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atavofigures

Comparable au monde platonicien des Idées, l’inconscient collectif n’est pas atteignable en tant que tel. En revanche, ses formes archétypiques peuvent être activées ou vécues par l’individu. Elles s’intègrent alors sous une forme différenciée et personnifiée. Jung décrit ainsi l’archétype comme une matrice dans laquelle viendrait se couler toute représentation individuelle :
"Il ne s’agit pas de représentations héritées, mais d’une disposition innée à former des représentations analogues, c’est à-dire des structures universelles identiques de la psyché que j’ai plus tard appelées : inconscient collectif. J’ai appelé archétypes ces structures. Elles correspondent au concept biologique de pattern of behaviour.*"

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de la mort imminente, l'approche jungienne. *JUNG C. G., Métamorphoses de l’âme et ses symboles

[ horizon anthropomorphe ]

 

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inconscient collectif

Approcher l’E.M.I. par la voie de la psychanalyse jungienne paraît pertinent dans le sens où la dynamique des similitudes/divergences rejoint le modèle archétypal : certaines images ne peuvent naître au conscient qu’en s’inscrivant dans la forme d’un moule précis, ce qui n’empêche pas l’infinie variété des produits qui en sont issus. Cette approche psychanalytique ne conduira pas à confirmer ou infirmer la réalité absolue de l’E.M.I. quant à l’éventualité d’une vie après la mort. Elle se contentera seulement de réfléchir au sens de l’expérience pour le sujet qui se trouve dans un état de conscience non-ordinaire (...).

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de Mort Imminente l’approche jungienne, pp 21 et 22

[ époques ] [ modes ]

 

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cognition

On connaît les cinq sens et un peu plus le sixième sens que l’on rapporte souvent à l’intuition. Rupert Sheldrake fait montre d’inventivité en avançant maintenant l’hypothèse d’un septième sens qui diffère du précédent dans le rôle qu’elle confère à l’individu concerné. Alors que tous les phénomènes qu’on pourrait qualifier de "psi réceptif"" (télépathie, clairvoyance, précognition…) constitueraient le sixième sens, le septième sens constituerait un saut qualitatif qui permet au sujet d’agir à son tour sur la matière dans l’ordre des phénomènes qualifiés de "psi projectif". Rupert Sheldrake se distingue de la classification classique des phénomènes parapsychologiques qui n’induisent pas de différence de niveau entre psi réceptif et psi projectif.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Critique du 7e Sens de Rupert Sheldrake, publiée sur Babelio le 30 12 2014

[ prospective ] [ paranormal ] [ spéculation ]

 

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délivrance

Retourner à la vie communément ordinaire après une telle expérience pourrait entraîner du désespoir ou de la déception. L'expérienceur dit avoir rencontré l'absolu mais il retrouve finalement son état de conscience ordinaire pour continuer à mener son existence ordinaire sur terre. Pourtant, la déception est rarement évoquée dans les témoignages. Briser les idoles, reconnaître qu'elles ne savent rien du désir du sujet, c'est retourner dans le même monde qu'avant mais le retrouver transfiguré, libéré de tous les filtres qui en modifiaient la couleur et la pureté-ces filtres que l'individu ne s'imposait que de soi à soi-même dans l'attente du regard de l'Autre qui seul pouvait alors lui donner forme et substance. Désormais, le sujet est prêt à s'en passer.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente : L'approche jungienne, page 80

[ NDE ] [ distanciation ] [ initié ]

 

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psychanalyse

Par l’intermédiaire de l’E.M.I., proposée et reçue comme récit mythique moderne, l’espace transitionnel peut devenir plus vaste. Par cette notion d’espace transitionnel, on désigne un territoire psychique intermédiaire entre la psyché et la réalité objective. Les objets qui le peuplent proviennent du monde extérieur mais ils ont reçu un investissement affectif particulier qui leur permet progressivement de jouer le rôle d’éclaireur pour une exploration plus poussée du monde extérieur. Winnicott, qui est à l’origine de cette notion, parle du doudou de l’enfant comme du premier objet transitionnel d’importance pour le développement de la psyché dans la prise en compte du principe de réalité. L’objet qui prend forme dans l’espace transitionnel peut aussi être un rituel, une idée, un lieu.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente, l'approche jungienne, p. 111. *

[ divinisation ] [ réconfort ]

 

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régénération

Le conscient se laisse repeupler en s’ouvrant aux contenus numineux de l’inconscient qui convergent "vers l’archétype de la totalité transcendante, le Soi"*. Et s’ils apparaissent avec autant de puissance, c’est parce que "l’émotion est la source principale de toute prise de conscience"*. Elle est le feu alchimique qui "consume tout ce qui est superflu"*, la principale source de la "transformation d‘obscurité en lumière et d’inertie en mouvement"* La libido ne peut réinvestir le conscient, que le traumatisme a transformé en champ de bataille déserté, sans aller puiser des formes et des représentations symboliques sources de vie aux sources de l’inconscient. L’apparition numineuse, marquée du sceau flamboyant de l’amour, permettrait à la libido de retourner progressivement vers le conscient où son retour se fera dans la gloire. L’énergie psychique est une divinité pour le conscient et lorsqu’elle le féconde à nouveau après le traumatisme, elle l’emplit d’amour, lui indique que la vie reflue, que l’énergie psychique a cheminé de l’inconscient au conscient sous l’égide du Soi. La réorganisation psychique s’achemine plus fermement vers les plus hauts paliers d’organisation.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de Mort Imminente, pp 64 et 65. *Extraits de JUNG C. G., Métamorphose de l’âme et ses symboles, opus cité

[ mystique ] [ psy ] [ émoi ]

 

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théologie

PHILITT : À vous écouter, Jung ne satisfait ni au matérialisme exigé par la méthode freudienne, ni à la spiritualité suggérée par ses objets d’étude. Y a-t-il selon vous une contribution positive de Jung à la psychologie ?

AA : Tout n’est assurément pas noir, et le principal intérêt de l’œuvre de Jung, qu’aucune critique ne saurait ravir, est son caractère exemplaire en termes d’élaboration symbolique et imaginaire de ses pensées. Jung déploie une construction fantasmatique qui se constitue au fil des années en un corpus d’une incroyable inventivité et d’une cohérence propre. Il est toutefois important de ne pas oublier que cette démarche originale d’exégèse de soi est marquée par le fer d’une subjectivité qui abolit toute tentative d’objectivation et de généralisation. Le psychologue s’inscrivant dans la continuité de la psychologie analytique s’intéressera donc à Jung comme un exemple et un modèle de créativité, d’inventivité et d’originalité, sans se sentir obligé de transposer les phases typiques du processus d’individuation à sa propre trajectoire, et sans non plus les imposer comme données interprétatives à autrui. La psychologie analytique pourrait alors se rapprocher de la psychanalyse qui ne cherche pas à se résorber dans le discours scientifique, mais qui se propose comme un outil privilégié pour nous inviter à mettre en mots notre souffrance en démêlant les discours dans lesquels notre pensée est prise. J’estime que la psychanalyse ne vise donc pas à remplacer la religion mais, rappelant que le moi n’est pas tout, et qu’il ne pourra jamais l’être, elle invite le sujet à des questionnements d’ordre proprement religieux.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Interview sur https://philitt.fr/, le 17. 1.2022. A l'occasion de la sortie de son ouvrage, Jung et l’occulte. La psychologie analytique au regard de la Tradition (éditions R&N)

[ vingtième siècle ]

 
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psychologie

La régression du point de vue jungien se confond parfois avec la dépression dont il faut rappeler l’étymologie deprimere ("presser de haut en bas") pour mieux comprendre le rapprochement. Dans les deux cas, il y a bien un mouvement de descente, de reflux vers la source. La dépression se produit lorsque la libido, c’est-à-dire l’énergie psychique de l’âme, se détourne du conscient pour se réfugier vers l’inconscient. Elle perd son intérêt pour le monde extérieur et se replie dans l’obscurité de l’âme.
Selon Jung, la dépression se produit lors d’un déséquilibre psychique prolongé causé par l’unilatéralité du fonctionnement conscient, par son refus de prendre en compte les manifestations que lui adresse l’inconscient. Ce mouvement irait croissant chez l’homme occidental qui, après deux millénaires de christianisme et plusieurs siècles de capitalisme, de scientisme et d’industrialisation, continue à nourrir le mythe d’une richesse de l’avoir plutôt que de l’être, de l’extériorité plutôt que de l’intériorité (Jung considère que le socle chrétien sur lequel s’est constituée notre société repose sur des principes qui réfèrent au type de l’extraversion - la relation du sujet avec l’objet est primordiale - alors que les sociétés fondées sur le socle hindouiste par exemple reposent sur des principes qui sont plus majoritairement ceux de l’introversion - exclure la relation du sujet avec le monde pour éviter la souffrance et le malheur). Seul le conscient est reconnu d’autorité, le conscient qui calcule, qui prévoit et qui organise. "La conscience est impensable sans un moi"*, pense l’esprit occidental ; il n’empêche que la dynamique inconsciente de la psyché n’en existe pas moins mais elle est projetée sur un dieu extérieur dont la forme varie au cours du temps.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente : L'approche jungienne, pp 44,45. *JUNG C. G., Psychologie et orientalisme, trad. Par Paul Kessler, Josette Rigal, Rainer Rochlitz, Paris, Albin Michel, 1984, p. 140.

[ Asie-Occident ]

 

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post-renaissance

PHILITT : La critique du matérialisme freudien par Jung ne correspond-elle pas selon vous à une ouverture au spirituel ?

AA :  Jung ne se sépare pas de Freud dans le sens d’un retour à une meilleure compréhension des doctrines religieuses traditionnelles, il s’en sépare au contraire à cause d’un modernisme plus prononcé. En effet, dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon observe deux phases successives dans le processus de constitution du monde moderne – anomalie culturelle selon lui dans l’histoire de l’humanité. D’une part, au sujet de la première phrase de modernisation, Guénon parle de "solidification du monde". D’après lui, cette solidification est signalée par l’élaboration et la diffusion du matérialisme théorique et de ses conséquences dans l’ordre des comportements et des objets de la vie quotidienne. D’autre part, il désigne la seconde phase en termes de "dissolution du monde", signalée quant à elle par le développement de l’occultisme et des nouveaux mouvements de fausses spiritualités. 

Guénon prend à ce sujet l’image d’une coquille : en niant et en ignorant l’existence du divin, le monde moderne s’est renfermé sous le couvercle du matérialisme qui l’isole des influences salutaires qui eussent pu lui venir d’"en-haut", du Ciel. Mais ce faisant, n’importe quelle fissure de cette muraille apparaît à l’homme contemporain comme une sortie appréciable hors du paradigme matérialiste de la première modernité, y compris donc lorsqu’elles témoignent du reflux d’influences infra-spirituelles. L’intérêt pour les forces occultes apparaît alors aux yeux des hommes modernes comme une ouverture à la spiritualité, alors qu’elle est au contraire une ouverture à ce qui est inférieur à l’humain. L’absence de rattachement à une autorité traditionnelle ne joue pas en faveur de l’exercice du discernement et les Modernes peuvent avoir plus facilement tendance à apprécier, à tort, des tendances infra-spirituelles comme les signes d’une grâce sanctifiante. Il ne suffit donc pas de critiquer le matérialisme pour satisfaire les exigences d’un discours spirituel : il faut aussi que cette critique amène à la connaissance d’un ordre de réalité qui soit lui-même spirituel. Or Jung ne prend pas en compte cette dimension dans son œuvre.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Interview sur https://philitt.fr/, le 17. 1.2022. A l'occasion de la sortie de son ouvrage, Jung et l’occulte. La psychologie analytique au regard de la Tradition (éditions R&N)

[ erreur catégorielle ] [ antispiritualisme ]

 

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questions

L'homme moderne a cru pouvoir circonscrire le monde en projetant toute son énergie sur lui. Il a dilapidé son âme aux quatre coins de la terre, voulant tout voir d'elle et se faire payer de retour en l'exploitant. La conscience objective du monde extérieur voudrait nous faire croire qu'à son image, il n'existe qu'une conscience objective du mode intérieur et qu'à défaut de la penser, nous devrions l'exploiter. Comment peut-on se laisser persuader par une idée qui dénie outrageusement nos intuitions les plus évidentes ? Comment arrivons-nous à croire que notre pensée ne peut être que consciente ? Que faisons-nous de l'évidence de nos rêves et des expériences psychiques singulières ou extraordinaires comme celles des E.M.I. ? Par quelle force de persuasion finissons-nous par nous détourner de ces possibles auxquels les messages de l'inconscient nous invitent à nous abandonner ? Pourquoi refusons-nous d'éprouver ces numina et de leur donner une forme, ce qui nous ferait artistes de notre destinée ? Qu'est-ce qui se dissimule derrière les arguments d'autorité affirmant que notre âme n'est qu'une conscience, sinon la terreur face à l'étendue infinie de l'inconscient ? Que craignons-nous en nous-mêmes ? Nous qualifions d'obscurantistes les siècles derniers pour éloigner de nous le souvenir de massacres et de comportements terrifiants et nous brandissons une conscience que l'on imagine raisonnable pour se garder du retour de tels débordements. Mais ce comportement n'est pas celui d'hommes sages qui ont conscience de leurs démons, qui peuvent les identifier et qui restent vigilants lorsque ceux-ci se réveillent, c'est le comportement d'hommes qui refusent de voir leur part sombre, qui la répriment ou la projettent sur d'autres hommes qu'un jour, ils voudront combattre faute d'avoir su s'affronter eux-mêmes. L'inconscient est chargé de tous les maux et pourtant, il est un allié du conscient. De leur dialectique peut se développer un conscient plus fort, plus sûr de son existence, moins suggestible et moins malléable. Par le mythe de l'E.M.I., nous apprenons que le monde extérieur n'est pas tout et qu'il peut être bon de renoncer à nous en faire le maître pour que notre conscient s'abandonne aux messages de l'inconscient, pour qu'il en comprenne les numina. Au lieu que ce soit le destin qui nous attrape, peut-être arriverons-nous à suivre notre destinée à l'endroit où elle souhaite nous conduire.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente : L'approche jungienne

[ rationalisme triomphant ] [ anthropocentrisme ]

 

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