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concept psychanalytique

Il se pourrait - et si vous m’entendez depuis des années : il est certain - que tout ce qu’implique ce vers quoi je vous mène, c’est que ce dont il s’agit dans notre implication [celle des psychanalystes] dans le transfert, c’est quelque chose qui est de l’ordre de ce que je viens d’appeler - en disant que cela l’intéresse - notre être. […]

Ce qui est donné quand on définit la situation objectivement, c’est ceci : que pour le malade l’analyste joue son rôle transférentiel précisément dans la mesure où, pour le malade, il est ce qu’il n’est pas… justement sur le plan de ce qu’on peut appeler la réalité. Ceci permet de juger le degré, l’angle de déviation du transfert, justement dans la mesure où le phénomène du transfert va nous aider à faire - le malade - s’apercevoir, à cet angle de déviation, jusqu’à quel point il est loin du réel à cause de ce qu’il produit - en somme à l’aide du transfert - de fictif.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 24 mai 1961

[ fonction ] [ imaginaire ] [ psychanalyse ]

 

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élément perturbateur

[…] Socrate, lui aussi, choisit de servir Eros pour s’en servir, en s’en servant. Cela l’a conduit très loin, remarquez-le – à un très loin que l’on s’efforce de camoufler en en faisant un pur et simple accident de ce que j’appelais tout à l’heure le fond grouillant de l’infection sociale. Mais n’est-ce pas lui faire injustice, ne pas lui rendre raison, que de le croire ? De croire qu’il ne savait pas parfaitement qu’il allait proprement à contre-courant de tout cet ordre social au milieu duquel il inscrivait sa pratique quotidienne ? Son comportement n’était-il pas véritablement insensé, et scandaleux, de quelque mérite que la dévotion de ses disciples ait entendu ensuite le revêtir en en mettant en valeur les faces héroïques ? Il est clair qu’ils n’ont pas pu faire que de ne pas enregistrer ce qui est une caractéristique majeure chez Socrate, et que Platon lui-même a qualifié d’un mot resté célèbre auprès de ceux qui se sont approchés du problème de Socrate – son atopia dans l’ordre de la cité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 18-19

[ court-circuitage ] [ daïmon ]

 

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concept psychanalytique

C’est pour autant que la demande, comme je l’ai dit, est à la fois au-delà et en-deçà d’elle-même, du fait qu’elle s’articule avec du signifiant, qu’elle demande toujours autre chose, et dans toute satisfaction du besoin, elle exige autre chose, que la satisfaction formulée s’étend, se cadre dans cette béance, dans ce creux et que le désir se forme comme ce qui supporte, comme telle, cette métonymie, à savoir ce que veut dire la demande au-delà de ce qu’elle formule.

Aussi bien, ça n’est pas pour rien qu’il est naturel que la question de la réalisation du désir se formule nécessairement dans ce que j’appellerai une perspective de jugement dernier. Essayez vous-mêmes de demander ce que ceci peut vouloir dire "avoir réalisé son désir", si ce n’est l’avoir réalisé, si l’on peut dire, à la fin. Cet empiètement de la mort sur la vie, c’est cela qui donne son dynamisme à toute question quand elle essaie de se formuler sur le sujet de la réalisation du désir. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 22 juin 1960

[ oubli ] [ après-coup ] [ définition ]

 

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quiproquo éternel

Je ne dis pas que le verbe soit créateur. Je dis tout autre chose parce que ma pratique le comporte : je dis que le verbe est inconscient - soit malentendu.

Si vous croyez que tout puisse s'en révéler, eh bien, vous vous mettez dedans: tout ne peut pas.

Cela veut dire qu'une part ne s'en révélera jamais.

C'est précisément ce dont la religion se targue.

Et c'est ce qui donne son rempart à la Révélation dont elle se prévaut pour l'exploiter.

Quant à la psychanalyse, son exploit, c'est d'exploiter le malentendu.

Avec, au terme, une révélation qui est de fantasme.

C'est ce que vous a refilé Freud.

Quel filon, il faut le dire.

Tous autant que vous êtes, qu'êtes-vous d'autre que des malentendus ?

Le nommé Otto Rank en a approché en parlant du traumatisme de la naissance.

De traumatisme, il n'y en a pas d'autre: l'homme naît malentendu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: séance du 10 juin 1980, "dissolution", in Ornicar n°23

[ division ] [ constitution du sujet ]

 
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philosophes

Lévi-Strauss, que je connais bien, ne s’intéresse pas tellement à la psychanalyse. J’ai trouvé Althusser très éveillé à mes travaux, très "éveilleur" autour de lui, je crois qu’on peut tenir pour définitif le découpage qu’il donne de la pensée de Marx, mais qui va croire que nous nous concertions ? Quant à Foucault, il suit ce que je fais, et j’aime ses travaux, mais je ne le vois pas très concerné par la position de Freud. Alors, entre ces quatre personnes, le lien ?

Ce que l’on appelle le structuralisme.

Je vous accorde que le mot structuralisme garde un sens pour nous grouper vaguement, mais, déjà ce n’est plus vrai pour le mot structure. La structure n’a pas la même signification pour chacun. Ainsi, pour moi, le mot structure désigne exactement l’incidence du langage comme tel dans ce champ phénoménal qui peut être groupé sous la rubrique de ce qui est analysable au sens analytique. Je précise : dans le champ de ma recherche, dire "structuré comme un langage", c’est un pléonasme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966

[ avis ] [ différences ]

 

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parlêtre

Eh bien ! la psychanalyse vous annonce que vous n'êtes plus le centre de vous-même, car il y avait en vous un autre sujet, l'inconscient.

C'est une nouvelle qui n'a pas d'abord été bien acceptée. Ce prétendu irrationalisme dont on a voulu affubler Freud ! Or c'est exactement le contraire : non seulement Freud a rationalisé ce qui jusque-là avait résisté à la rationalisation, mais il a même montré en action une raison raisonnante comme telle, je veux dire en train de raisonner et de fonctionner comme logique, à l'insu du sujet - ceci dans le champ même classiquement réservé à l'irraison, disons le champ de la passion.

C'est cela qu'on ne lui a pas pardonné. On aurait encore admis qu'il introduise la notion de forces sexuelles qui s'emparent brusquement du sujet sans prévenir et en dehors de toute logique; mais que la sexualité soit le lieu d'une parole, que la névrose soit une maladie qui parle, voilà une chose bizarre et des disciples même préfèrent qu'on parle d'autre chose.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ fondateur ] [ apport principal ] [ dérangeant ]

 

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assomption signifiante

[...] le terme familial était en 1881 un néologisme. Une consultation attentive de quelques bons auteurs qui se sont penchés sur le problème m’a permis de dater de 1865 l’apparition de ce mot. On n’avait pas cet adjectif avant cette année-là. Pourquoi ne l’avait-on pas ?

Selon la définition qu’en donne Littré, familial se dit de ce qui se rapporte à la famille, au niveau, dit-il, de la science politique. Le mot familial est ainsi lié à un contexte où l’on dit par exemple allocations familiales. L’adjectif est donc venu au jour au moment où la famille a pu être abordée comme objet au niveau d’une réalité politique intéressante, c’est-à-dire pour autant qu’elle n’avait plus pour le sujet la même fonction structurante qu’elle avait toujours eue jusque-là, étant partie intégrante des bases mêmes de son discours, sans que l’on songe même à l’isoler. C’est pour autant qu’elle a été tirée de ce niveau pour devenir le propos d’un maniement technique particulier, qu’une chose aussi simple que son adjectif corrélatif a pu surgir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 55-56

[ mise en jeu symbolique ] [ historique ]

 

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concept psychanalytique

[...] il [Freud] soutient que plus le sujet réprime ses instincts, c’est-à-dire, si l’on veut, plus sa conduite est morale, et plus le surmoi exagère sa pression, plus il devient sévère, exigeant, impérieux. C’est une observation clinique qui n’est pas universellement vraie. Mais Freud se laisse là emporter par son objet, qui est la névrose. Il va jusqu’à considérer le surmoi comme un de ces produits toxiques qui, de leur activité vitale, dégageraient d’autres substances toxiques qui mettraient fin dans des conditions données, au cycle de leur reproduction. [...]

En opposition à cette conception, il convient de formuler ceci. D’une façon générale, l’inconscient est dans le sujet une scission du système symbolique, une limitation, une aliénation induite par le système symbolique. Le surmoi est une scission analogue, qui se produit dans le système symbolique intégré par le sujet. [...] Le surmoi est cette scission en tant qu’elle se produit pour le sujet – mais non pas seulement pour lui – dans ses rapports avec ce que nous appellerons la loi.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 304-305

[ défini ] [ civilisationnel ] [ absolue singularité ] [ anomalie créatrice ]

 

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refoulement

[…] Freud était un homme qui, quand il avait une fois vu quelque chose – et il savait voir, et le premier – n’en lâchait pas le tranchant. Et c’est ce qui fait la valeur prodigieuse de son œuvre. Bien entendu, dès qu’il avait fait une découverte, immédiatement s’exerçait sur elle ce travail de rongeur qui se produit toujours autour de toute espèce de nouveauté spéculative, et tend à tout faire rentrer dans la routine. Voyez la première grande notion originale qu’il a apportée sur le plan purement théorique, la libido, et le relief, le caractère irréductible qu’il lui donne en disant – la libido est sexuelle. Pour bien nous faire entendre de nos jours, il faudrait dire que ce que Freud a apporté, c’est que le moteur essentiel du progrès humain, le moteur du pathétique, du conflictuel, du fécond, du créateur dans la vie humaine, c’est la luxure. Et déjà au bout de dix ans, il y avait Jung pour expliquer que la libido, c’était les intérêts psychiques. Non, la libido, c’est la libido sexuelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 84

[ banalisation conceptuelle ] [ psychanalyse ] [ éloge ] [ historique ]

 

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grammaire

Prenons une phrase comme Il n’y a personne ici. Ceci est forclusif – il est exclu pour l’instant qu’il y ait ici quelqu’un. [...] chaque fois que nous avons affaire à une forclusion pure et simple, le français emploie toujours deux termes – un ne, et puis quelque chose qui est ici représenté par le mot personne, mais qui peut l’être par les mots pas ou rien, comme dans Je n’ai pas où loger ou Je n’ai rien à vous dire.

D’autre part, [...] il y a un très grand nombre d’usages du ne, et justement les plus indicatifs [...] où il est seul. Or, jamais, ou presque jamais, un ne pur et simple n’est mis en usage pour indiquer la pure et simple négation qui, en allemand ou en anglais, s’incarne dans le nicht ou dans le not. Le ne à lui tout seul, livré à lui-même, exprime [...] une discordance. Eh bien, cette discordance se situe très précisément entre le procès de l’énonciation et le procès de l’énoncé.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 105

[ linguistique ]

 
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