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éloquence

Autant que j’ai pu voir, par la première période du discours oratoire de l’individu sec et long que l’on m’a décoché ce matin, il me semble que le morceau devait rouler sur l’essence morale et physique du méprisable atome connu sous le nom de geôlier. J’ai vu que l’orateur allait être froid et ennuyeux, qu’il parlerait par catachrèse, sans métaphore et avec pléonasme, que son texte était mal pris et son épigraphe impropre, que chaque membre serait uniforme, sans grâce et dénué de ce sel et de ces nuances si nécessaires à l’âme du discours et si recommandés par Cicéron ; que d’ailleurs la matière, assez sèche par elle-même, était totalement étrangère à mon existence et au genre d’art que je cultive. Moyennant quoi, j’ai congédié l’orateur.

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, 17 septembre 1780

[ pauvreté de style ] [ critique ] [ mauvais ]

 

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infidélité

Il m’était si doux d’entrevoir au moins une vieillesse heureuse dans le sein d’une amie fidèle, incapable de m’avoir jamais manqué. C’était, hélas ! toute ma consolation, c’était là tout ce qui venait émousser les points dont je suis à présent déchiré. Et vous avez poussé l’horreur jusqu’à m’envier cette douce espérance de mes vieux ans ! Je ne le peux plus ; le soupçon est jeté, les phrases sont trop claires pour que je puisse m’aveugler. Oh, ma chère amie, je ne pourrai plus t’estimer ! Est-ce vrai ? Dis-le-moi, m’as-tu trompé aussi cruellement ? Quel avenir affreux si cela est ! – O grand Dieu, qu’on n’entrouvre jamais ma prison ! Que je meure plutôt que d’en sortir pour apercevoir mon infamie, la tienne et celle des monstres qui te conseillent !

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, Entre juillet octobre 1781

[ point de vue masculin ] [ adultère ] [ réaction ] [ mélodramatique ] [ couple ]

 
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condamnation

Me voyant réduit à passer du temps seul dans un château très retiré, presque toujours sans vous, et ayant pour tort infime (il faut l’avouer) d’aimer peut-être un peu trop les femmes, je me suis adressé à Lyon à une m… très en titre, et je lui ai dit : Je veux emmener avec moi trois ou quatre servantes, je les veux jeunes et jolies ; fournissez-les-moi comme cela. Cette m…, qui était Nanon, car cette Nanon était m… à Lyon en titre – je le prouverai quand il le faudra – me promet ces filles et me les donne. Je les emmène ; je m’en sers. Au bout de six mois, des parents viennent redemander ces filles, assurant qu’elles sont leurs enfants. Je les rends ; et tout d’un coup voilà contre moi un procès de rapt et de viol !

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, 20 février 1781

[ point de vue du coupable ] [ emprisonnement ] [ surprise ]

 
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marche

Non, madame, non, on ne m’a point rendu mes promenades. Il n’en est pas seulement question. Est-ce une ressemblance, une confrontation que votre dernière phrase à ce sujet ? Car il n’y a que cela qui vous occupe, il n’y a que cela de sacré, tout doit être subordonné à cela. Qu’elle soit ce qu’elle voudra, le fait est que l’on ne me les a point rendues, et que je vous prie de me les faire rendre. Cela est absolument nécessaire à ma santé, je vous le répète pour la millième fois, et il m’est absolument impossible de dormir ni de manger quand je ne prends pas l’air. J’imagine bien que ce doit paraître un phénomène à votre cul-de-jatte de mère, qui n’a jamais su déglutiner ses vilaines fesses de dessus un fauteuil, mais heureusement que tout le monde ne lui ressemble pas.

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, septembre 1780

[ revendication ] [ besoin ] [ belle-mère ]

 

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pâtisserie

Le biscuit de Savoie n’est pas un mot de ce que je demandais : 1° je le voulais glacé tout autour, dessus et dessous, de la même glace que celle des petits biscuits ; 2° je voulais qu’il fût au chocolat en dedans, et il n’y en a pas le plus léger soupçon ; ils l’ont bruni avec des jus d’herbes, mais il n’y a pas ce qui s’appelle le plus léger soupçon de chocolat. Au premier envoi je te prie de me le faire faire, et de tâcher que quelqu’un de confiance leur voie mettre le chocolat dedans. Il faut que les biscuits le sentent, comme si on mordait dans une tablette de chocolat. Au premier envoi donc : un biscuit comme je viens de te dire, 6 ordinaires, 6 glacés, et deux petits pots de beurre de Bretagne, mais bons et bien choisis. 

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, 16 mars 1779

[ sucreries ] [ gourmandise ] [ commande ] [ maniaque ] [ obsessionnel ]

 
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relations sexuelles

Je vous baise bien les fesses et vais, ou le diable m’emporte, me donner un coup de poignet en leur honneur ! N’allez pas le dire à la présidente, au moins, car c’est une bonne janséniste qui n’aime pas qu’on molinise une femme. Elle prétend que M. Cordier ne l’a jamais refoulée que dans le vase de la propagation, et que quiconque s’éloigne du vase doit aller bouillir en enfer. Et moi qui ai été élevé aux jésuites, moi à qui le père Sanchez a appris qu’il ne fallait nager dans le vide que le moins qu’on pouvait, parce que, selon Descartes, la nature abhorre le vide, je ne peux pas m’accorder avec maman Cordier. Mais vous êtes philosophe : vous avez un fort beau contresens, du maniement, de l’étroit dans le contresens et de la chaleur dans le rectum, ce qui fait que je m’accorde fort bien avec vous.

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, Avant le 18 juin 1783

[ fin de procréation ] [ masturbation ] [ belle-mère ] [ provocation ]

 

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lecture interdite

Me refuser les Confessions de Jean-Jacques est encore une excellente chose, surtout après m’avoir envoyé Lucrèce et les dialogues de Voltaire ; ça prouve un grand discernement, une judiciaire profonde dans vos directeurs. Hélas, ils me font bien de l’honneur, de croire qu’un auteur déiste puisse être un mauvais livre pour moi ; je voudrais bien en être encore là. Vous n’êtes pas sublimes dans vos moyens de cure, messieurs les directeurs ! […] ayez le bon sens de comprendre, en m’envoyant le livre que je vous demande, que Rousseau peut être un auteur dangereux pour de lourds bigots de votre espèce, et qu’il devient un excellent livre pour moi. Jean-Jacques est à mon égard ce qu’est pour vous une Imitation de Jésus-Christ. La morale et la religion de Rousseau sont des choses sévères pour moi, et je les lis quand je veux m’édifier. Si vous ne voulez pas que je devienne meilleur que je suis, à la bonne heure !

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, Juillet 1783

[ athée ] [ mauvaise influence ] [ chantage ]

 

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prisonnier

C’est au milieu des vices les plus grossiers et les plus bas qu’il faut qu’un malheureux homme apprenne à chérir la vertu ! Et c’est pour n’avoir pas respecté le cul d’une putain qu’il faut qu’un père de famille risque de n’être jamais aimé de ses enfants, parce qu’on l’en sépare, qu’il soit arraché des bras de sa femme, des soins de ses terres, qu’il soit volé, ruiné, déshonoré, perdu, qu’il ne puisse plus ni mener ses enfants dans le monde, ni s’y remontrer lui-même, qu’il soit le plastron et le jouet d’un tas de geôliers, la pâture de trois ou quatre autres scélérats, qu’il perde son temps, sa santé, son argent, et qu’il soit depuis sept ans renfermé comme un fou dans une cage de fer ! Et tout cela pourquoi ? Quelles causes peuvent opérer de si grands effets ? A-t-il trahi l’Etat ? A-t-il comploté contre les jours de sa femme, de ses enfants, de son souverain ? Point du tout ; pas un mot de tout cela. Il a le malheur d’être convaincu que rien n’est moins respectable qu’une putain et que la manière dont on s’en sert doit être aussi égale que celle dont on pousse sa selle.

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, 15 décembre 1781

[ plainte ] [ lamentation ] [ sentiment d'injustice ] [ prostituée ]

 

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