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réalité partagée

Je ne puis regretter profondément de n’avoir pu être un empereur romain, mais je peux regretter amèrement de n’avoir jamais seulement adressé la parole à la petite couturière qui, vers les neuf heures, tourne toujours à droite au bout de la rue. Le rêve qui nous promet l’impossible, de ce fait même nous en prive déjà, mais le rêve qui nous promet le possible intervient dans la vie elle-même et y délègue sa solution. L’un vit en toute indépendance, en excluant tout le reste ; l’autre est soumis aux contingences des événements extérieurs.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ chimères personnelles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

La vie est un voyage expérimental, accompli involontairement. C'est un voyage de l'esprit à travers la matière, et, comme c'est l'esprit qui voyage, c'est en lui que l'on vit. Il y a, de ce fait, des âmes contemplatives qui ont vécu plus intensément, plus extensément, plus tumultueusement que d'autres qui ont vécu à l'extérieure d'elles-mêmes.

Le résultat est tout. Ce que l'on a senti est ce que l'on a vécu. On rentre aussi fatigué d'un rêve que d'un travail concret. On n'a jamais vécu autant que lorsqu'on a beaucoup pensé.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ mentale ] [ intérieure ] [ introspective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réminiscence

Le temps ! Le passé ! Soudain quelque part - un chant, un parfum senti par hasard - soulève en mon âme le bâillon qui étouffait mes souvenirs... Tout ce que j'ai été et ne serai jamais plus ! Tout ce que j'ai eu, et n'aurai plus jamais ! Et les morts ! Ces morts qui m'ont aimé tout enfant ! Quand je les évoque, toute mon âme se glace et je me sens banni des coeurs humains, seul dans la nuit de moi-même, et pleurant, tel un mendiant, le silence clos de toutes les portes.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ son ] [ odeur ] [ mémoire ] [ catalysée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

malentendu

J'ai toujours évité, avec horreur, d'être compris. Être compris c'est se prostituer. J'aime mieux être pris sérieusement pour ce que je ne suis pas, et être ignoré humainement, avec décence, avec naturel.

Rien ne provoquerait autant mon indignation que de voir mes collègues de bureau me trouver "différent". Je veux savourer à part moi cette ironie de ne pas être, pour eux, différent. Je veux endurer ce cilice de les voir me juger semblable à eux, et subir cette crucifixion de ne pas être distingué. Il est des martyrs plus subtils que ceux des saints et des ermites.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ solitude ] [ dissimulation ] [ masque ] [ paix ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-évaluation

Quand je mets de côté mes artifices et range dans un coin, avec un soin amoureux et l'envie de les embrasser, mes jouets à moi - mots, images ou phrases -, alors je me sens si petit, si inoffensif et si seul, perdu dans une pièce immense, et si triste, si profondément triste !

En fin de compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des Sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l'Imaginaire.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ écriture ] [ thérapie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Quand je mets de côté mes artifices et range dans un coin, avec un soin amoureux et l'envie de les embrasser, mes jouets à moi - mots, images ou phrases -, alors je me sens si petit, si inoffensif et si seul, perdu dans une pièce immense, et si triste, si profondément triste !

En fin de compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des Sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l'Imaginaire.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ écriture thérapie ] [ passe-temps ] [ jeu ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

perdu

En fin de compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des Sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l'Imaginaire. [...]
Mais le vent traîne dans les rues, les feuilles tombent sur le trottoir... Je lève les yeux et je vois les étoiles, qui n'ont aucun sens... Et au milieu de tout cela il ne reste que moi, pauvre enfant abandonné, dont aucun Amour n'a voulu pour fils adoptif, ni aucune Amitié pour compagnon de jeu.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité

[ isolement ]

 

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désintéressement

Il y a du sublime à gaspiller une vie qui pourrait être utile, à ne jamais réaliser une œuvre qui serait forcément belle, à abandonner à mi-chemin la route assurée du succès ! … Pourquoi l’art est-il beau ? Parce qu’il est inutile. Pourquoi la vie est-elle si laide ? Parce qu’elle est un tissu de buts, de desseins et d’intentions. Tous ses chemins sont tracés pour aller d’un point à un autre. Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu d’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va… La beauté des ruines ? Celle de ne plus servir à rien.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ simplicité ] [ contentement ] [ anti-utilitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie pratique

Tout ce qui nous arrive de déplaisant dans la vie -les situations ridicules où nous nous trouvons, nos mauvaises actions, nos manquements à l'une ou l'autre vertu-, tout cela doit être considéré comme de simples accidents extérieurs, incapables d'atteindre la substance de notre âme. Traitons-les comme des rages de dents ou des cors aux pieds de la vie elle-même, comme des choses gênantes, extérieures quoique situées en nous, et dont ne doit souffrir que notre existence organique, ou se soucier seulement les éléments vitaux en nous (...)

La vie doit être, pour les meilleurs, un rêve qui se refuse aux confrontations.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

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[ détachement ] [ stoïcisme ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dédoublement

Ah ! Et quand dans les miroirs qui me reflètent je me vois de dos, en marchant, ou de côté - la terreur de mon système m'envahit. Je me sens avec horreur coexister avec moi-même. Je suis liée à un rêve de moi qui est moi. Quand je me vois de dos dans les miroirs il me semble que j'ai un autre être, que je suis autre chose. Mon extérieur me surprend... Quelle horreur que l'on ne puisse voir qu'un seul côté de son corps chaque fois. Que peut-il se passer du côté que l'on ne voit pas lorsqu'on ne le voit pas ?

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Dialogue dans le jardin du palais, Le Privilège des Chemins, trad. Teresa Rita Lopes, ed. José Corti, 1990

 

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