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homme-animal

La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent.


Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p 421

[ humain trop malin ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étymologie

Le retour, en grec, se dit nostos. Algos signifie souffrance. La nostalgie est donc la souffrance causée par le désir inassouvi de retourner. […] En espagnol, añoranza vient du verbe añorar (avoir de la nostalgie) qui vient du catalan enyorar, dérivé, lui du mot latin ignorare (ignorer). Sous cet éclairage étymologique, la nostalgie apparaît comme la souffrance de l’ignorance. Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens. Mon pays est loin, et je ne sais pas ce qui s’y passe.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, pages 10-11

[ signification ] [ état d'âme ] [ spleen ]

 
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horizon

Car les questions vraiment graves ne sont que celles que peut formuler un enfant. Seules les questions les plus naïves sont vraiment de graves questions. Ce sont les interrogations auxquelles il n'est pas de réponse. Une question à laquelle il n'est pas de réponse est une barrière au-delà de laquelle il n'y a plus de chemins. Autrement dit : ce sont précisément les questions auxquelles il n'est pas de réponse qui marquent les limites des possibilités humaines et qui tracent les frontières de notre existence.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p.201, Folio no2077

 

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foi

Mais tout en étant presque certain que Dieu n’existe pas, Édouard tourne volontiers dans sa tête, et avec nostalgie, l’idée de Dieu.

Dieu c’est l’essence même, tandis qu’Édouard (et il s’est écoulé plusieurs années depuis ses aventures avec Alice et avec la directrice) n’a jamais rien trouvé d’essentiel ni dans ses amours, ni dans son métier, ni dans ses idées. Il est trop honnête pour admettre qu’il trouve l’essentiel dans l’inessentiel, mais il est trop faible pour ne pas désirer secrètement l’essentiel. 

Auteur: Kundera Milan

Info: Risibles amours, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1986, page 302

[ transcendance ] [ espérance ]

 

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chronos

Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous, plus irrésistible est la voix qui nous invite au retour. C’est tendance a l’air d’une évidence, et pourtant elle est fausse. L’homme vieillit, la fin approche, chaque moment devient de plus en plus cher et Il n’y a plus de temps à perdre avec des souvenirs. Il faut comprendre le paradoxe mathématique de la nostalgie : elle est le plus puissante dans la première jeunesse quand le volume de la vie passée tout à fait insignifiant.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, page 90

[ vieillissement ] [ intensité ] [ extrémités ]

 
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homme-femme

Elle était venue vivre avec lui pour échapper à l’univers de sa mère où tous les corps étaient égaux. Elle était venue vivre avec lui pour que son corps devienne unique et irremplaçable. Et voici qu’il avait tracé, lui aussi, un signe d’égalité entre elle et les autres : il les embrassait toutes de la même manière, leur prodiguait les mêmes caresses, ne faisait aucune, aucune, mais aucune différence entre le corps de Tereza et les autres corps. Il l’avait renvoyée à l’univers auquel elle avait cru échapper.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, pages 89-90

[ fatalité ] [ répétition ] [ volage ] [ polygame ]

 

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attraction-répulsion

Il ne pouvait plus douter le moins du monde que cela finirait par le dégoût car, à présent, même le regard qu’il posait sur elle (regard scrutateur et pénétrant) n’était pas exempt d’un certain dégoût mais, chose étrange, cela ne le gênait pas, cela l’excitait et le stimulait, comme s’il souhaitait ce dégoût : le désir de coït se rapprochait en lui du désir de dégoût ; au désir de lire sur son corps ce qu’il avait dû si longtemps ignorer se mêlait le désir de souiller aussitôt le secret nouvellement déchiffré.

Auteur: Kundera Milan

Info: Risibles amours, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1986, page 204

[ ambivalence ] [ sexualité ] [ destruction ]

 

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révélateur

Je pense, donc je suis est un propos d'intellectuel qui sous-estime les maux de dents. Je sens, donc je suis est une vérité de portée beaucoup plus générale et qui concerne tout être vivant. [...] Le fondement du moi n'est pas la pensée mais la souffrance, sentiment le plus élémentaire de tous. Dans la souffrance, même un chat ne peut douter de son moi unique et non interchangeable. Quand la souffrance se fait aiguë, le monde s'évanouit et chacun de nous reste seul avec lui-même. La souffrance est la Grande École de l'égocentrisme.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'immortalité, p.299, Folio no2447

 
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chiottes

Les cuvettes des waters modernes se dressent au-dessus du sol comme la fleur blanche du nénuphar. L’architecte fait l’impossible pour que le corps oublie sa misère et que l’homme ignore ce que deviennent les déjections de ses entrailles quand l’eau tirée du réservoir les chasse en gargouillant. Les tuyaux des égouts, bien que leurs tentacules viennent jusque dans nos appartements, sont soigneusement dissimulés à nos regards et nous ignorons tout des invisibles Venises de merdes sur lesquelles sont bâties nos cabines de toilette, nos chambres à coucher, nos salles de bal et nos parlements.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 227

[ canalisation ] [ déni ] [ déchets ]

 

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plaisanteries salaces

Depuis longtemps, les yeux d’Irena étaient vides de désir mais, par la force de l’habitude, restaient toujours grands ouverts sur Gustaf et le mettaient dans l’embarras. Pour brouiller les pistes et masquer son repli érotique, il se complaisait dans des anecdotes aimablement grivoises, dans des allusions plaisamment équivoques, prononcées à voix haute et en riant. La mère était son meilleur allié, toujours prête à le seconder par des drôleries graveleuses qu’elle proférait d’une façon outrée, parodique, dans son anglais puéril. En les écoutant, Irena avait l’impression que l’érotisme s’était transformé à jamais en une pitrerie d’enfants.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, page 114

[ spectacle bouffon ] [ désérotisation ] [ tue l'amour ] [ dissimulation ]

 

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