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symbolisme

Le jeu de l’oie, qui date du XVIe siècle (François de Médicis en avait envoyé un en cadeau à Philippe II d’Espagne) mais dont la forme en spirale et les différents éléments qui le composent – labyrinthe, puits, pont, prison, mort – rappellent le parcours initiatique, a plusieurs fois été comparé à l’image du samsara en Inde, roue de la naissance et de la mort, dont la victoire est l’extinction des réincarnations dans un cycle temporel. […]
Chaque partie, les règles sont les mêmes, mais n’augurent rien de notre résultat, puisque, en outre, nous ne jouons pas au jeu du Démiurge, mais contre celui-ci. Nous jouons pour sortir de son samsara pourri.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", pages 131-132

[ jeu de société ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

domination

Ce n'est pas le fait qu'ils aient de l'argent qui définit la nuisance nouvelle représentée par le pouvoir des super-riches, mais le fait qu'ils éprouvent le besoin d'être enviés. De même, ce n'est pas le fait qu'ils soient célèbres qui définit la nuisance des stars, mais le fait qu'ils aient besoin de se raconter que les autres sont jaloux de leur notoriété. Une chanson comme "Famous" de Kanye West le rejoue une fois de trop : "A toutes les filles qui se sont fait baiser par Kanye West, si tu les croises dans la rue, passe-leur les meilleurs voeux de Kanye. Pourquoi ? Le fait de ne pas être célèbre les rend dingues. Le fait que leur nom soit inconnu les rend dingues."

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: La victoire des sans roi, p.188

[ valeurs ] [ déconnecté ] [ miroir aux alouettes ] [ Usa ] [ star système ] [ bêtise ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

digestion

Et l’objectif de Twin Peaks, film et série, n’est rien d’autre que la sensibilisation du spectateur télévisuel à la possibilité d’une œuvre d’art initiatique. Sans cette sensibilisation préalable, l’œuvre elle-même est totalement incompréhensible et sa communication impossible. Sans cette sensibilisation, le spectateur ne peut pas même comprendre l’angoisse et l’urgence de ce que l’artiste tente de lui communiquer. Il reste passif devant la réalité de cette souffrance. Il la quitte comme le dilettante quitte une salle de cinéma où, après s’être goinfré d’images, il a commencé à s’ennuyer. Car il ne s’agit pas de voir. Il ne s’agit jamais seulement de voir. Il ne s’agit pas seulement de connaître non plus. Il s’agit de voir pour connaître. Et de connaître pour voir encore.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", page 40

[ rencontre ] [ passivité-activité ] [ appropriation ] [ analyse ] [ cinéma ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création

Los Angeles était à l’origine un désert. C’est par un aqueduc relié à un lac dans la vallée de l’Owens à plus de 350 kilomètres de la ville, que William Mulholland, nommé à la tête du département des Eaux et de l’Energie par le maire de L.A., Frederick Eaton, approvisionnera la ville, dans une opération qui nécessitera plusieurs années de manipulations, de lobbying et de spéculations. Eaton et Mulholland arnaquèrent les fermiers locaux en les persuadant que l’aqueduc était la solution à leurs problèmes ; ils firent racheter par des investisseurs complices toutes les terres sur le passage de celui-ci et réduisirent la population de la région entière à la misère : commençant à partir du 5 novembre 1913, le débit sera tel que la région de l’Owens sera rendue quasiment aride en 1924.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 169

[ urbanisme ] [ vampirisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Macron est le premier président d’après la fin de la politique : Il n’était pas inscrit dans les textes eschatologiques. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas d’âme. Avec sa gueule de pauvre type, il aurait presque pu jouer Le Roi des Cons de Wolinski, sauf que Le Roi des Cons est encore un homme. Macron n’est ni un con ni un homme : c’est Le Roi des Morts. C’est le premier président sans âme. Il n’a même pas une âme noire ou ténébreuse. Il a un algorithme. Il avance comme le petit lapin rose des piles Duracel. On lui dit quelque chose et il trouve toujours ça intéressant – même s’il n’écoute pas. Même si le monde meurt à côté de lui, il reste calme et il avance. Même devant le président américain, il se prend pour le chef du monde. Il voudrait diriger les extraterrestres si il les rencontrait. C’est le premier robot président.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?

[ vacherie ] [ métaphore filée ] [ amplification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

répétition

Le théâtre de Shakespeare n’est pas seulement un roman, c’est un yoga. Le pratiquer, c’est se délivrer de ses passions en les transfigurant par la compassion universelle. Mais pour cela il faut sans cesse repasser par les mêmes scènes, les mêmes systèmes de relation entre personnages, les mêmes figures de l’amour et de la jalousie, les mêmes relations de colère et de passion. Comme dans un labyrinthe dont on va finir par trouver la sortie, il faut revivre les mêmes scènes en y croyant toujours un peu moins, en les voyant toujours d’un peu plus loin, en étant à la fois "dedans" et "dehors", impliqué et détaché. Le théâtre de Shakespeare est un yoga en tant qu’il produit une métempsychose permanente des affects qui l’ont précédé, en tant qu’il fait passer les relations des personnages d’une pièce précédente dans une pièce nouvelle, et en tant que cette pièce nouvelle sera un nouveau tour de cercle, une nouvelle spire dans la spirale du récit originel.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 113

[ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expérience de pensée

Le pardon est impossible parce qu’il est impossible de ne plus en vouloir à quelqu’un par le simple truchement d’une décision. […]
Ce qui est possible, en revanche, c’est de comprendre. C’est une opération dingue que seuls les Sans Roi, les voyants et les acteurs connaissent vraiment. C’est entrer dans la logique de l’autre : revivre ses angoisses, ses incertitudes, ses joies, repasser en détail chaque instant qui précède ses prises de décision. C’est avoir peur à sa place, honte à sa place, croire à des sornettes à sa place, être dingue à sa place. C’est voir le monde à travers ses yeux et goûter les fruits de son amertume par sa bouche. Il faut le vivre comme le profiler vit les crimes du serial killer : s’infliger jusqu’aux flashs aveuglants, jusqu’aux signes équivoques et aux tentations. Il faut avoir l’impression que tout autre geste était alors impossible pour celui qui a agi. C’est un comportement à la fois animal et froid : dans un état de détachement total, il faut se déplacer dans l’appareil nerveux de l’autre et décrypter son fonctionnement.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 98

[ conscience ] [ altérité ] [ empathie ]

 

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duplication

Les hommes se retournent dans leur miroir comme les enfants dans leur lit : pour trouver le sommeil. La constance apparente des choses est ce sommeil ; la permanence du visible alliée à la confiance que notre identité ne va pas nous faire faux bond pendant la nuit. Pour cela, nous composons énormément, avec ce monde comme avec nous. Nous recouvrons nos mutuels abîmes d'une fine bande de gaze. Nous attribuons nos inconsistances crasses aux hasards de la vie. Et nous nous aveuglons sur ce qui glisse en nous avec l'évidence du fildefériste ivre dans le cirque anticosmique du dieu mauvais. Le premier garant de cet aveuglement, c'est encore notre visage. En lui s'unifient, lorsque nous le regardons, les multiples puissances que nous savons s'éparpiller et s'affronter inlassablement dans notre âme jusqu'au plus complet déchirement. C'est pourquoi nous retournons, toujours, dans le miroir, vérifiant notre constance, appuyant notre permanence, implémentant notre confiance, et nous nous rassurons... Mais parfois, quelque chose d'étrange se passe. Un détail nous échappe, un amour nous trouble, un mort nous parle. Soudain, c'est le miroir qui se retourne dans l'homme ; et ce qu'il lui montre alors n'est pas bien glorieux.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", page 7

[ reflet ] [ chute ] [ double ] [ monologue intérieur ] [ justifications ]

 
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conservatismes

Mais, désolé Ulysse, c'est une idée foncièrement tordue. C'est croire que ce qui auparavant a été considéré comme amour, à savoir, pour le dire gentiment, le "partenariat domestique", était un amour pur. C'est comme parler du bon vieux temps des colonies, et c'est s'imaginer que le monde de jadis était préservé de la violence par l'existence de hiérarchies tangibles qui conservaient les hommes à leur place. Rien que le fait d'attribuer ces propos à Ulysse ou à Achille ridiculise déjà cette idée, et montre des hommes d'un passé mythique eux-mêmes regretter le passé, et les individus d'une société réglée vivre celle-ci comme un chaos et déplorer la disparition d'une époque encore antérieure où les règles auraient été mieux respectées. En réalité, on arrive à l'ultime piège de ce monde, qui est d'attribuer à l'absence de règles l'incurie que les règles elles-mêmes ont produites. On retrouve cette tentation à chaque époque et chaque époque, présentant une incurie qui lui est propre, elle produit son opposition qui regrette l'incurie de l'époque précédente sans comprendre que la sienne n'est que la conséquence, sinon la perpétuation, de la précédente. La confusion vécue par l'amoureux peut expliquer cette nostalgie, mais celle-ci ne doit pas nous faire illusion et exige qu'on la perçoive comme une confusion seconde.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Sycomore, Sickamour, p. 91 Puf

[ trans-époques ] [ anarchie immanente ] [ paradis perdu ]

 
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énergies

Pour Marsile Ficin, les images agissent sur l’homme dans un espace médian. C’est le Monde de l’Ame, situé entre le Ciel des Idées et la Terre des Corps. Et le Monde de l’Ame contient les raisons séminales correspondantes aux idées et inductibles dans les corps. De ces raisons séminales, les artistes peuvent tirer leurs images ; et si l’adéquation entre les idées et les corps est partout tractable, elle peut être captée d’autant plus aisément qu’un réceptacle sensible aura été prévu à cet effet. Ce réceptacle sensible, c’est le symbole, et sa magie naturelle est particulièrement destinée aux intellectuels qui risquent, par leurs incessantes recherches, dont la nature les assujettit à l’influence de la planète Saturne, de sombrer dans la dépression. Pour éviter celle-ci, les jeunes intellectuels doivent se nourrir et s’entourer de figures correspondant aux planètes de Vénus et de Jupiter. Et, toujours selon Ficin, c’est au croisement de ces trois puissances planétaires que l’art peut déployer sa dimension à la fois thérapeutique et initiatique. Sentiment de la toute-puissance de la fatalité, la mélancolie risque toujours de conduire à la soumission à l’ordre des choses existant. C’est pourquoi l’innocence érotique comme le sentiment de la justice doivent s’y associer pour produire une vision à la fois tragique et dynamique de l’humanité.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", pages 50-51

[ équilibre ] [ complémentarité ] [ tiercités ]

 
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