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éducation

Tout l'art est à graduer les épreuves et à mesurer les efforts ; car la grande affaire est de donner à l'enfant une haute idée de sa puissance, et de la soutenir par des victoires ; mais il n'est pas moins important que ces victoires soient pénibles, et remportées sans aucun secours étranger. Le défaut de ce qui est intéressant par soi, c'est qu'on n'a pas de peine à s'y intéresser, c'est qu'on n'apprend pas à s'y intéresser par volonté.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos sur ... p.9, P.U.F 1969

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guerre

Les guerres sont peut-être premièrement un remède à l'ennui ; on expliquerait ainsi que ceux qui sont les plus disposés à accepter la guerre, sinon à la vouloir, sont souvent ceux qui ont le plus à perdre. La crainte de mourir est une pensée d'oisif, aussitôt effacée par une action pressante, si dangereuse qu'elle soit. Une bataille est sans doute une des circonstances où l'on pense le moins à la mort. D'où ce paradoxe : mieux on remplit sa vie, moins on craint de la perdre.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos I, la Pléiade, nrf Gallimard 1956 29 janvier 1909 p.50

[ thérapie ] [ fuite ] [ occupation ]

 

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stimulation

Le sommeil, faites-y attention, est bien plus tyrannique que la faim. On conçoit un état où l'homme se nourrirait sans peine, n'ayant qu'à cueillir. Mais rien ne le dispense de dormir ; rien n'abrégera le temps de dormir ; c'est le seul besoin peut-être auquel nos machines ne peuvent point pourvoir. Si fort, si audacieux, si ingénieux que soit l'homme, il sera sans perceptions, et par conséquent sans défense, pendant le tiers de sa vie. La société serait donc fille de peur, bien plutôt que de faim.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960 p.6

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flamme

Un bon esprit est nécessairement un esprit lent. Quand je dis une chose pareille, on dresse contre moi vingt exemples qui veulent prouver le contraire. Mais cela ne me trouble point. Rien n'est plus facile que d'imiter l'intelligence par la mémoire. On dresse bien des chiens ; ils comptent correctement, en ce sens que, quand on leur montre le carton huit et le carton sept, ils savent aller chercher le carton quinze, et le présenter à leur maître avec cet air zélé et important qu'ont les chiens.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 30 novembre 1907 p.42

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courtoisie

Etre poli, c'est dire ou signifier, par tous ses gestes et par toutes ses paroles : "Ne nous irritons pas ; ne gâtons pas ce moment de notre vie" Est-ce donc bonté évangélique ? Non. Je ne pousserais point jusque-là ; il arrive que la bonté est indiscrète et humilie. La vraie politesse est plutôt dans une joie contagieuse, qui adoucit tous les frottements. Et cette politesse n'est guère enseignée. Dans ce que l'on appelle la société polie, j'ai vu bien des dos courbés, mais je n'ai jamais vu un homme poli.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos I 8 mars 1911 p.103

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inquiétude

Tous soucis renvoyés, tous projets ajournés, il reste une anxiété par cette contraction terrestre ou pesanteur, qui nous tient toujours. Voilà notre ennemie de tout instant, voilà notre constante pensée. Il me suffirait pour le savoir d'observer cette sensibilité au tact, si remarquable sous les pieds du bipède humain. Il ne cesse pas de palper en quelque sorte son propre équilibre et d'interroger son étroite base, afin de se garder de chute, soit dans le mouvement, soit dans le repos. C'est pourquoi vous n'aurez jamais toute l'attention d'un homme debout sur ses jambes.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, Gallimard 1960 p.11

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communauté

C’est que l’Économique n’est pas le premier des besoins. Le sommeil est bien plus tyrannique que la faim. On conçoit un état où l’homme se nourrirait sans peine ; mais rien ne le dispensera de dormir, si fort et si audacieux qu’il soit, il sera sans perceptions, et par conséquent sans défense, pendant le tiers de sa vie. Il est donc probable que ses premières inquiétudes lui vinrent de ce besoin là ; il organisa le sommeil et la veille : les uns montèrent la garde pendant que les autres dormaient : telle fut la première esquisse de la cité.


Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos sur les pouvoirs

[ méta-moteur ] [ historique ] [ confiance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rumination

Je lisais hier un article sur une espèce de fous à opinions, qui, à force de voir les choses toujours sous le même angle, finissent par se croire persécutés, et sont bientôt dangereux et bons à enfermer. Cette lecture, qui me jetait dans de tristes pensées (quoi de plus triste à considérer qu'un fou ?), me rappela pourtant une bonne réponse que j'avais entendue. Comme on parlait, en présence d'un sage, d'un demi fou à persécutions, qui, par surcroît, avait toujours froid aux pieds, ce sage dit : "Défaut de circulation, dans le sang, et de circulation dans les idées." Le mot est bon à méditer.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 9 octobre 1909 p.145

[ fanatisme ] [ borné ]

 

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conscience

Il est remarquable que l'amour de la liberté suppose une haute idée de l'homme, et, en effet, l'argument le plus fort du despote est que les hommes font les fous dès qu'ils se sentent libres. C'est donc une chance rare pour vous, leur dit-on, d'être bien bâtonnés. Ce que j'admire, c'est qu'ils semblent quelquefois le croire. Un ivrogne sait très bien prouver que les choses iront toutes de travers s'il n'y a point un tyran énergique. Et tout homme arrive bien une fois par jour à se juger incapable de se conduire. Mais s'il tombe à genoux pour si peu, alors ce qu'il croyait devient vrai.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos I/la Pléiade/nrf Gallimard 1956 12 octobre 1935 p.1285

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virus invisible

Mon père m'a conté comment un de ses camarades mourut du choléra par persuasion. Il avait parié qu'il coucherait dans les draps d'un cholérique ; il le fit, prit le choléra, et mourut presque sur l'heure. Or ses camarades, dont mon père était, avaient bien pris soin de purifier tout, ne conservant que des apparences. Ces apparences suffirent à tuer le malheureux. Il se trompait en ceci qu'il croyait que le courage guérit de la peur. Nous n'avons directement aucune action sur ces mouvements intérieurs du ventre, si sensibles dans les moindres peurs. Et mon exemple est bon en ceci que le microbe visait justement là.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960 p.81

[ bravache ] [ contagion ]

 

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