Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 241
Temps de recherche: 0.038s

paradigme philosophique

[...] les causes [de malentendus quant aux sources de la theologia] résident essentiellement dans un changement de noétique : la conception aristotélicienne de la connaissance s’est substituée à celle de Platon dans la première moitié du XIIIe siècle ; puis les manuels de théologie, entérinant ce changement, l’ont présentée comme la noétique propre de la métaphysique chrétienne qui, jusque là, avait été globalement platonicienne. Selon cette conception, l’activité spécifique et proportionnée de la raison humaine, c’est la connaissance scientifique du monde sensible. Avec Aristote, l’Occident médiéval découvre le modèle de ce qu’est un discours scientifique, c’est-à-dire dont la rigueur est garantie par sa formalité (la logique syllogistique). A l’inverse (au moins à s’en tenir à une caractérisation sommaire), pour la noétique platonicienne, c’est l’objet qui fonde la vérité de la connaissance ; il ne saurait donc y avoir de connaissance véritable de ce qui est emporté dans le flux du devenir : il n’y a de vérité pour la connaissance que de Ce qui est véritablement. L’intellect, dans son désir de connaissance parfaite, est donc ordonné frontalement à la contemplation de la Réalité inconditionnée, le Bien en soi.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 84

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

métaphysique

[Le] commencement est intemporal. Il est la source du temps, l’origine du temps, mais il n’est pas lui-même dans le temps, sinon il ne serait pas un commencement. Demander, comme l’esprit humain y est invinciblement porté, quand ce commencement a eu lieu, c’est poser une question qui n’a aucun sens. Le temps implique ou exige un commencement, mais le commencement n’implique pas le temps. Le commencement est contemporain de tous les temps, il est l’origine permanente de l’écoulement temporel, il n’est pas un moment du temps. […] C’est un commencement ontologique et non pas le commencement [chronologique] d’une série temporelle. C’est un commencement absolu et non un commencement relatif. Il n’y a rien avant ce commencement, et même pas Dieu. Dès lors il faut dire que le monde a toujours existé, toujours temporellement, en ce sens qu’il n’y a aucun temps où le monde n’ait pas été. Et peut-être est-ce là la signification de l’éternité du monde dans l’antiquité. Car "même si le monde avait toujours été, il ne serait point cependant égal à Dieu en éternité" [Thomas d'Aquin, Somme théologique I, q. 46, ad 2].

Auteur: Borella Jean

Info: La Charité profanée, Ed. Du Cèdre, Paris, 1979, p. 335

[ manifestation ] [ début ] [ circuit fermé ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie chrétienne

Ainsi l’intelligence est-elle aidée dans l’acte par lequel elle saisit les vérités révélées, et la volonté est-elle aidée dans l’acte par lequel elle désire que l’intelligence s’y applique. C’est pourquoi on donne à cette aide divine le nom de grâce actuelle. C’est un secours momentané qui accompagne l’intelligence et la volonté chaque fois qu’elles accomplissent véritablement un acte de foi. […]

Mais cette grâce actuelle est en dépendance d’une autre grâce qui concerne non plus les puissances de l’âme, mais le sujet ontologique de ces puissances, l’être personnel. On l’appelle grâce habituelle, à cause du caractère permanent qu’elle imprime dans l’essence de l’âme. Un habitus, en effet, désigne une disposition ou une capacité permanente. […] Mais l’habitus que la grâce première de la foi nous confère ne concerne pas d’abord l’agir chrétien ; cet habitus est infusé directement dans notre être même. Aussi lui donne-t-on le nom d’habitus entitatif, puisqu’il concerne une entité : l’essence de l’âme, la personne immortelle. Cela signifie que la grâce habituelle produit dans notre être un changement réel, changement par lequel notre être même est ouvert à la conscience des réalités surnaturelles.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 66-67

[ notions ] [ définitions ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Le genre homme est caractérise, parmi tous les autres êtres vivants, par la présence de l’activité mentale qui définit ainsi ce que nous appellerons son essence générique. Cette essence générique n’est pas à confondre avec l’intelligence, car il y a une intelligence animale, végétale et même minérale. Mais seul l’homme "pense", ou encore abstrait, c’est-à-dire que son activité intellectuelle opère ordinairement sur la réalité objective au moyen de concepts, et non directement sur les objets eux-mêmes. Cependant l’homme est aussi masculin ou féminin, et cela désigne son essence sexuelle, laquelle ne doit jamais être réduite à une simple disposition anatomo-physiologique, mais caractérise tout un comportement. Enfin, l’homme est tel individu, tel caractère, tel tempérament, et cela définit ce que nous appellerons son essence singulière. Ces trois essences ne doivent être ni juxtaposées, ni superposées ; elles constituent chacune des déterminations particulières de l’essence individuelle, ou encore des virtualités. Relativement à cette essence individuelle qui caractérise notre être naturel, on peut alors envisager une essence transindividuelle ou personnelle, dont la première n’est que la projection sur le plan "terrestre", et qui caractérise notre être surnaturel, c’est-à-dire notre réalité in divinis.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 53

[ définition ] [ philosophie ] [ triade ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

naturel-surnaturel

Pour l’homme, c’est donc la raison qui conduit aux essences, mais ce qui dans la raison atteint l’essence objective des choses, c’est l’intellect. C’est pourquoi, en lui-même, l’intellect est infaillible, mais l’homme cependant se trompe, parce que cet intellect a besoin de la raison pour atteindre son objet propre dans la connaissance naturelle […]. Nous pourrions dire : l’intellect, sans la raison, est impuissant, et la raison, sans l’intellect, est aveugle. C’est elle qui va chercher l’essence des choses dans les réalités sensibles, mais c’est lui qui perçoit cette essence.

L’intellect se manifeste dans la raison comme une sorte d’instinct intuitif. L’objet propre de cet intellect n’est donc pas l’Idée, au sens platonicien, et donc son intuition n’est pas l’intuition platonicienne, mais c’est bien quand même l’objet d’une intuition, portant non point certes sur des êtres intelligibles, séparés, existant en soi, mais cependant sur des essences objectives abstraites des choses sensibles. Et l’abstraction de l’essence n’est possible qu’en vertu d’une lumière intelligible – celle de l’intellect agent – qui illumine l’intellect humain […]. […]

Donc même la connaissance sensible se fait par participation à la lumière intelligible.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 116-117

[ christianisme ] [ relation ] [ ascension anagogique ] [ éclairage réciproque ] [ complémentarité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

déification

C’est au contraire en réalisant intégralement sa nature de créature, que l’être relatif peut seulement être rendu participant de la Nature divine. L’homme naturel et profane croit à la réalité autonome et indépendante de son être. Ce faisant, il se prend pour Dieu et s’attribue une perfection qui n’appartient qu’à l’Être absolu. Il ment à sa nature d’être créé. Quelle est donc la vérité de cette nature ? C’est que l’être créé est un être reçu, un être donné. Dans l’exacte mesure où l’être humain prend une conscience ontologique du don de l’être, il laisse l’Être divin s’écouler en lui. […] Oui, il y a une vérité plus haute que celle qui prétend nier, sur leur propre plan, l’irréductible dualité du Créateur et de la créature ; une vérité plus profonde que celle qui prétend aspirer à une union telle qu’enfin la création soit entièrement résorbée dans l’homogénéité d’un Absolu massif. Il y a la vérité de la suprême Déité, qui, étant au-delà de la dualité, comme de l’unité, les contient et les conçoit en elle de manière immaculée, si bien qu’en elle seulement le relatif et le créé sont ce qu’ils doivent être.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 360

[ charité ] [ identité ] [ distinction ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

gnose

[...] le christianisme est, quant à son essence sacrée, dans un rapport d’hétérogénéité à l’égard de tout ordre social dont il ne peut qu’accuser structurellement le caractère profane, et auquel, nécessairement, il se superpose. En d’autres termes, et à proprement parler, le christianisme est dépourvu d’exotérisme, même si, par la force des choses, il en revêt quelque peu l’apparence. C’est pourquoi il ne saurait y avoir non plus d’ésotérisme chrétien, au sens formel et technique de ce terme, c’est-à-dire de forme spirituelle constituée, embrassant l’intégralité de la révélation chrétienne et dans laquelle, exclusivement, cette révélation accéderait à sa compréhension et la plus élevée et la plus intérieure. Il ne saurait y en avoir et de fait, il n’en existe pas. Il existe, ou il a existé des ésotérismes chrétiens particuliers, propres à telle ou telle activité ou fonction sociales. Et encore, de telles organisations formellement ésotériques ont-elles vu le jour essentiellement au Moyen Âge, c’est-à-dire à une époque où précisément le christianisme a tenté d’organiser exotériquement la société en chrétienté. Mais même alors, il n’a pas existé quelque chose qui soit, pour le christianisme en général, ce qu’est le soufisme pour l’islam.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 268

[ savoir secret ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

connaissance

[…] dans l’ordre humain, il n’y a pas non plus d’acte intellectuel parfaitement pur. L’intelligence a besoin d’instruments de pensée, dont le premier acquis est le langage, et dont l’ensemble constitue l’équipement culturel. Il faut donc distinguer entre l’intellection pure – qui est au fond inéluctable – et l’outillage mental sur la seule acquisition duquel peut porter l’effort éducatif. Et c’est ici qu’interviennent les différences individuelles. Tous les hommes sont également intelligents, par définition, parce que l’intelligence est toujours elle-même, dans son essence, et qu’elle n’est pas susceptible, en tant que telle, du plus ou du moins. Mais il n’en va pas ainsi en ce qui concerne les conditions individuelles de manifestation. En particulier, tous les hommes n’ont pas la même capacité d’acquisition et de maniement des multiples outillages mentaux, laquelle varie en grandeur selon les individus, en même temps que selon les sortes d’outillage. […] C’est pourquoi, l’intellection n'étant véritablement actualisée que par l’intelligible, elle sera d’autant plus efficacement éveillée qu’on la dotera d’un outillage mental plus intelligiblement constitué. Il n’y en a sans doute pas de plus conforme à cette condition que les langues naturelles – particulièrement les langues anciennes – et les mathématiques traditionnelles.

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, page 129

[ faculté intellective ] [ actualisation ] [ naturel-surnaturel ] [ base ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

égalitarisme

On devrait, en premier lieu, observer qu’il n’y a pas d’égalité ou d’inégalité en soi, mais seulement par rapport à une norme à atteindre ou à réaliser. Le concept d’égalité – ou d’inégalité – n’a aucun sens, pris absolument, sinon du pur point de vue quantitatif : un nombre est absolument égal ou inégal à un autre. Dire que les hommes sont égaux ou inégaux, absolument, c’est donc les réduire d’abord à de pures quantités. Si donc on ne parle que d’égalités relatives, par exemple à une tâche à accomplir, alors la conclusion s’impose : les hommes sont inégaux, c’est un fait, parce qu’ils réussissent plus ou moins bien l’épreuve qui leur est imposée.

Mais une deuxième considération doit intervenir : quelle valeur de critère peut-on accorder aux tests que l’on utilise ? […] Valeur relative, maintenant : ne faudrait-il pas introduire une hiérarchie entre les tâches elles-mêmes ? Mais si oui, au nom de quoi l’introduire ? […]

Il est clair qu’en tout cela ce que l’on prend pour une supériorité n’est que l’aptitude à réussir les tâches qu’impose un certain type de civilisation, c’est-à-dire l’aptitude à s’adapter aux impératifs de la société contemporaine.

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, pages 181-182

[ critique ] [ questions ] [ normativité ] [ nivellement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

L’homme doit donc d’abord saisir directement qu’il a besoin d’être sauvé, c’est-à-dire qu’il est un être radicalement contingent. Le désir du Salut, c’est la conscience de notre contingence. Et c’est pourquoi le Salut se présente en Jésus-Christ, dans la contingence d’une ponctualité spatio-temporelle : voici Jésus, le Salut de Dieu ; crois-tu en Lui ? Voici la contingence qui parle à notre contingence, et qui la sauve d’elle-même, moyennant la foi, parce qu’elle est aussi la pure nécessité du Logos éternel. […] Pour sauver mon intelligence, Platon suffisait. Et du même coup, je m’oubliais, moi-même. Mais Jésus-Christ n’a pas prêché le Logos. Il l’a incarné. La contingence de son incarnation fait alors surgir ma propre contingence comme signe de ma perte et comme conscience de mon salut […]. […]

Nous comprenons alors que ce dont nous parlait la grande tradition métaphysique, à travers ses multiples expressions, n’était pas seulement des abstractions ou des idées directement assimilables par notre intelligence, mais que, derrière ces mots et ces concepts, se trouve la vraie patrie de notre être. L’impassibilité du discours intellectif cesse d’être de l’indifférence. […] On le voit, la véritable intelligence de Platon, c’est la foi en Jésus-Christ qui nous la donne.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 74-75

[ corps-âme-esprit ] [ kérygme ] [ matérialisation ] [ continuité ] [ accomplissement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson