Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 32
Temps de recherche: 0.0291s

dépassement

Que penser soit l'exercice naturel d'une faculté, que cette faculté ait une bonne nature et une bonne volonté, cela ne peut s'entendre en fait. "Tout le monde" sait bien qu'en fait les gens pensent rarement et plutôt sous le coup d'un choc que dans l'élan d'un goût (...) La pensée ne pense que contrainte et forcée, en présence de ce qui donne à penser, c'est aussi bien l'impensable ou la "non-pensée" c'est-à-dire le fait perpétuel que nous ne pensons pas encore.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Différence et Répétition

[ réfléchir ]

 

Commentaires: 0

rapports humains

Lorsque nous rencontrons un corps extérieur qui ne convient pas avec le nôtre, tout se passe comme si la puissance de ce corps s'opposait à notre puissance, opérant une soustraction : on dit que notre puissance d'agir est diminuée et que les passions correspondantes sont de tristesse. Au contraire, lorsque nous rencontrons un corps qui convient à notre nature, on dirait que sa puissance s'additionne à la nôtre : les passions qui nous affectent sont de joie, notre puissance est augmentée ou aidée.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Spinoza. : Philosophie pratique

[ sympathie ] [ antipathie ]

 

Commentaires: 0

infobésité

Le problème n'est plus d'amener les gens à s'exprimer mais de fournir des petits moments de solitude et de silence dans lesquels ils peuvent trouver quelque chose à dire. Les forces d'oppression n'empêchent pas les gens de s'exprimer, elles les forcent au contraire à s'exprimer. Quel soulagement que de n'avoir rien à dire, le droit de ne rien dire, parce que seulement à ce moment il devient possible de saisir cette chose rare et toujours plus rare : ce qui vaut la peine d'être dit.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Pourparlers 1972-1990

[ réserve personnelle ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […]. Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une "paix" non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: février 1977. Note de Rudy Goubet Bodart: "Cet extrait provient d'un court texte de Gilles Deleuze nommé "Le Juif riche" qui prend la défense d'un film de Daniel Schmid, "L'Ombre des anges", qui a été censuré par le ministère de la culture en 1977 sous la pression d'une ligue contre l'antisémitisme, une sorte de SOS Racisme avant l'heure. Ce film ne comportait, selon Deleuze, aucun antisémitisme et voilà pourquoi il accusait de fascisme ceux qui ont poussé à sa censure.

[ uniformisation ] [ chantage à la sécurité ] [ verticalité ] [ dictature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

singularité

Les gens n'ont de charme que par leur folie. Voilà ce qui est difficile à comprendre. Le vrai charme des gens c'est le côté où ils perdent un peu les pédales, c'est le côté où ils ne savent plus très bien où ils en sont. Ça ne veut pas dire qu'ils s'écroulent au contraire, ce sont des gens qui ne s'écroulent pas. Mais, si tu ne saisis pas la petite racine ou le petit grain de folie chez quelqu'un, tu peux pas l'aimer. On est tous un peu déments, et j'ai peur, ou je suis bien content, que le point de démence de quelqu'un ce soit la source même de son charme.

Auteur: Deleuze Gilles

Info:

[ charisme ]

 

Commentaires: 0

quête

Nous demandons seulement un peu d'ordre pour nous protéger du chaos. Rien n'est plus douloureux, plus angoissant qu'une pensée qui s'échappe à elle-même, des idées qui fuient, qui disparaissent à peine ébauchées,... Nous perdons sans cesse nos idées. C'est pourquoi nous voulons tant nous accrocher à des opinions arrêtées... Mais l'art, la science, la philosophie exigent davantage : ils tirent des plans sur le chaos. Ces trois disciplines ne sont pas comme les religions qui invoquent des dynasties de dieux, ou l'épiphanie d'un seul dieu pour peindre sur l'ombrelle un firmament d'où dériveraient nos opinions. La philosophie, la science et l'art veulent que nous déchirions le firmament et que nous plongions dans le chaos. Nous ne le vaincrons qu'à ce prix.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Qu'est-ce que la philosophie ?

[ oser ] [ triade ] [ beaux-arts ] [ culture ] [ dépassement ]

 

Commentaires: 0

bizarrerie

Dans les personnages de Dostoïevski, il se passe une chose assez curieuse très souvent. Généralement, ils sont très agités, hein ! Un personnage s’en va, descend dans la rue, et dit: “La femme que j’aime, Tania, m’appelle au secours, j’y vais, je cours, je cours, oui, Tania va mourir si je n’y vais pas“. Et il descend son escalier et il rencontre un ami, ou bien il voit un chien écrasé et il oublie complètement. Il oublie, il oublie complètement que Tania l’attend, en train de mourir. Il se met à parler comme ça, et il croise un autre camarade, il va prendre le thé chez le camarade et puis tout d’un coup, il dit “Tania m’attend, il faut que j’y aille“.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Conférence " Qu’est-ce que l’acte de création?" Conférence donnée dans le cadre des mardis de la fondation Femis – 17/05/1987

[ caractéristique ] [ discontinuité ] [ licence créative ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

La grande idée de Vincente Minnelli sur le rêve, c'est que le rêve concerne avant tout ceux qui ne rêvent pas. Le rêve de ceux qui rêvent concerne ceux qui ne rêvent pas. Parce que dès qu'il y a rêve de l'autre, il y a danger. A savoir que le rêve des gens est toujours un rêve dévorant qui risque de nous engloutir. Que les autres rêvent, c'est très dangereux. Le rêve est une terrible volonté de puissance. Chacun de nous est plus ou moins victime du rêve des autres. Même quand c'est la plus gracieuse jeune fille, c'est une terrible dévorante, par ses rêves. Méfiez-vous du rêve de l'autre, parce que si vous êtes pris dans le rêve de l'autre, vous êtes foutu.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Qu'est-ce qu'un acte de création, 1987

[ ambitions ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par miguel

philosophe-sur-philosophe

L'idée de Nietzsche est que les choses et les actions sont déjà des interprétations. Donc interpréter c'est interpréter les interprétations, et donc changer les choses, " changer la vie ". Ce qui est clair pour Nietzsche, c'est que la société ne peut pas être une autorité suprême. L'autorité ultime est la création, c'est l'art : ou plutôt, l'art représente l'absence et l'impossibilité d'une autorité ultime. Dès le début de son travail, Nietzsche affirme qu'il existe des fins " juste un peu plus élevées " que celles de l'État, que celles de la société. Il insère tout son corpus dans une dimension qui n'est ni historique, même comprise dialectiquement, ni éternelle. Ce qu'il appelle cette nouvelle dimension qui fonctionne à la fois dans le temps et à contre-temps est l'inopportunité. C'est dans cela que la vie comme interprétation trouve sa source. Peut-être que la raison du " retour à Nietzsche " est une redécouverte de l’inopportunité, cette dimension qui se distingue à la fois de la philosophie classique dans son entreprise " intemporelle " et de la philosophie dialectique dans sa compréhension de l’histoire : un élément singulier de bouleversements. 

Auteur: Deleuze Gilles

Info: De !'interview "L'éclat de rire de Nietzsche

[ création ] [ beaux-arts ] [ deuxième rideau ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vampirisme

[...] c’est ça l’intuition de Spinoza : il y a une complicité du tyran, de l’esclave et du prêtre. Pourquoi ? Parce que l’esclave c’est celui qui se sent d’autant mieux que tout va mal. Plus que ça va mal, plus qu’il est content. C’est ça le mode d’existence de l’esclave ! L’esclave, quelle que soit la situation, il faut toujours qu’il voit le côté moche. Il y a des gens qui ont du génie pour ça : c’est ça les esclaves. Ça peut être un tableau, ça peut être une scène dans la rue, il y a des gens qui ont du génie pour ça. Il y a un génie de l’esclave et en même temps, c’est le bouffon. L’esclave et le bouffon. Dostoïevski a écrit des pages très profondes sur l’unité de l’esclave et du bouffon, et du tyran, ils sont tyranniques ces types-là, ils s’accrochent, ils ne vous lâchent pas... Ils ne cessent pas de vous mettre le nez dans une merde quelconque. Ils ne sont pas contents, il faut toujours qu’ils abaissent les trucs. Ce n’est pas que les trucs soient forcement hauts, mais il faut toujours qu’ils abaissent, c’est toujours trop haut. Il faut toujours qu’ils trouvent une petite ignominie, une ignominie dans l’ignominie, là ils deviennent roses de joie, plus que c’est dégueulasse plus qu’ils sont contents. Ils ne vivent que comme ça ; ça c’est l’esclave ! Et c’est aussi l’homme du remord et c’est aussi l’homme de la satire, c’est tout ça.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Cours sur Spinoza

[ inertie ] [ maintien de condition ] [ servitude volontaire ] [ interdépendance ] [ rapports humains ] [ Schadenfreude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson