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mâles-femelles

La voix du mâle: un indicateur de fertilité et une base de choix pour les femelles ? L'exemple du cheval
On savait déjà que les vocalisations des mammifères, incluant l'homme, sont porteuses d'informations sur la familiarité, l'identité ou la taille de l'émetteur et que certaines vocalisations jouent un rôle dans la synchronisation et la coordination des partenaires sexuels. Dans une étude réalisée sur des chevaux, des chercheurs de l'unité EthoS, en collaboration avec l'Institut du cheval et de l'équitation, ont en outre découvert que non seulement la voix des étalons est porteuse d'information sur leur fertilité (succès reproducteur) mais que les juments se servent de ces mêmes paramètres acoustiques pour orienter leurs choix. Ces résultats publiés dans la revue PloS One constituent une avancée fondamentale majeure mais aussi une ouverture à des applications à l'élevage.
Il a été montré chez un certain nombre d'espèces de mammifères, incluant l'homme, qu'un auditeur est capable, entendant la voix d'un émetteur, d'évaluer son degré de familiarité (mones de Campbell, loutres asiatiques...), sa taille (cerfs, koalas, pandas...), son identité (babouins, morses...), son statut de dominance (babouins, hyènes tachetées...). Les humains sont capables d'évaluer l'âge d'un émetteur juste en entendant sa voix. Par ailleurs, les vocalisations peuvent servir de support à l'attraction de partenaires (microcèbes), renforcer le lien mâle-femelle (gibbons) ou coordonner les partenaires sexuels (macaques de barbarie). Quelques études ont montré que chez des espèces comme les macaques, les pandas (mais aussi les humains), les femelles prennent en compte les qualités vocales des mâles dans leurs choix de partenaires. Cependant, il peut être difficile de comprendre pourquoi de telles aptitudes pourraient avoir évolué et quelles conséquences ces choix peuvent avoir sur la reproduction et en particulier le succès reproducteur.
Des chercheurs de l'unité EthoS (A. Lemasson, M. Hausberger, M. Trabalon, K. Remeuf) se sont associés à des agents de l'Institut du Cheval et de l'Equitation - IFCE (F. Cuir, S. Danvy) pour réaliser une recherche sur ce sujet chez les chevaux domestiques. Dans la nature, les juments choisissent activement l'étalon et donc le groupe familial dans lequel elles vont s'insérer, repérant à distance les partenaires potentiels. Les hennissements en particulier sont une vocalisation permettant la communication à distance (en particulier hors contact visuel) et l'équipe rennaise avait déjà démontré qu'ils sont porteurs d'informations sur la familiarité sociale, le statut de dominance, le sexe et la taille de l'émetteur. Dans cette étude, ils se sont donc interrogés sur leur rôle possible dans les choix de partenaires et les conséquences éventuelles de ces choix. L'intérêt du cheval, outre les raisons invoquées ci-dessus, est aussi qu'il y a une gestion très contrôlée de sa reproduction dans le milieu de l'élevage et qu'il était ainsi possible non seulement d'expérimenter mais aussi de disposer de données précises sur la fertilité des étalons.
L'étude a été réalisée en deux étapes: 1) tester le lien éventuel entre paramètres acoustiques de la voix des étalons et des caractéristiques de reproduction 2) tester les préférences de juments pour ces paramètres acoustiques.
Dans un premier temps donc, les voix de 15 étalons reproducteurs d'âge et de race variés ont été enregistrées dans trois Haras nationaux alors qu'ils étaient tenus en main par un agent des Haras et voyaient une jument à distance. Leur voix a été analysée et comparée d'une part à des données de qualité du sperme et aux données (pluriannuelles) de succès de reproduction issues de la base de données de l'IFCE. Les résultats confirment l'existence de grandes différences entre individus mais surtout ont révélé qu'il y avait une corrélation claire entre des paramètres de fréquence acoustique et le succès reproducteur, comme par exemple le nombre de naissances par rapport au nombre d'inséminations: les étalons avec la voix plus grave présentaient davantage de gestations réussies ! De façon intéressante, les paramètres vocaux se sont révélés plus fiables dans la prédiction de la fertilité que les spermogrammes...
Dans un second temps, 40 juments adultes, dont 29 hébergées au Haras du Pin et 11 dans un centre équestre, ont été individuellement confrontées à la diffusion simultanée de deux hennissements d'étalons par des haut-parleurs placés à l'opposé dans un espace de grande taille (manège) ou dans deux corridors. Les hennissements, au vu des données ci-dessus, avaient été choisis pour représenter des extrêmes en terme de fréquence acoustique, donc il s'agissait de hennissements d'étalons inconnus ayant des voix respectivement très aigues ou très graves. Les résultats montrent que les juments ont une très nette préférence pour les voix graves: elles tournent la tête, s'approchent et restent plus à proximité du haut-parleur diffusant le hennissement grave.
Ces résultats originaux ouvrent des lignes de réflexion scientifique très importantes sur le lien entre caractéristiques vocales et reproduction chez les mammifères, suggérant que ces caractéristiques pourraient constituer un outil majeur d'évaluation de compétences, dépassant même des mesures "classiques" de fertilité dont on a montré, même chez l'homme, qu'elles étaient insuffisamment prédictives. Ils contribuent aux débats sur les affinités sociales et sexuelles. Ils appellent maintenant à une recherche approfondie sur les mécanismes qui peuvent relier caractéristiques vocales et fertilité, nécessairement à différents niveaux d'intégration. Enfin, ils témoignent aussi de l'enrichissement mutuel de recherches fondamentales et appliquées. D'un côté, seule la connaissance approfondie des caractéristiques reproductrices de ces étalons par le milieu de l'élevage a permis de répondre à cette question fondamentale, d'un autre côté, ces résultats fondamentaux ouvrent vers des applications envisageables à la gestion de la reproduction de cette espèce d'intérêt économique.

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microbiote

La décomposition humaine : un ballet universel de la vie microbienne

La décomposition des organismes, ce processus fondamental qui rythme la vie et la mort sur terre, demeure l’une des grandes énigmes biologiques. Certes, la décomposition des végétaux a longtemps captivé l’attention, tant son rôle dans les cycles écologiques est majeur ; pourtant, la transformation des cadavres animaux, humains en particulier, reste un continent largement inexploré, obscurci par les mystères d’une microbiologie encore en gestation. Dans cette étude d’une ampleur rare, les auteurs ont suivi le destin de trente-six cadavres humains, déposés en pleine nature sur trois sites aux États-Unis, différents par leur climat, leur géographie et leur saisonnalité, afin d’ouvrir la " boîte noire " de la décomposition animale.

Au cœur de ce travail, ils mettent au jour l’émergence, au fil de la disparition des chairs, d’un réseau microbien universel et singulier, assemblé malgré les contraintes du climat, de la localisation et de la saison. Les communautés microbiennes qui se regroupent autour des cadavres semblent animées d’une logique propre, transcendant les contingences écologiques pour orchestrer collectivement l’effacement de la matière vivante.

Un réseau microbien universel et spécialisé

Au contraire des environnements non soumis à la décomposition, où la diversité microbienne est dominée par des acteurs polyvalents et généralistes, la mise en évidence d’un réseau de décomposeurs spécifiques marque une rupture majeure : ce sont des groupes rares, presque absents en dehors des épisodes de décomposition, qui prennent le relais pour métaboliser les produits issus de la chair et des os. Ces microbes, tant bactériens que fongiques, se spécialisent dans le catabolisme des protéines et des lipides, nécessitant un arsenal enzymatique distinct de celui, plus orienté vers la cellulose, des décomposeurs de végétaux. L’étude montre que ces décomposeurs ne sont pas seulement propres aux humains : on les retrouve dans la transformation de cadavres de porcs, de bovins et de souris, soulignant un véritable déterminisme de la nécrobiologie animale.

Interactions, déterminisme, et efficacité métabolique

La métamorphose microbienne qui préside à la disparition du cadavre n’est pas l’œuvre du hasard : le réseau de décomposeurs se constitue selon une dynamique d’assemblage complexe où interagissent la compétition, la coopération et la sélection environnementale. Les bactéries et les champignons, agissant de concert, manifestent une préférence pour les substrats labiles, notamment les acides aminés issus des protéines, avant de s’attaquer aux lipides plus résistants. Ce ballet enzymatique s’accompagne d’un échange métabolique où les produits du catabolisme d’une espèce profitent à une autre, constituant ainsi une sorte d’économie souterraine régie par la logique de la survie collective.

Central dans ce réseau, Oblitimonas alkaliphila apparaît comme un chef d’orchestre du catabolisme des acides aminés en climat tempéré, tandis que d’autres espèces, comme Ignatzschineria ou Wohlfahrtiimonas, s’illustrent par leur capacité à échanger et transformer des éléments nutritifs clés, dont des acides aminés et des composés sulfurés. Fait remarquable, ces microbes déployés par la mort sont absents ou rarissimes dans les communautés microbiennes du sol ordinaire ou dans le microbiome humain, ce qui les rend identifiables et précieux pour les études médico-légales.

La décomposition comme évènement écologique et forensique

L’assemblage du réseau microbien lors de la décomposition humaine n’est pas un phénomène local, circonscrit à un seul écosystème : il présente une constance remarquable à l’échelle continentale, résistant aux variations de climat, de saison et de géographie. Seuls le rythme et la rapidité du processus—plus lente dans les milieux secs, plus vive dans les climats tempérés—semblent modulés par l’environnement, mais la structure même du réseau demeure conservée.

Cette universalité confère aux microbes associés à la décomposition un potentiel exceptionnel comme " outil forensique " : grâce à l’analyse de la succession microbienne (via l’abondance de certains taxa spécifiques comme Helcococcus seattlensis), les auteurs montrent qu’il est possible de prédire avec une grande précision le temps écoulé depuis la mort (intervalle post-mortem ou PMI), et ce indépendamment du contexte géographique ou climatique. Leurs modèles, basés sur des données de séquençage métagénomique et sur l’utilisation de méthodes de pointe en apprentissage automatique, atteignent une résolution de l’ordre de trois jours, seuil déterminant dans les enquêtes criminelles.

Conséquences écologiques et sociétales

Au-delà de la sphère forensique, cette découverte bouleverse notre compréhension des cycles de la matière et du vivant : la nécrobiome, communauté microbienne de la mort, façonne la redistribution du carbone, de l’azote et d’un large spectre de nutriments, influençant la chimie des sols, la biodiversité locale et, in fine, la productivité des écosystèmes. On soupçonne également que certains insectes, tels que les mouches ou les coléoptères nécrophages, jouent un rôle de vecteur dans la dissémination de ces décomposeurs spécialisés, soulignant l’importance des synergies interdomaines (bactéries, champignons, invertébrés).

Ce savoir est d’autant plus précieux qu’il pourrait inspirer des innovations en agriculture (compostage animal), en thanatopraxie écologique (gestion durable des corps), et dans les réponses à des crises de mortalité massive, tout en guidant de futures recherches sur la productivité globale et la résilience des systèmes vivants face aux bouleversements anthropiques.

Conclusion

L’étude révèle ainsi une orchestration universelle et invisible, où la mort du corps devient la matrice d’un nouvel ordre vivant : une succession déterministe, concertée, et porteuse d’une beauté tragique, où des communautés microbiennes discrètes s’assemblent pour redonner à la terre ses nutriments, scellant l’union de la chair et du cosmos. La décomposition humaine, loin d’être une simple disparition, apparaît comme un événement fondamental, porteur de mémoire, de cycles et d’innovation écologique.

 

Auteur: Internet

Info: A conserved interdomain micribial network underpins cadaver decomposition despite environmental variables. Nature Microbiology 2024. Synthèse de Perplexity.ai

[ recyclage ]

 

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manipulation génétique

Des scientifiques de Cambridge créent le premier organisme vivant au monde avec un ADN entièrement redessiné
Les chercheurs créent un génome synthétique, en mouvement avec des bénéfices médicaux potentiels. C'est le premier organisme vivant au monde dont le code ADN est entièrement synthétique et radicalement modifié.

Le microbe fabriqué en laboratoire, une souche de bactéries que l'on trouve normalement dans le sol et dans l'intestin humain, est semblable à ses cousins naturels, mais survit grâce à un ensemble plus restreint d'instructions génétiques.

Cette existence démontre que la vie peut exister avec un code génétique restreint et ouvre la voie à des organismes dont les mécanismes biologiques sont piratés pour fabriquer des médicaments et du matériel utile, ou pour ajouter de nouvelles caractéristiques telles que la résistance aux virus.

En deux ans, des chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire de l'Université de Cambridge ont lu et redessiné l'ADN de la bactérie Escherichia coli (E. coli), avant de créer des cellules avec une version synthétique du génome modifié.

Le génome artificiel contient 4m de paires de bases, les unités du code génétique épelées par les lettres G, A, T et C. Imprimé en entier sur des feuilles A4, il compte 970 pages, faisant de ce génome le plus grand que les scientifiques aient jamais édifié, de loin.

"Il n'était pas du tout clair s'il était possible de créer un génome de cette taille et s'il était possible de le modifier autant", a déclaré Jason Chin, un expert en biologie de synthèse qui a dirigé le projet.

L'ADN enroulé à l'intérieur d'une cellule contient les instructions dont il a besoin pour fonctionner. Lorsque la cellule a besoin de plus de protéines pour croître, par exemple, elle lit l'ADN qui code la bonne protéine. Les lettres d'ADN sont lues dans des trios appelés codons, tels que TCG et TCA.

Presque toute vie, de la méduse à l'homme, utilise 64 codons. Mais beaucoup d'entre eux font le même travail. Au total, 61 codons produisent 20 acides aminés naturels, qui peuvent être enfilés ensemble comme des perles sur une ficelle pour construire n'importe quelle protéine de la nature. Trois autres codons sont en effet des panneaux stop : ils indiquent à la cellule lorsque la protéine est prête, comme le point marquant la fin de cette phrase.

L'équipe de Cambridge a entrepris de remodeler le génome d'E. coli en enlevant certains de ses codons superflus. Travaillant sur un ordinateur, les scientifiques ont examiné l'ADN de l'insecte. Chaque fois qu'ils rencontraient TCG, un codon qui fabrique un acide aminé appelé sérine, ils le réécrivaient en AGC, qui fait le même travail. Ils ont remplacé deux autres codons de la même manière.

Plus de 18 000 éditions plus tard, les scientifiques avaient retiré toutes les occurrences des trois codons du génome de l'insecte. Le nouveau code génétique a ensuite été synthétisé chimiquement et, morceau par morceau, ajouté à E. coli où il a remplacé le génome naturel de l'organisme. Le résultat, rapporté dans Nature, est un microbe avec un code ADN complètement synthétique et radicalement modifié. Connu sous le nom de Syn61, ce bug est un peu plus long que la normale, et grandit plus lentement, mais survit néanmoins.

"C'est assez incroyable", a déclaré Chin. Lorsque l'insecte a été créé, peu avant Noël, l'équipe de recherche a fait prendre une photo dans le laboratoire avec une plaque des microbes comme figure centrale dans une reconstitution de la nativité.

De telles formes de vie ainsi conçues pourraient s'avérer utiles, croit Chin. Parce que leur ADN est différent, les virus envahisseurs auront du mal à se propager en elles, ce qui les rendra de fait résistantes aux virus. Ce qui pourrait apporter des avantages. E. coli est déjà utilisé par l'industrie biopharmaceutique pour produire de l'insuline pour le diabète et d'autres composés médicaux contre le cancer, la sclérose en plaques, les crises cardiaques et les maladies oculaires, mais des cycles de production entiers peuvent être gâchés lorsque les cultures bactériennes sont contaminées par des virus ou autres microbes. Mais ce n'est pas tout : dans le cadre de travaux futurs, le code génétique libéré pourrait être réutilisé pour que les cellules produisent des enzymes, des protéines et des médicaments de synthèse.

En 2010, des scientifiques américains ont annoncé la création du premier organisme au monde doté d'un génome synthétique. L'insecte, Mycoplasma mycoides, a un génome plus petit que E. coli - environ 1m de paires de bases - et n'a pas été radicalement remanié. Commentant les derniers travaux, Clyde Hutchison, du groupe de recherche américain, a déclaré : "Cette échelle de remplacement du génome est plus grande que n'importe quel remplacement complet du génome rapporté jusqu'ici."

"Ils ont porté le domaine de la génomique synthétique à un nouveau niveau, non seulement en construisant avec succès le plus grand génome synthétique à ce jour, mais aussi en apportant les plus grands changements de codage à un génome à ce jour", a déclaré Tom Ellis, un chercheur en biologie synthétique à Imperial College de Londres.

Mais il se peut que les données ne durent pas longtemps. Ellis et d'autres construisent un génome synthétique pour la levure de boulangerie, tandis que les scientifiques de Harvard font des génomes bactériens avec plus de modifications au codage. Il n'est pas surprenant que l'E. coli redessiné ne pousse pas aussi bien que les souches naturelles, a ajouté Ellis. "Si quelque chose est surprenant, c'est qu'il grandisse après tant de changements," dit-il.

Auteur: Internet

Info: https://www.theguardian.com, Ian Sample rédacteur scientifique Wed 15 mai 2019 18.00 BST

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systèmes de numération

Comment le calcul en base 3 surpasse le calcul binaire

Longtemps exploré mais rarement adopté, le calcul de base 3 pourrait   trouver sa place dans la cybersécurité.

Trois, comme le disait Schoolhouse Rock ! aux enfants des années 1970, est un nombre magique. Trois petits cochons ; trois lits, bols et ours pour Boucle d'or ; trois trilogies de Star Wars . Il faut au moins trois pieds pour qu'un tabouret tienne debout tout seul et au moins trois points pour définir un triangle.

Le chiffre 3 suggère également une autre façon de compter. Notre système décimal familier en base 10 utilise les 10 chiffres de zéro à 9. Le binaire, notre lingua franca numérique, représente les nombres en utilisant uniquement les deux chiffres zéro et 1.

Mais les mathématiciens ont depuis longtemps exploré le comptage par trois. Prenons par exemple la base 3, ou ternaire, qui utilise trois chiffres. La convention standard est d'utiliser les chiffres zéro, 1 et 2.

La caractéristique principale de la notation ternaire est son efficacité redoutable. Avec deux bits binaires, vous pouvez représenter quatre nombres. Deux " trits " — chacun avec trois états différents — vous permettent de représenter neuf nombres différents. Un nombre qui nécessite 42 bits n'aurait besoin que de 27 trits.

Si un système à trois états est si efficace, on pourrait imaginer qu'un système à quatre ou cinq états le serait encore plus. Mais plus vous avez besoin de chiffres, plus vous aurez besoin d'espace. Il s'avère que le ternaire est la base d'entiers la plus économique de toutes pour représenter de grands nombres.

Pour comprendre pourquoi, considérons une mesure importante qui calcule l’espace dont un système aura besoin pour stocker des données. Vous commencez par la base du système numérique, appelée la base, et vous la multipliez par le nombre de chiffres nécessaires pour représenter un grand nombre dans cette base. Par exemple, le nombre 100 000 en base 10 nécessite six chiffres. Son " économie de base " est donc de 10 × 6 = 60. En base 2, le même nombre nécessite 17 chiffres, donc son économie de base est de 2 × 17 = 34. Et en base 3, il nécessite 11 chiffres, donc son économie de base est de 3 × 11 = 33. Pour les grands nombres, la base 3 a une économie de base inférieure à celle de toute autre base entière. (Étonnamment, si vous autorisez une base à être n’importe quel nombre réel, et pas seulement un entier, alors la base de calcul la plus efficace est le nombre irrationnel e .)

Outre son efficacité numérique, la base 3 offre des avantages informatiques. Elle suggère un moyen de réduire le nombre de requêtes nécessaires pour répondre à des questions ayant plus de deux réponses possibles. Un système logique binaire ne peut répondre que par " oui " ou " non ". Ainsi, si vous comparez deux nombres, x et y , pour savoir lequel est le plus grand, vous pouvez d'abord demander à l'ordinateur " Est-ce que x est inférieur à y ? " Si la réponse est non, vous devez poser une deuxième requête : " Est-ce que x est égal à y ? " Si la réponse est oui, alors ils sont égaux ; si la réponse est non, alors y est inférieur à x .

Un système utilisant la logique ternaire peut donner l'une des trois réponses. De ce fait, il ne nécessite qu'une seule requête : " x est -il inférieur, égal ou supérieur à y ? "

Malgré ses avantages naturels, le calcul en base 3 n’a jamais décollé, même si de nombreux mathématiciens s’émerveillaient de son efficacité. En 1840, un imprimeur, inventeur, banquier et mathématicien autodidacte anglais du nom de Thomas Fowler a inventé une machine à calcul ternaire pour calculer les valeurs pondérées des impôts et des intérêts. " Après cela, très peu de choses ont été faites pendant des années ", a déclaré Bertrand Cambou , physicien appliqué à la Northern Arizona University.

En 1950, à l’aube de l’ère numérique, un rapport sur la technologie informatique de l’époque, qui s’étalait sur une longue période, suggérait que l’informatique ternaire présentait un avantage. Et à l’automne 1958, des visiteurs en Union soviétique rapportèrent que des ingénieurs avaient développé un ordinateur ternaire appelé Setun, le premier ordinateur moderne basé sur la logique et le matériel ternaires. Les scientifiques soviétiques construisirent des dizaines d’ordinateurs Setun.

Pourquoi le calcul ternaire n'a-t-il pas eu de succès ? La principale raison était la convention. Même si les scientifiques soviétiques construisaient des dispositifs ternaires, le reste du monde se concentrait sur le développement de matériel et de logiciels basés sur des circuits de commutation, fondements du calcul binaire. Le binaire était plus facile à mettre en œuvre.

Mais ces dernières années ont été marquées par des progrès rapides. Des ingénieurs ont proposé des moyens de construire des systèmes logiques ternaires même sur du matériel binaire. Et Cambou, avec le soutien de l’armée américaine, a développé des systèmes de cybersécurité qui utilisent le calcul de base 3. Dans des articles publiés en 2018 et 2019 , lui et ses collaborateurs ont décrit rigoureusement un système ternaire qui pourrait remplacer l’infrastructure à clés publiques existante, qui comprend les clés numériques nécessaires pour crypter ou décrypter les cybercommunications. Le passage des bits aux trits, a-t-il déclaré, réduit considérablement le taux d’erreur, car les états ternaires gèrent mieux les informations erratiques.

Schoolhouse Rock! s’est révélé prophétique. " Le passé, le présent et le futur ", chantaient les personnages du dessin animé. " Le chiffre magique est le trois. "

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/, Stephen Ornes, 9 août 2024

[ confrontés ] [ signature rythmique ]

 

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mesurage

Ces scientifiques ont chauffé de l’or à 19 000°C… et brisé 40 ans de théorie physique

Imaginez chauffer un morceau d’or à une température 14 fois supérieure à son point de fusion… et le voir rester parfaitement solide. C’est exactement l’exploit que viennent de réaliser des physiciens américains, pulvérisant au passage une théorie fondamentale vieille de quatre décennies. Cette découverte accidentelle bouleverse notre compréhension de la matière dans des conditions extrêmes et ouvre des perspectives révolutionnaires pour la fusion nucléaire.

Le défi impossible de mesurer l’extrême chaleur

Depuis des générations, les physiciens se heurtent à un mur technologique frustrant : comment mesurer précisément la température de matériaux portés à des centaines de milliers de degrés ? Qu’il s’agisse du plasma rugissant au cœur de notre Soleil, des conditions infernales régnant dans le noyau terrestre, ou des réactions titanesques se déroulant dans les futurs réacteurs à fusion, cette " matière dense chaude " garde jalousement ses secrets thermiques.

Cette lacune n’est pas qu’un simple détail technique. Elle handicape gravement la recherche fondamentale depuis des décennies. Bob Nagler, chercheur au prestigieux laboratoire SLAC de Stanford, résume la frustration de toute une communauté scientifique : " Nous savons parfaitement mesurer la densité et la pression de ces systèmes, mais pas leur température. Nos modèles théoriques s’appuient donc sur des estimations avec d’énormes marges d’erreur.

Cette ignorance forcée freine considérablement les avancées dans des domaines cruciaux comme l’énergie de fusion, l’astrophysique stellaire ou la géophysique planétaire. Les chercheurs naviguent à l’aveugle dans des territoires scientifiques pourtant essentiels à notre compréhension de l’univers.

Une révolution technologique née de la persévérance

Après près d’une décennie d’efforts acharnés, l’équipe internationale dirigée par Nagler et Tom White de l’Université du Nevada a finalement percé ce mystère grâce à une approche d’une élégance saisissante. Leur méthode exploite un principe physique fondamental : la vitesse de vibration des atomes reflète directement leur température.

Le protocole expérimental ressemble à une chorégraphie de haute précision. Un laser ultra-puissant bombarde un échantillon d’or nanométriquement fin, provoquant une agitation frénétique de ses atomes. Simultanément, une impulsion de rayons X d’une intensité phénoménale traverse ce matériau en ébullition. Ces rayons, en rebondissant sur les atomes vibrants, subissent de subtiles modifications de fréquence qui trahissent instantanément la température réelle du système.

Cette technique révolutionnaire contourne tous les écueils traditionnels : plus besoin d’étalonnage complexe, plus de modèles théoriques approximatifs. La mesure est directe, précise et reproductible dans une gamme s’étendant de 1 000 à 500 000 degrés Kelvin.

L’accident scientifique qui a tout changé

L’équipe était initialement focalisée sur la validation de leur nouvelle méthode de mesure. Mais en analysant leurs premières données, ils ont découvert quelque chose d’absolument stupéfiant : leur échantillon d’or avait atteint la température vertigineuse de 19 000 Kelvin, soit environ 18 727 degrés Celsius.

Pour saisir l’ampleur de cette prouesse, il faut rappeler que l’or fond normalement à 1 064°C. Ici, le métal précieux était chauffé à plus de 17 fois cette température… tout en conservant parfaitement sa structure cristalline solide. Un phénomène qui défie ouvertement les lois physiques établies depuis les années 1980.

Cette observation pulvérise la théorie de la " catastrophe d’entropie ", un concept fondamental qui fixait une limite absolue à la surchauffe des matériaux. Selon cette théorie, passé un certain seuil thermique, tout matériau devait inévitablement perdre sa cohésion structurelle et se transformer brutalement en liquide puis en gaz.

(Image : Schéma du dispositif expérimental)

Quand la vitesse défie les lois de la nature

La clé de cette révolution réside dans la vitesse fulgurante du processus de chauffage. En portant l’or à ces températures extrêmes en quelques trillionièmes de seconde, les chercheurs ont littéralement pris la matière de vitesse. Le matériau n’a tout simplement pas eu le temps de se dilater et de perdre sa structure atomique ordonnée.

Cette découverte suggère une réécriture complète de nos connaissances sur les limites thermiques des matériaux. Tom White, co-directeur de l’étude, précise avec humour : " Nous n’avons évidemment pas violé la deuxième loi de la thermodynamique. Nous avons simplement démontré que ces catastrophes peuvent être évitées si le chauffage est suffisamment rapide. " 

L’implication est révolutionnaire : il n’existerait peut-être aucune limite supérieure à la surchauffe des matériaux, pour peu qu’elle soit réalisée avec une vitesse suffisante. Cette perspective ouvre des horizons scientifiques et technologiques jusqu’alors inimaginables.

Des applications qui définiront l’avenir énergétique

Cette avancée, rapportée dans Nature, dépasse largement le cadre de la recherche fondamentale. Elle promet de transformer radicalement notre approche de la fusion nucléaire contrôlée, le Saint Graal énergétique du 21e siècle. Dans les réacteurs à fusion, les cibles de combustible subissent des conditions thermiques extrêmes qu’il est désormais possible de caractériser avec une précision inégalée.

Nagler confie son enthousiasme : " Quand une cible de combustible de fusion implose, elle atteint un état chaud et dense critique. Pour concevoir des cibles efficaces, nous devons connaître précisément les températures auxquelles elles changeront d’état. Nous disposons enfin de cet outil. "

Au-delà de la fusion, cette technique révolutionnaire s’applique à l’étude des conditions régnant au cœur des planètes géantes, à la compréhension des mécanismes stellaires, ou encore au développement de nouveaux matériaux aux propriétés extraordinaires.

Cette recherche illustre parfaitement comment une innovation technologique peut déclencher une cascade de découvertes fondamentales, redéfinissant notre vision de l’univers physique.



 

Auteur: Internet

Info: https://sciencepost.fr/ - Brice Louvet, 10 août 2025

[ quadrillage du réel ]

 

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homme-machine

" Nous vivons dans une simulation ", affirment ces scientifiques — et nous pourrions la pirater pour transformer votre réalité

Certains scientifiques avancent l'idée audacieuse que notre réalité pourrait être une simulation informatique, offrant des perspectives vertigineuses sur l'essence même de notre existence.

Vivons-nous dans une simulation ? 7 techniques audacieuses pour hacker cette matrice numérique et défier l’univers

En résumé

-  Les interfaces cerveau-ordinateur promettent de connecter notre esprit au numérique, mais ne suffisent pas à percer le code de la simulation.

- Deux types de simulations existent : les simulations possédées et les simulations sans maître, chacune offrant une perspective différente sur notre réalité.

Les expérimentations quantiques et la surcharge de simulation sont des méthodes proposées pour tester les limites de notre monde simulé.

- La croyance en un Dieu bienveillant pourrait supprimer les craintes existentielles liées à l’hypothèse de la simulation, en contrastant avec la vision matérialiste.

La notion de vivre dans une simulation a longtemps été l’apanage de la science-fiction, mais elle gagne aujourd’hui du terrain parmi les scientifiques. Cette hypothèse postule que notre réalité pourrait être un programme informatique sophistiqué créé par une intelligence supérieure. Tandis que certains chercheurs considèrent cette idée comme une explication plausible de notre existence, d’autres la rejettent comme une simple théorie sans fondement. Néanmoins, les débats s’intensifient autour de la possibilité de hacker cette matrice, remettant en question notre compréhension de la réalité.

Simulations possédées et sans maître : deux mondes distincts

Alexey Turchin, chercheur à la Science for Life Extension Foundation, explique qu’il existe deux types de simulations : les simulations possédées et les simulations sans maître. Les premières, telles que les jeux vidéo, sont délibérément créées, tandis que les secondes, comme les rêves ou les histoires générées par l’IA, sont spontanées. Selon Turchin, si notre monde présente des bugs, cela pourrait signifier que nous vivons dans une simulation sans maître, fonctionnant comme un ordinateur essayant de deviner les événements à venir.

Cette distinction est cruciale car elle détermine la nature de notre réalité. Dans une simulation possédée, un programmeur ou une entité supérieure pourrait contrôler chaque aspect de notre monde. En revanche, une simulation sans maître serait plus aléatoire et pourrait expliquer les incohérences ou les phénomènes inexpliqués que nous percevons. Cette idée suscite des discussions sur notre capacité à reconnaître et à manipuler les règles de la simulation pour en comprendre les limites.

La quête de la conscience à travers les interfaces cerveau-ordinateur

Les interfaces cerveau-ordinateur (BCI), comme le Neuralink d’Elon Musk, promettent de relier directement l’esprit humain au domaine numérique. Ces technologies pourraient potentiellement améliorer la mémoire, l’intelligence et même permettre la communication pensée-machine. Cependant, selon Susan Schneider, experte en IA, ces technologies ne suffiront pas à hacker la simulation. Elle souligne que l’architecte de notre réalité serait bien plus intelligent que nous, capable de générer la conscience à travers l’univers.

Malgré ces limitations, les BCI représentent un pas significatif vers une compréhension plus profonde de notre existence. Elles pourraient offrir de nouvelles perspectives sur nos capacités cognitives et notre interaction avec le monde numérique. Bien que ces technologies ne puissent pas percer le code de la simulation, elles pourraient transformer notre perception de la réalité et ouvrir la voie à une société hybride, plus intelligente.

Expérimentations quantiques et surcharge de simulation

Roman Yampolskiy, professeur de science informatique, propose diverses méthodes pour manipuler la réalité simulée. Parmi elles, les expérimentations quantiques qui testent les limites computationnelles du système, et la surcharge de simulation, qui consiste à surcharger le système avec des calculs massifs pour forcer des erreurs. Ces approches visent à exposer les frontières de la simulation et à cartographier ses faiblesses.

Yampolskiy propose également l’utilisation de systèmes d’IA d’élite pour naviguer dans le code de la simulation. En pratiquant l’ingénierie sociale, en interagissant avec des " agents " du monde fantôme, nous pourrions manipuler les réponses pour révéler des commandes cachées. Ces méthodes audacieuses, bien que théoriques, offrent un aperçu fascinant des possibilités d’exploration de notre réalité simulée.

Les implications philosophiques et religieuses de la simulation

Omar Sultan Haque, psychiatre et scientifique social, considère l’hypothèse de la simulation comme une source de préoccupations sceptiques pour les athées et les naturalistes. Selon lui, cette hypothèse résulte d’une vision matérialiste du monde qui privilégie la survie à la vérité. Pour ceux qui croient en un Dieu juste et véridique, ces craintes existentielles disparaissent, car un Dieu bienveillant ne nous tromperait pas avec une simulation.

Cette perspective soulève des questions sur la nature de notre existence et notre quête de vérité. Pour les croyants, l’idée d’une simulation pourrait être perçue comme une épreuve temporelle, nécessitant une cause antérieure. En revanche, pour les non-croyants, tout devient un bug, une anomalie à explorer et à comprendre. Ces réflexions philosophiques ajoutent une dimension profonde au débat sur la simulation et nous poussent à reconsidérer notre place dans l’univers.

Alors que les discussions autour de la simulation se poursuivent, la question demeure : pouvons-nous un jour échapper à cet hypothétique matrix ? Si nous sommes les créations d’un architecte divin, tenter de hacker le système serait futile. Mais si nous ne le sommes pas, explorer les failles du code pourrait être une voie vers une plus grande compréhension de notre réalité. Quelle part de notre existence est véritablement sous notre contrôle ?



 

Auteur: Internet

Info: https://www.innovant.fr/, 16 février 2025, Gaspard Roux

[ dualité ] [ projectionnistes créateurs ]

 

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microbiologie

Comment le microbiome* influence notre santé 

Nous ne sommes jamais seuls. En plus des 30 000 milliards de cellules humaines, notre corps abrite quelque 39 000 milliards de microbes – bactéries, champignons et protozoaires qui vivent dans nos intestins, nos poumons, notre bouche, notre nez, notre peau et ailleurs dans tout le corps. Les ensembles d’organismes présents dans et sur notre corps, le " microbiote ", font partie d’habitats microbiens plus larges, ou " microbiomes ", qui englobent tous les génomes viraux et cellulaires, les protéines codées et d’autres molécules dans leur environnement local. (Cependant,  il existe une certaine ambiguïté  dans les définitions, de sorte que l'utilisation des termes varie souvent.)

Bien que le microbiome soit récemment devenu un sujet brûlant en raison de son importance potentielle pour notre santé, ce n'est pas un concept nouveau. Certains font remonter ses origines au XVIIe siècle, lorsque le microbiologiste néerlandais Antonie van Leeuwenhoek a décrit pour la première fois de minuscules organismes qu'il avait prélevés dans sa bouche et observés sous un microscope artisanal. Tout au long des années 1900 et au début des années 2000, un certain nombre de découvertes ont attiré l'attention des gens sur les microbes vivant à l'intérieur de nous, mais ce domaine a reçu une attention accrue en 2007 lorsque les National Institutes of Health ont lancé le projet sur le microbiome humain. Depuis lors, les scientifiques ont catalogué de manière de plus en plus détaillée la biodiversité microbienne du corps humain. Ils ont découvert que les microbiomes sont distincts dans tout le corps : la composition microbienne de l’intestin, par exemple, est très différente de celle de la bouche. Ils en sont également venus à reconnaître qu’il n’existe pas de microbiome " ​​normal ". Au contraire, comme pour les empreintes digitales, chacun abrite une sélection unique d’espèces et de souches microbiennes.

Ces microbes jouent de nombreux rôles, depuis la protection contre les agents pathogènes et le réglage de nos réponses immunitaires jusqu'à la digestion des aliments et la synthèse des nutriments. Pour cette raison, lorsqu’un microbiome est désorganisé – par exemple à cause d’une mauvaise alimentation, de maladies infectieuses, de médicaments ou de facteurs environnementaux – cela peut avoir un effet d’entraînement sur notre santé. Des microbiomes malsains ont été associés au cancer, aux maladies cardiaques et pulmonaires, à l’inflammation et aux maladies inflammatoires de l’intestin. On pense même que les microbes régulent l’axe intestin-cerveau, une autoroute de communication qui relie le cerveau au système nerveux entérique, qui contrôle les intestins. Aujourd’hui, la médecine cible de plus en plus les microbiomes pour traiter diverses maladies. Par exemple, les greffes fécales contenant un microbiote sain sont parfois utilisées pour traiter des infections bactériennes graves du côlon.


Malgré une accélération de la recherche sur le microbiome au cours des dernières décennies, qui a donné naissance à de nouvelles technologies génomiques puissantes, de nombreuses questions fondamentales restent sans réponse complète. Comment acquérons-nous le microbiote et comment la communauté évolue-t-elle tout au long de notre vie ? Quel est l’impact des différents environnements et modes de vie sur le microbiome ? Comment le microbiome peut-il provoquer ou être utilisé pour traiter des maladies ? Ces questions et bien d’autres alimentent la recherche biologique et nous aident à mieux comprendre qui et ce qui fait de nous ce que nous sommes.

Quoi de neuf et remarquable

D’où vient notre microbiome ? Plusieurs études réalisées au cours de la dernière année ont donné des indications. Les bébés acquièrent la plupart de leurs microbes de leur mère à la naissance et dans les mois qui suivent. Mais il s’avère que les mères ne partagent pas seulement des organismes microbiens avec leurs bébés, elles partagent également des gènes microbiens. Dans une étude de 2022 publiée dans Cell , des scientifiques ont révélé que de courtes séquences d'ADN appelées éléments mobiles peuvent passer des bactéries de la mère aux bactéries du bébé, même des mois après la naissance. Comme je l'ai déjà signalé dans  Quanta , il est probable que ces gènes pourraient aider à développer un microbiome intestinal plus performant chez le bébé, ce qui pourrait à son tour développer davantage son système immunitaire.

La transmission ne se produit pas seulement à la naissance. En fait, les microbiomes sont incroyablement dynamiques et peuvent changer radicalement au cours de la vie d’une personne. Dans un article de Quanta publié l’année dernière, j’ai rendu compte de l’analyse mondiale la plus complète de la transmission du microbiome à ce jour. À l’aide de nouveaux outils génomiques, une équipe de biologistes italiens a retracé plus de 800 000 souches de microbes entre familles, colocataires, voisins et villages dans 20 pays. Ils ont découvert que les microbes sautent beaucoup entre les personnes, en particulier entre les conjoints et les colocataires, qui passent beaucoup de temps ensemble. Ces résultats suggèrent que certaines maladies qui ne sont pas considérées comme contagieuses pourraient avoir un aspect contagieux si elles impliquent le microbiome. Cependant, cette idée est spéculative et sera sûrement débattue et étudiée dans les années à venir.

Les connaissances sur la manière dont nous acquérons le microbiome et son impact sur notre corps ne proviennent pas uniquement d’études réalisées sur des humains. D’autres animaux possèdent également des microbiomes essentiels à leur santé et à leur développement – ​​et plusieurs études récentes ont établi des liens entre les microbes intestinaux et le cerveau. En 2019, Quanta a signalé que le comportement de peur diffère entre les souris ayant des microbiomes différents, et en 2022, nous avons rendu compte de la manière dont les microbiomes influencent les compétences sociales et la structure cérébrale du poisson zèbre.




Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/ - 11 03 2024 - Yasemin Saplakogku. *Pour préciser : Le terme microbiote est suivi du nom de l'environnement dans lequel il se trouve. Par exemple, le « microbiote intestinal » fait référence au microbiote présent dans les voies intestinales. Le microbiome fait référence à l'ensemble des gènes hébergés par des micro-organismes, ce que l'on appelle le théâtre d'activité.

[ orchestre invisible du corps ] [ Des bactéries aux organes ]

 

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désillusion

La neurobiologie de la déception: la douleur qui dure le plus longtemps  

La déception a un impact douloureux sur notre cerveau. Ce fait s'explique par l'activité des neurotransmetteurs, comme le GABA, qui subissent une altération très spécifique que la science peut désormais expliquer.

La neurobiologie de la déception nous montre une fois de plus qu’il y a des aspects de notre vie que le cerveau vit de façon particulièrement douloureuse. Ainsi, pour une raison que nous ne connaissons pas, dans ces expériences où nous perdons des opportunités ou lorsque la confiance avec quelqu’un de significatif est rompue, une sorte de souffrance est générée qui dure plus longtemps.

William Shakespeare a dit que l’attente est la racine de toute détresse, et c’est peut-être vrai. Mais il est également vrai que nous avons souvent besoin de nous accrocher à certaines choses pour trouver la stabilité. Afin de ne pas perdre courage face à toutes les incertitudes de la vie. Ainsi, nous tenons souvent pour acquis que nos plus proches parents, partenaires ou amis ne nous trahiront pas d’une manière ou d’une autre.

Nous entretenons également des attentes à notre égard, en tenant pour acquis que nous n’échouerons pas dans les domaines où nous sommes si bons. Ou encore que ce que nous avons aujourd’hui restera avec nous demain. Cependant, parfois le destin donne un changement de direction et notre château de cartes s’écroule. Ces expériences, définies essentiellement par une perte de sécurité, sont interprétées au niveau du cerveau comme des signaux d’alarme pour notre survie.

La disparition d’une opportunité qui était si excitante pour nous, être licenciés du jour au lendemain, subir une trahison émotionnelle... Voilà des événements plus que douloureux. Ils sont, d’une certaine façon, des coups portés au tissu de ce qui faisait partie de nous de façon significative. Voyons donc ce qui se passe au niveau du cerveau lorsque nous vivons ces expériences.

La neurobiologie de la déception répond à un intérêt récent dans le domaine des neurosciences. Depuis de nombreuses années, les psychologues, les psychiatres et les neurologues se demandent pas seulement pourquoi cette émotion est vécue si intensément. Une chose qui est claire, c’est que les déceptions font aussi partie de notre personnalité.

Ceux qui les ont vécues deviennent souvent plus méfiants. Les déceptions nuisent à la recherche d’espoir et nous rendent parfois plus prudents lorsqu’il s’agit de susciter des attentes impliquant les gens. Quoi qu’il en soit, il faut qu’il se passe quelque chose au niveau du cerveau pour que son impact soit aussi évident. Découvrons ensemble ce que la science nous dit à ce sujet.

Les neurotransmetteurs et la déception. Comme nous le savons, les neurotransmetteurs sont des produits chimiques qui transmettent des signaux aux neurones. Grâce à cette neurochimie, les émotions, les comportements, les pensées, etc. sont facilités. Ainsi, il est utile de rappeler qu’il existe des neurotransmetteurs très spécifiques, comme la dopamine et la sérotonine. Ils mesurent complètement notre état d’esprit.

Or, dans une étude intéressante réalisée par le Dr Roberto Malinow, du département de neurobiologie de l’Université de Californie, à San Diego, les chercheurs ont révélé qu’il existe deux neurotransmetteurs très spécifiques qui régulent complètement l’expérience de la déception. Il s’agit du glutamate et du GABA, qui agissent dans une zone très spécifique de notre cerveau : l’habénula latérale.

L’habénula et la libération de GABA et de glutamate. L’habénula latérale est l’une des plus anciennes structures de notre cerveau. Nous savons donc, par exemple, qu’elle fait partie des processus émotionnels qui facilitent notre prise de décision. Cependant, malgré le fait qu’elle agisse souvent de manière positive, en stimulant la motivation, cette région a aussi son côté sombre.

Son bon fonctionnement dépend essentiellement d’une libération correcte et équilibrée de glutamate et de GABA. Ainsi, plus l’apport de ces neurotransmetteurs dans l’habénula est important, plus le sentiment de déception est grand. En revanche, plus la libération de GABA et de glutamate est faible, moins cette émotion a d’impact sur notre cerveau.

Le Dr Roberto Malinowski, cité ci-dessus, fait une remarque importante sur la neurobiologie de la déception. On a vu que l’impact de la déception maintenue dans le temps conduit dans de nombreux cas à des troubles dépressifs. C’est-à-dire que lorsque la libération de GABA et de glutamate est intense, il y a un plus grand risque de souffrir de ce trouble psychologique.

On sait aussi que cette excitation de l’habénula due à la libération excessive de ces neurotransmetteurs, nous rend plus obsédés par certaines idées, souvenirs ou situations douloureuses vécues. Il nous est très difficile de tourner la page, d’où la stagnation émotionnelle et la souffrance.

Cependant, la découverte de la relation entre le glutamate et le GABA dans la déception et la dépression ouvre également la porte à de nouveaux traitements. Jusqu’à présent, on supposait que grâce aux antidépresseurs et à la régulation de la sérotonine, le rapport GABA-glutamate était également équilibré. Aujourd’hui, cependant, il est devenu évident que malgré l’amélioration, il est courant de ressentir divers effets secondaires.

Le défi actuel est donc de développer des traitements qui agissent spécifiquement sur certains neurotransmetteurs et non sur d’autres. De cette façon, des réponses plus appropriées seraient données aux patients qui, en raison de diverses altérations au niveau neurochimique, vivent plus intensément certaines réalités. La neurobiologie de la déception est donc un domaine de grand intérêt dont nous améliorons progressivement la compréhension. 

Auteur: Internet

Info: https://nospensees.fr, 01 juin, 2020

[ déconvenue ] [ insuccès ] [ désenchantement ] [ désabusement ] [ désappointement déclic ]

 

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homme-animal

Des zoologistes ont documenté une relation incroyable entre les oiseaux sauvages du Mozambique et le peuple local Yao, qui font équipe ensemble pour chasser le miel.

Grâce à une série d'appels et de gazouillis spéciaux, les humains et les oiseaux sont capables de communiquer - les oiseaux guides de miel ouvrent la voie vers des ruches cachées, où le peuple Yao partage le butin avec ses amis aviaires.

Il s'agit d'une belle relation mutualiste connue depuis plus de 500 ans, mais aujourd'hui, pour la première fois, une équipe de chercheurs du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud a montré que les oiseaux guides de miel et les humains communiquent en fait dans les deux sens afin de tirer le meilleur parti de leur collaboration.

S'il n'est pas rare que nous soyons capables de communiquer avec des oiseaux de compagnie et d'autres animaux domestiques, il est extrêmement rare que l'homme puisse "parler" à des animaux sauvages, et encore plus rare que ceux-ci puissent lui répondre volontairement.

Plus impressionnant encore, personne n'a jamais dressé ces oiseaux. Ils ont choisi de collaborer avec les humains de leur propre chef.

"Ce qui est remarquable dans la relation entre le guide-miel et l'homme, c'est qu'il s'agit d'animaux sauvages vivant en liberté et dont les interactions avec l'homme ont probablement évolué par sélection naturelle, probablement au cours de centaines de milliers d'années", a déclaré la chercheuse principale, Claire Spottiswoode, spécialiste du comportement des oiseaux de l'université de Cambridge et de l'université du Cap. 

L'oiseau guide du miel (Indicator indicator) est largement répandu en Afrique subsaharienne, et l'on a constaté que plusieurs communautés différentes collaboraient avec les oiseaux sauvages pour les amener à rechercher les nids d'abeilles cachés en haut des arbres.

Les oiseaux adorent manger les rayons de cire qui se trouvent à l'intérieur de ces ruches, mais ils ne peuvent pas les ouvrir tout seuls et risquent de se faire piquer par les abeilles. Ils demandent donc l'aide des humains, qui enfument les abeilles et ouvrent les nids, emportant le miel et laissant les rayons de cire pour que les oiseaux puissent se régaler.

D'après des études antérieures, cette relation fonctionne dans les deux sens : parfois, les oiseaux repèrent une ruche par eux-mêmes et trouvent rapidement un humain à proximité, en émettant un gazouillis caractéristique pour attirer son attention.

Parfois, un chasseur de miel de la communauté Yao sollicite l'aide d'un oiseau guide à proximité lorsqu'il a envie de sortir, en utilisant son propre cri d'oiseau pour attirer un oiseau consentant.

Bien que cette belle relation ait été bien documentée, Spottiswoode a voulu déterminer une fois pour toutes si les humains et les oiseaux travaillaient délibérément ensemble, et si ces cris "brr-hm" émis par le peuple Yao faisaient réellement une différence.

Pour ce faire, elle a travaillé avec des membres de la communauté Yao et leur a demandé d'aller chasser le miel, mais de faire entendre trois bruits automatisés différents : le cri "brr-hm", un mot aléatoire dans la langue Yao, ou un cri d'oiseau sans rapport.

L'un de ces trois bruits était diffusé toutes les 7 secondes sur un haut-parleur portatif, au même volume que les chasseurs de miel marchaient à la recherche d'une ruche. Et les résultats ont été assez frappants.

L'appel traditionnel "brrr-hm" a augmenté la probabilité d'être guidé par un guide du miel de 33 % à 66 %, et la probabilité globale de se voir montrer un nid d'abeilles de 16 % à 54 % par rapport aux sons de contrôle", a déclaré Spottiswoode.

"En d'autres termes, le cri 'brrr-hm' a plus que triplé les chances d'une interaction réussie."

Avec leurs recherches publiées dans Science, Spottiswoode et son équipe concluent qu'il s'agit là d'un signe clair de communication consciente entre les oiseaux et les chasseurs de miel humains.

"Ces résultats montrent qu'un animal sauvage attribue correctement un sens et répond de manière appropriée à un signal humain de recrutement vers la recherche coopérative de nourriture... un comportement auparavant associé uniquement aux animaux domestiques, comme les chiens", écrit l'équipe.

Selon les chercheurs, la seule autre relation de coopération connue entre les animaux sauvages et les humains dans le monde est celle qui existe entre les pêcheurs locaux et les dauphins au Brésil - où les dauphins ont été vus appelés à rassembler des bancs de poissons vers les pêcheurs. 

Mme Spottiswoode est maintenant fascinée par la façon dont cette relation de collaboration a évolué et s'est transmise.

C'est un peu compliqué, car le guide-miel est semblable au coucou, en ce sens qu'il pond ses œufs dans le nid d'autres oiseaux et que le poussin est élevé par une espèce différente - ce qui signifie que ses parents ne peuvent pas lui apprendre les cris spécialisés. 

Le côté humain de la relation est un peu plus facile : le cri "brr-hm" est transmis par les pères de la communauté Yao depuis aussi longtemps que l'on puisse se souvenir.

"Par exemple, les travaux de notre collègue Brian Wood ont montré que les chasseurs de miel Hadza en Tanzanie émettent un sifflement mélodieux pour recruter des guides", a déclaré Spottiswoode.

"Nous aimerions savoir si les guides ont appris cette variation linguistique des signaux humains à travers l'Afrique, ce qui leur permettrait de reconnaître les bons collaborateurs parmi les populations locales qui vivent à leurs côtés", a-t-elle ajouté.

Auteur: Internet

Info: https://www.sciencealert.com, Fiona Macdonnald, 22 Juillet 2016

[ zoosémiotique ] [ symbiose ]

 

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publicité occulte

POURQUOI LES IMAGES SUBLIMINALES SONT-ELLES INTERDITES ?

On entend régulièrement parler des "images subliminales" dans notre quotidien, et ce n'est pas toujours pour les valoriser. Certains en effet en ont peur, quand d'autres semblent plutôt s'en amuser. Quel est donc l'impact psychologique des images subliminales, et que dit la loi à ce propos ?

QU'EST-CE QU'UNE IMAGE SUBLIMINALE ? 

Une image subliminale est une image projetée quelques millisecondes qui doit être perçue au-dessous du niveau de conscience. Cela veut dire que notre cerveau enregistre l'image, mais que nous, en tant que personne, n'avons pas conscience d'avoir vu cette même image. Provoquant un stimulus, les messages subliminaux ont été utilisés notamment par la publicité ou encore par la propagande, et pourtant, l'efficacité de ces derniers sont encore sujets à débat

Comment parvient-on à créer une image subliminale ? Si l'on prend l'exemple du cinéma, 24 images défilent par seconde. On peut décider d'insérer une image subliminale de nature publicitaire afin que cette dernière s'affiche à l'écran durant environ 0,04 seconde (plus précisément 1/24 de secondes). La durée de projection de cette image sera si faible qu'elle ne pourra pas être perçue consciemment par celui qui la voit. Mais l'incroyable machine que représente le cerveau humain, elle, s'en souvient. Que l'on pense à une technique de manipulation inventée par les plus grandes entreprises, ou que l'on juge qu'il s'agit ici d'un mythe infondé, les images subliminales font régulièrement parler d'elles. 

LA TOUTE PREMIÈRE IMAGE SUBLIMINALE 

La première image subliminale serait apparue en 1956 dans un cinéma des Etats-Unis, après une expérience menée par James Vicary, un chercheur en marché. L'année suivante, les résultats de l'expérience sont sans appel pour ce dernier. James affirme en effet que, grâce aux images subliminales projetées, la vente de pop-corn et de Coca-Cola au sein du cinéma (le lieu de l'expérience) a connu une augmentation significative (de 57,7% concernant le pop-corn et de 18,1% concernant le Coca-Cola, selon les chiffres qu'ils donnent à ce moment-là). De cette déclaration naît un véritable mythe : les images subliminales ont un réel et un profond impact psychologique. Quelques temps plus tard cependant, James Vicary revient sur ses paroles et avoue que les chiffres ont été trafiqués afin de promouvoir son agence de marketing. Il est trop tard, le mal est fait, et la CIA prend les choses très au sérieux : une enquête est menée pour savoir quel impact peut réellement avoir une image subliminale sur l'inconscient d'un être humain.

L'IMPACT PSYCHOLOGIQUE

De nombreuses expériences ont ainsi été menées depuis celle de Vicary afin de déterminer quel est le véritable impact psychologique de la projection d'images subliminales. Jacques Araszkiewiez, spécialiste de la question, écrit dans son article L’influence des images subliminales : Il existe une “persuasion subliminale” c’est-à-dire un mécanisme qui dans un cadre approprié conduirait à une forme de persuasion automatique, à l’insu d’un sujet qui n’a pas perçu un stimulus ou qui a oublié qu’il l’avait perçu.

Il y aurait donc une forme d'influence, mais cette dernière est, dans les faits, très difficile à mettre en place. Il faudrait que les spectateurs soient totalement concentrés, qu'ils n'aient pas la tête à autre chose ou qu'ils ne s'adonnent pas à une autre activité en même temps. Qui plus est, si les images subliminales peuvent provoquer un stimulus à l'origine d'une sensation de faim ou de soif, des réactions somme toute assez primaires, il est très difficile de les orienter vers une marque ou un produit en particulier. Ce n'est pas de l'hypnose ! Il est ainsi possible, selon les nombreuses expériences menées, d'influencer un choix (par exemple, celui d'acheter ou non une canette de soda durant la projection d'un film), mais il serait à l'inverse totalement impossible de forcer une personne à faire quelque chose dont elle n'a pas envie. De même, il paraît compliqué d'orienter une personne vers une marque précise plutôt qu'une autre, et encore plus sur le long terme.

Qu'importe, une fois les mensonges de James Vicary dévoilés à une partie de la population les a cru et l'imaginaire collectif s'est chargé d'attribuer aux images subliminales beaucoup plus de pouvoir qu'elles n'en auraient dans la réalité. La loi s'est occupée du reste, et prévoit quelques mesures contre les entreprises, trop gourmandes, qui utiliseraient tous les moyens possibles pour faire augmenter leur chiffre d'affaires.

LA LÉGISLATION CONCERNANT LES IMAGES SUBLIMINALES

Suite au bluff de James Vicary, la loi aux Etats-Unis évolue. Le images subliminales sont ainsi interdites dès 1958 et ce, jusqu'en 1992. Depuis 1992 cependant, aucune loi fédérale permettant de condamner les images subliminales n'a vu le jour. Cela n'empêche pas la Commission Fédérale des Communications de retirer la licence de téléchargement à une entreprise s'il a été prouvé au préalable qu'elle utilise des images subliminales. En France, c'est justement en 1992 que le CSA interdit l’utilisation des images subliminales, avec le décret n° 92-280 du 27 mars 1992, article 10 : "La publicité ne doit pas utiliser des techniques subliminales entendues comme visant à atteindre le subconscient du téléspectateur par l’exposition très brève d’images en vue de la promotion d’un produit, d’une cause ou d’une idée." 

Dans les faits cependant, il est très rare que des sanctions soient prises, même si le CSA a la possibilité d’engager une procédure de sanction qui peut mener à une sanction financière et/ou un retrait des posts contenant des images subliminales. Aujourd'hui encore, l'utilisation d'images subliminales reste donc sujet à controverse, et l'on en apprendra peut-être davantage dans les années à venir. La loi sera-t-elle aussi amenée à évoluer ? 

Auteur: Internet

Info: Chromerit, 6 mai 2019. https://hitek.fr/actualite/image-subliminale-interdiction-psychologie_19279

[ à votre insu ] [ dissimulation ] [ stéganographie ]

 

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