

[…] il reste pourtant à sentir la nécessité légitime d’élucider le point de passage par où cette qualification est acquise, et où peut être atteint ce qui est affirmé par la doctrine comme étant, dans son fond, l’inaccessible à la conscience. […] Ce n'est pas qu'il soit accessible aux hommes de bonne volonté - il ne l'est pas. C'est dans des conditions strictement limitées que l'on peut l'atteindre, par un détour, le détour de l'Autre, qui rend nécessaire l'analyse, et réduit de façon infrangible les possibilités de l'auto-analyse.

[…] Toute découverte de son propre inconscient se présente comme un stade de la traduction en cours d'un inconscient qui est d'abord inconscient de l'Autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, livre VIII : Le transfert, pages 217-218

[ miroir ] [ impensable ]

 
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astronomie

[…] Kepler est parti des éléments de ce même Timée […], à savoir d’une conception purement imaginaire […] de l’univers, entièrement réglée sur les propriétés de la sphère, définie comme la forme qui porte en soi les vertus de suffisance, de sorte qu’elle peut combiner en elle l’éternité de la même place avec le mouvement éternel.

Les spéculations de Kepler sont de cette espèce. Elles sont d’ailleurs raffinées, puisqu’il y fait entrer à notre stupeur les cinq solides parfaits inscriptibles dans la sphère […]. Cette vieille spéculation platonicienne déjà trente fois dépassée revient au jour à ce tournant de la Renaissance, où les manuscrits platoniciens sont réintégrés dans la tradition occidentale, et monte littéralement à la tête de ce personnage […]. Eh bien, ledit Kepler, à la recherche des harmonies célestes, arrive par un prodige de ténacité, et où l’on voit vraiment le jeu de cache-cache de la formation inconsciente, à donner la première saisie de ce en quoi consiste vraiment la naissance de la science moderne. C’est en cherchant un rapport harmonique qu’il arrive au rapport de la vitesse de la planète sur son orbe à l’aire de la surface couverte par la ligne qui relie la planète au soleil. C’est-à-dire qu’il s’aperçoit du même coup que les orbites planétaires sont des ellipses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 112-113

[ influence non-scientifique ] [ imprégnation philosophique ] [ trajectoire elliptique ]

 
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structure incorporée du langage

Obsession cela ne veut pas dire automatiquement obsession sexuelle, ni même obsession de ceci ou de cela en particulier : être obsédé, cela signifie se trouver pris dans un mécanisme, dans un engrenage de plus en plus exigeant et sans fin. Qu’il ait à accomplir un acte, à remplir un devoir, une angoisse spéciale entrave l’obsédé : va-t-il y parvenir ? Ensuite, la chose faite, il éprouve un besoin torturant d’aller vérifier, mais n’ose pas, de crainte de passer pour fou, parce qu’en même temps il sait fort bien qu’il l’a accomplie… Le voici engagé dans des circuits toujours plus grands de vérifications, de précautions, de justifications. Pris comme il l’est dans un tourbillon intérieur, l’état d’apaisement, de satisfaction, lui est devenu impossible. Même le grand obsédé n’a pourtant rien de délirant. Il n’y a aucune conviction chez l’obsédé, mais uniquement cette espèce de nécessité, complètement ambiguë, qui le laisse si malheureux, si douloureux, si désemparé, d’avoir à céder à une insistance qui vient de lui-même et qu’il ne s’explique pas. La névrose obsessionnelle est répandue et peut passer inaperçue si l’on n’est pas spécialement averti des petits signes qui la traduisent toujours. Ces malades tiennent même fort bien leur position sociale, alors que leur vie est minée ; ravagée par la souffrance et le développement de leur névrose.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ description ] [ psychanalyse ]

 
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