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vieillir

Oh mes amis d’un temps, que devenons-nous,

notre sang pâlit, notre espérance est abrégée,

nous nous faisons prudents et avares,

vite essoufflés — vieux chiens de garde sans grand-chose à garder ni à mordre —,

nous commençons à ressembler à nos pères…

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages

[ rejoignement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

L'hiver, le soir : alors, parfois, l'espace ressemble à une chambre boisée avec des rideaux bleus de plus en plus sombres où s'usent les derniers reflets du feu, puis la neige s'allume contre le mur telle une lampe froide. Ou serait-ce déjà la lune qui, en s'élevant, se lave de toute poussière et de la buée de nos bouches ?

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver, in Poèmes à dire la francophonie, présentés et choisis par Nicole Brossard, CNDP, Le Castor Astral, 2002, p. 62

[ couchant ]

 

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conscience

Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,
plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne.
Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour
enneigé ou brillant, mais jamais habité.
Où est le donateur, le guide, le gardien ?
Je me tiens dans ma chambre et d’abord je me tais
(le silence entre en serviteur mettre un peu d’ordre),
et j’attends qu’un à un les mensonges s’écartent.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: L'ignorant

[ sincérité ] [ méditation ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

femme-par-homme

Et lui d'écrire encore, sur les dernières portées,

peut-être, de sa vie :

" Telle inconnue pêchant dans sa barque légère

m'a ferré moi aussi.

Si j'ai cru doux d'abord d'être sa proie,

maintenant le fer tire sur mon cœur

et je ne sais si c’est le jour ou moi qui perd son sang

dans ces eaux nacrées. "


Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Le dernier livre de Madrigaux

[ essentielle ] [ poème ] [ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

été

Au moment orageux du jour au moment hagard de la vie ces faucilles au ras de la paille



Tout crie soudain plus haut que ne peut gravir l'ouïe



Dans cette douce ardeur du jour



il n'est que de faibles rumeurs (marteaux que l'on croirait talons marchant sur des carreaux) en des lieux éloignés de l'air et la montagne est une meule



Ah! qu'elle flambe enfin avec l'ambre tombé à terre et le bois de luth des cloisons!



 

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Martinets

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

émotion

Les larmes quelquefois montent aux yeux comme d'une source

elles sont de la brume sur des lacs ,

un trouble du jour interieur ,

une eau que la peine a salée.



La seule grace à demander aux dieux lointains,

aux dieux muets, aveugles, détournés,

à ces fuyards,

ne serait -elle pas que toute larme répandue

sur le visage proche

dans l'invisible terre fit germer

un blé inépuisable ?

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages

[ source ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

renouveau

Parler pourtant est autre chose, quelquefois,
Que se couvrir d’un bouclier d’air ou de paille…
Quelquefois c’est comme en avril, aux premières tiédeurs,
Quand chaque arbre se change en source, quand la nuit
Semble ruisseler de voix comme une grotte
[…]
Cela monte de vous comme une sorte de bonheur,
Comme s’il le fallait, qu’il fallût dépenser
Un excès de vigueur, et rendre largement à l’air
L’ivresse d’avoir bu au verre fragile de l’aube.

Parler ainsi, ce qui eut nom chanter jadis
Et que l’on ose à peine maintenant,
Est-ce mensonge, illusion ?

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages

[ poème ] [ printemps ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jalons

Tournent les martinets dans les hauteurs de l’air:

Plus haut encore tournent les astres invisibles.

Que le jour se retire aux extrémités de la terre,

apparaîtront ces feux sur l’étendue de sombre sable...



Ainsi nous habitons un domaine de mouvements

et de distances ; ainsi le cœur

va de l’arbre à l’oiseau, de l’oiseau aux astres lointains,

de l’astre à son amour. Ainsi l’amour

dans la maison fermée s’accroît, tourne et travaille,

serviteur des soucieux portant une lampe à la main


Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Distances, in L'ignorant, p. 84

[ poème ] [ cercles concentriques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quêtes

Je vis que A. E. ne questionnait pas réellement le monde, mais volait vers un monde "supérieur", et que ce monde "supérieur" avait tous les défauts (à mes yeux) de la sur-nature : en particulier, d'être exsangue (et comment en serait-il autrement ?) Pour moi, j'avais cru voir le secret dans la terre, les clefs dans l'herbe. Sans doute ce qui nous attend à l'issue ne peut être conçu ; mais je me dis qu'il fallait avancer dans la direction de cet inconcevable (qui nous fascine comme tout abîme) "à travers l'épaisseur du Visible", dans le monde de la contradiction, avec des moyens et des sentiments ambigus, en particulier un mélange d'amour et de détachement, d'acharnement et de négligence, d'ambition et d'ironie.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: In "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 40 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ ailleurs ] [ présence ] [ poésie ] [ céleste ] [ terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

quête

Je n'avais pas désiré autre chose, en effet, qu'évaluer le degré de réalité de mes pressentiments en en cherchant le sens, incapable que j'étais de me contenter de l'émotion pure, irréfléchie et peut-être inféconde. Je comprenais, comme A.E. l'avait fait, le caractère contradictoire de ces pressentiments : impressions fugaces, par la plupart des hommes jugées frivoles et sans valeur, et auxquelles l'intensité de l'expérience vécue exigeait pourtant que l'on accordât plus de prix qu'aux évènements les plus visibles et les plus massifs de la vie quotidienne ou de l'histoire. Je me trouvais ainsi embarqué, moi sans courage, dans une aventure où il s'agissait vraiment de confier toute sa vie à des lueurs peu sûres, à des voix sourdes et intermittentes, presque à l'invisible...

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 25-26 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ mystère ] [ poésie ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama