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anthropocentrisme

Si je devais définir de façon précise "l'anthropomorphisme", je dirai que cela tombe sous le sens qu'un homme ne peut avoir une idée qui ne soit pas anthropomorphe, et que c'est simplement répéter l'erreur de Kant que de vouloir y échapper. En même temps, je suis assez confiant dans le fait qu'un humain puisse comprendre les pensées de son cheval, la joie de son perroquet ou son canari si plein d'espièglerie ; et bien que ses représentations de ces pensées soient, je suppose, plus ou moins falsifiée par anthropomorphisme, il y a pourtant beaucoup plus de vérité que de mensonge en elles, plus encore que s'il s'attelait à la tâche impossible de l'éliminer, j'en suis suffisamment convaincu pour l'heure.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Manuscrit MS [R] 293. 1906-7, From the Robin Catalogue

[ inévitable ] [ créature de Gaïa ]

 

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cognition

Il n'y a pas d'autres formes de conscience que les trois qui ont été mentionnées, Sensation (priméité), Altersense (secondéité), et Medisense (tiercité). Medisense est la conscience d'un troisième, ou médium. Entre primisense et altersense, qui mène du premier vers le second, c'est la conscience d'un processus qui amène à l'esprit. La sensation, ou priméité, est conscience de la primauté ; l'altersense est conscience de l'altérité ou de la secondarité ; medisense est la conscience des moyens ou de la tiercité. Dans la priméité (primisense) il n'y a qu'un mode, fondamental. Dans la secondeté (altersense) il y a deux modes, Sensation et Volonté. Dans la tiercité (medisense) trois modes, Abstraction, Suggestion, Association.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Forms of Consciousness [R]. MS [R] 1107. 1896

[ triade ]

 
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psychogenèse

... de manière générale l'être gouverné par un but ou une autre cause finale est l'essence même du phénomène psychique. Il devrait donc, pourrait-on penser, y avoir sous l'ordre de la psychonomie*, ou de l'étymologie, un sous-ordre qui cherche à formuler avec exactitude la loi de la causalité finale, tentant ainsi d'en esquisser le fonctionnement.

Mais sous cette loi universelle du mental, il y a d'autres lois, peut-être tout autant omniprésentes et pourtant pas si abstraites. Il y a tout d'abord la grande loi de l'association (qui comprend la fusion), principe remarquablement analogue à celui de la gravitation, puisqu'il s'agit d'une attraction entre les idées. Il y a, en outre, d'autres phénomènes généraux de l'esprit qui ne sont pas explicables par association.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Minute Logic: Chapter II. Prelogical Notions. Section I. Classification of the Sciences (Logic II) | CP 1.269-270,1902. *approche de la psychologie qui vise à découvrir les lois qui régissent le fonctionnement de l'esprit.

[ assemblage mental ] [ intellection ]

 
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cycles

Toutes les affaires humaines reposent sur des probabilités, et la même chose est vraie partout. Si l'homme était immortel, ce serait avec la certitude qu'un jour tout ce en quoi il a cru se montrerait faux, ce qui le conduirait probablement à une misère définitive et sans espoir. Il s'effondrerait, enfin, comme toute grande fortune, comme toute dynastie ou toute civilisation. Au lieu de cela, nous avons la mort.
Mais ce qui, sans la mort, arriverait à tout homme, avec la mort arrivera à quelques uns... Il me semble que nous sommes poussés vers ça, que la logique exige de manière inexorable que nos intérêts ne soient pas limités. Ils ne doivent pas être restreints à notre propre destin, mais embrasser toute la communauté.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Philosophical Writings

[ éternel retour ] [ réincarnés amnésiques ] [ grégaire ] [ postérité ]

 

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sémiotique

Le signe signifie quelque chose, son objet. Il représente cet objet, non pas sous tous ses aspects, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le terrain des signes (representamen). "L'idée" doit être comprise ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant. Je veux dire dans ce sens où nous disons qu'un homme attrape l'idée d'un autre homme, où nous dirons que lorsqu'un homme se souvient de ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, et dans la mesure où sa pensée reste en accord avec elle même durant ce temps, maintenant un contenu similaire, c'est la même idée et non à chaque intervalle un nouveau concept.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Manuscrit, On Signs [R]. 1897. From the Robin Catalogue

[ vocabulaire ] [ notion ] [ mot ] [ vitesse de l'esprit ] [ concept ]

 

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néant

Nous commençons, alors, avec rien, le pur zéro. Mais ce n'est pas le rien de la négation. Car il ne signifie pas autre chose, et cet autre chose est simplement synonyme de ce qui arrive en second. Donc, en tant que tel, il implique un premier ; or le pur zéro actuel est antérieur à tout premier. Le rien de la négation est le rien de la mort, qui vient en second, ou après, toute chose. Mais ce pur zéro est le rien du non né. Il n'y existe rien d'individuel, ni de contrainte ou pression - extérieure ou intérieure, aucune loi. C'est le rien germinal, dans lequel l'univers entier est inclus ou pressenti. En tant que tel, il est absolument indéfini et illimité dans ses possibilités. Il n'y a ni contrainte ni loi. C'est une liberté sans entrave aucune.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Essential Peirce, Volume 2 : Selected Philosophical Writings, 1893–1913

[ non-discrimination fertile ] [ vacuité divine ] [ ouverture ontologique ]

 

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exactitude

En examinant les raisonnements des physiciens qui ont aidé à l'envol initial d'une science moderne qui perdure sainement depuis lors, nous sommes frappés par la grande importance, même si pas décisive, qu'ils laissèrent aux jugements instinctifs. Galilée fait appel à "il lume naturale" aux étapes les plus critiques de son raisonnement. Kepler, Gilbert et Harvey - sans parler de Copernic - s'appuient substantiellement sur une sorte de puissance intérieure, non suffisante pour atteindre la vérité par elle-même, mais constituant néanmoins un facteur essentiel quant aux influences qui menèrent leur esprit à la vérité. Il est évident que le seul espoir de raisonnement rétroductif* qui puisse jamais approcher la vérité est qu'il puisse y avoir une tendance naturelle vers un concordance entre les idées qui se proposent au mental humain et celles qui ont un lien avec les lois de la nature.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Lessons of the History of Science. MS [R] 1288. (1896) *qui prend en compte tous les éléments, à l'image d'une enquête de police

[ unicité ] [ logique formelle ] [ sciences ] [ quête ] [ aléthique ]

 

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concept

Le signe représente quelque chose, son objet. Il incarne cet objet, non pas à tous égards, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le champ (ground) des représentations (representamen). L'"idée" est à comprendre ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant ; c'est à dire dans ce sens où l'on dit qu'un homme reprend l'idée d'un autre homme, où l'on dit que lorsqu'un homme se rappelle ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, dans la mesure où la pensée continue à s'accorder avec elle-même pendant ce temps, c'est à dire à avoir un contenu semblable, c'est la même idée, et ce n'est pas à chaque instant de l'intervalle une nouvelle idée.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: On Signs [R]. MS [R] 798. 1897

[ sémiotique ] [ entité ]

 
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intellection

Avant tout la conscience couvre un intervalle de temps, car si elle ne le faisait pas, nous ne pourrions avoir aucune connaissance de celui-ci, pas simplement une véritable méconnaissance mais aucune conception du tout à son sujet. Nous sommes donc obligés de dire que nous en sommes immédiatement conscients au travers d'un intervalle de temps infinitésimal. En fait, cette conscience infimement déployée est le sentiment direct de son contenu comme étalé. Dans un intervalle infinitésimal, nous percevons directement la séquence temporelle de son début, son milieu et sa fin.... Or cet intervale est suivit par un autre, dont le début est le milieu du premier, et dont le milieu est la fin du premier. Nous avons ici une perception immédiate de la séquence temporelle de son début, de son milieu et de sa fin, ou disons, des deuxième, troisième et quatrième instants.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Law of Mind (1892) First published in The Monist Vol. II, No. 4 (July 1892). Trad Mg

[ chronologie ] [ horizontalité ] [ durée ] [ oeil de l'esprit ] [ déroulement ]

 

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réfléchir

Un raisonnement est de trois types. Le premier est essentiel, mais il se contente de nous donner des informations sur la teneur de nos propres hypothèses et déclare clairement que, si nous voulons en savoir plus, nous devons aller ailleurs.
Le deuxième est question de probabilités. Les seuls cas dans lesquels il se veut avoir une valeur sont ceux où nous avons, comme une compagnie d'assurance, une multitude infinie de risques insignifiants. Ici si un intérêt vital est en jeu, il dit clairement : "Ne me demande pas."
Le troisième type de raisonnement ressemble à ce que peut faire "il lume naturale", qui éclaire les avancées de Galilée. C'est un vrai appel à l'instinct. Ainsi la raison en dépit de toutes les fioritures qu'elle déploie habituellement, s'en remet, en temps de crise vitale, à la moelle de nos os pour implorer le secours de l'instinct.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: Philosophy and the Conduct of Life. MS [R] 437. 1898

[ intuition ] [ triade ] [ statistiques ] [ découvertes ]

 

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