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écrivain-sur-écrivain

Pasternak fut un grand poète crépusculaire, le poète de l'intimité métaphysique et, politiquement, un honnête réactionnaire qui, dans la transformation de sa patrie, n'y vit pas beaucoup plus loin que le bout de son nez.

Auteur: Neruda Pablo

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Etre arbre. Un arbre ailé. Dénuder ses racines
Dans la terre puissante et les livrer au sol
Et quand, autour de nous, tout sera bien plus vaste,
Ouvrir en grand nos ailes et nous mettre à voler.

Auteur: Neruda Pablo

Info: Cahiers de Temuco

[ onirisme ]

 

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déclaration d'amour

J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
sans le soutien du pain, et dès l'aube hors de moi
je cherche dans le jour le bruit d'eau de tes pas.

Auteur: Neruda Pablo

Info:

 

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équilibre

De la même façon qu'il en coûterait beaucoup aux gens raisonnables d'être poète, il en coûte beaucoup peut-être aux poètes d'être raisonnables. Cependant la raison gagne la partie et c'est la raison, base de la justice, qui doit gouverner le monde.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu

[ pondération ] [ bon sens ] [ pragmatisme ]

 

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demi-journée

J'ai délivré une abeille

agonisant dans une toile d'araignée,

j'ai mis une petite pierre

dans ma poche,

elle était douce, très douce,

comme une gorge d'oiseau,

cependant que sur la côte,

tout l'après-midi,

luttaient le soleil et la brume (...)

Auteur: Neruda Pablo

Info: Odes élémentaires

[ poème ] [ compte rendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

incompréhensible

Federico Garcia Lorca n'a pas été fusillé; on l'a assassiné. Naturellement, personne ne pouvait imaginer qu'on le tuerait un jour. De tous les poètes d'Espagne, il était le plus aimé, le plus choyé et le plus enfant par sa merveilleuse allégresse. Qui aurait pu croire qu'il y aurait sur cette terre et sur sa terre, des monstres capables d'un forfait aussi inexplicable.

Auteur: Neruda Pablo

Info:

[ guerre civile ] [ mort ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Qu’il est beau ce langage que nous avons hérité des conquistadores à l’œil torve…

Là où ils passaient, ils laissaient la terre dévastée… Mais il tombait des bottes de ces barbares, de leur barbe, de leurs heaumes, de leurs fers, comme des cailloux, les mots lumineux qui n’ont jamais ici cessé de scintiller…

Ils emportaient l’or, mais ils nous laissèrent les mots.

Auteur: Neruda Pablo

Info:

[ positif ] [ langage ] [ culture ] [ espagnol ]

 

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Ajouté à la BD par gaille

racines

Dans ma patrie on emprisonne les mineurs
et le soldat commande au juge.
Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines
de mon petit pays si froid.
Si je devais mourir cent fois,
c'est là que je voudrais mourir
et si je devais naître cent fois
c'est là aussi que je veux naître
près de l'araucaria sauvage,
des bourrasques du vent du sud
et des cloches depuis peu acquises.

Auteur: Neruda Pablo

Info: El Canto général

[ patrie ]

 

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littérature

Je voulus voir dans la phrase musicale le récit magique de Proust et empruntai les ailes de la musique ou fut enlevé par elles. La phrase s'enveloppe dans la gravité de l'ombre et se fait plus rauque pour aggraver et amplifier son agonie. Elle semble construire son angoisse à la manière d'une structure gothique, que les volutes répètent portées par le rythme qui élève sans interruption la même flèche.

Auteur: Neruda Pablo

Info: La solitude lumineuse

[ architecture ]

 

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vertes années

A l'époque la plus désordonnée de notre jeunesse, nous montions tout à coup, toujours à l'aube, toujours sans avoir dormi, toujours sans un centavo en poche, dans un wagon de troisième classe. Nous étions des poètes ou des peintres d'une vingtaine d'années, pourvus d'une bonne charge de folie irréfléchie qui voulait agir, s'étendre, éclater. De toute sa force magnétique, Valparaiso nous appelait. 

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, p 85

[ post-ado ] [ débordants ] [ exhubérants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel