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vision

Sous la pluie, le vieux père danse, nu ; il va se tremper.
La pluie est éparse, mais il ne peut esquiver toutes les gouttes.

Il chante une chanson, mais pour moi, le langage en est étrange.

La mère compte son argent, comme une folle, au soleil.
Comme des navettes, ses doigts volent, et la somme est clairement astronomique.

Son souffle est doux comme violettes pilées, et son sourire se balance comme jonquilles reflétées dans un ruisseau.

La chanson du père dit, finalement, qu'il comprend.
C'est pourquoi, pour moi, le langage en est étrange.

C'est pourquoi les horloges à travers le continent se sont arrêtées.

L'argent que compte la vieille mère nue, ce sont les souvenirs dorés de l'amour.
C'est pourquoi je ne vois rien entre ses doigts, maniaquement occupés.

C'est pourquoi tous les vols ont été annulés, à Kennedy Airport.

Ça m'embête vraiment, mais je dois faire venir la police.
Pour leur propre bien, comme pour celui de la société, je dois les placer sous surveillance.

Ils doivent apprendre à rester dans leurs tombes. C'est pour ça que les tombes sont faites.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: "Natural History", in "Or Else" - ma traduction

[ hantise ] [ parents ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

pensée-de-femme

Elle aurait couru après lui et elle ne l'aurait plus jamais, jamais quitté... Mais il n'avait pas tourné la tête. Lorsque la porte s'était refermée derrière lui, elle avait pensé : "Il en aime une autre plus que moi."

Aussi, nuit après nuit, ranimant le passé dominé par cette retraite des épaules épaisses à travers la salle commune, elle finit par éprouver une répulsion à l'égard de toutes ces étreintes, ces explorations, ces enlacements qu'elle avait supportés avec tant de constance, et une répulsion encore plus grande au souvenir de la chaleur de sa propre haleine, de ses lèvres humides, de ses tremblements et de ses larmes. Elle aurait voulu demeurer dans l'obscurité, se sentir coupée de celle qu'elle avait été, comme si cette femme-là - l'ancienne Cassie - eût été abandonnée pour toujours sur l'herbe d'une combe ensoleillée près du ruisseau ou nichée, pleine de honte, sur le siège arrière de la vieille voiture d'ouvrier. Elle fermait les yeux et voyait, en réalité, le corps abandonné de cette Cassie-là, telle une poupée jetée dans un coin , tandis que dans cette vision même se mêlait à son dégoût une pitié triste et lointaine pour toute cette passion et ces désirs qui n'avaient menés à rien.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: Les rendez-vous de la clairière

[ post-rupture ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste