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incarnation

Par l’opus creationis toutes choses existent en dehors de Dieu, mais ordonnées à sa contemplation. Cette ordonnation brisée, il "ne reste plus" à Dieu qu’à entrer Lui-même, en personne, dans cette extériorité cosmique, afin de la ramener vers Lui, afin de la retourner vers sa Face. Cette sortie, cet exode, cet anéantissement de Dieu, c’est ce que saint Paul appelle la kénôse : "Jésus Christ, Lui qui, subsistant en la forme de Dieu, n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un bien jalousement tenu, mais s’est anéanti Lui-même (ékénôsen, littéralement s’est vidé) prenant la forme d’esclave" (Phi 2, 6-7). Cependant cette sortie est en vue d’une entrée, cet exode en vue d’un retour, cet anéantissement en vue d’une exaltation, cette kénôse en vue d’une métanoïa. Car, nous dit Jésus en saint Luc (5,53) : "Je suis venu appeler les pécheurs à la métanoïa", au retournement d’être, de connaissance et d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 151

[ théologie chrétienne ] [ kénose ] [ Fils ] [ étymologie ] [ définition ]

 

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religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
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mystère

[…] l’intelligence chrétienne est placée devant une tâche quasi impossible : accomplir son œuvre herméneutique, qu’elle ne peut pas ne pas accomplir, puisqu’elle est faite pour cela, et cependant ne pas pouvoir y parvenir effectivement, le revelatum échappant, non seulement en lui-même dans son contenu transcendant, mais dans sa forme – mythologie vraie – à l’ordre naturel de l’intelligence. Dans son œuvre propre, l’intelligence herméneutique ne semble donc pas prise en charge intégralement par l’objet qu’elle doit penser, la révélation. Elle est alors renvoyée à elle-même. Toutes les puissances qui sont en elle et qu’elle ne peut dévouer à la tâche herméneutique, elle est tentée de les employer pour réduire l’hétérogénéité des ordres métaphysique et religieux, non pas en fonction du revelatum, mais en fonction de ses propres exigences. Et c’est cela le gnosticisme. Abandonnée à elle-même par la résistance que lui oppose le revelatum, l’intelligence s’efforce de ramener le revelatum à sa propre homogénéité spéculative.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, page 108

[ raison ] [ naturel-surnaturel ] [ limites ] [ christianisme ] [ réductionnisme ] [ naturalisme ] [ surplus intellectif ]

 

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raisonnement scientifique

En voulant définir le signe d'une manière purement linguistique, […] il [Saussure] se situe à un niveau nécessairement métalinguistique, tout en prétendant contradictoirement demeurer à l’intérieur de la linguistique elle-même. En "fermant" linguistiquement le signe, unité bifaciale du signifiant et du signifié, de telle sorte que l’un n’est que le corrélat de l’autre, et qu’ils se situent tous les deux à l’intérieur de la langue, il paraît conférer à l’unité linguistique une définition rigoureuse, mais c’est au prix d'une contradiction. […] En réalité, la définition saussurienne du signe fait intervenir des éléments non linguistiques, et c’est pourquoi elle n’est pas dépourvue de validité opératoire ; mais cette capacité opératoire lui vient d’un principe auquel elle s’interdit d’avoir droit. Ce principe est celui de la fonction signifiante, c’est-à-dire cette propriété qu’ont les signes de signifier, savoir : se rapporter à un objet. Cette propriété est extra-linguistique ; elle relève d'une philosophie du langage, puisqu’elle réfère le signe à l’ordre des choses.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 117-118

[ critique ] [ faiblesse ] [ troisième terme subreptif ] [ codage consensus ] [ secondéités inévitables ]

 

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harmonie cosmique

Si nous cherchons à caractériser les effets qu’a produit la révolution galiléenne sur la conception du monde et les bouleversements qu’elle y a apportés, un premier trait nous paraît devoir être souligné : contrairement à ce que l’on a dit très souvent, et comme l’a montré notre bref historique, l’ “humiliation cosmologique” que l’homme aurait subie du fait de l’héliocentrisme ne semble avoir joué aucun rôle*. Il n'en est jamais question, du moins à notre connaissance ; il est même question du contraire, c’est-à-dire d’une réhabilitation de la Terre : “Que la Terre soit errante et surpasse en splendeur la Lune – qu’elle ne soit point la sentine des ordures sordides, nous le confirmerons par des démonstration et d’innombrables raisons naturelles.” Cette déclaration de Galilée, quelque peu lyrique, tirée du Message Céleste (1610), et qui annonce le grand exposé cosmologique du Dialogue sur les grands systèmes (1632), exprime très clairement l’idée qu’il se fait de la signification cosmologique de ses thèses. 

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, chap. II, art. 2, section 1 * contrairement à l'opinion de Freud

[ ordonnancement de l'univers ] [ astronomie ]

 

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connaître

[...] la connaissance s’opère par une certaine participation de l’intelligence connaissante à la forme intelligible de l’être connu ; mais c’est à condition d’ajouter, avec Aristote : "d’une certaine manière", ce que Guénon omet toujours de mentionner [...]. [...] L’identité par la connaissance, dont parle Guénon à ce propos, doit être bien comprise. Elle n’est pas "purement théorique" comme il le pense (en y voyant la preuve de l’incomplétude de la métaphysique occidentale) ; au contraire, elle est tout à fait réelle : quand elle reçoit en elle la forme intelligible dégagée de l’être connu, l’intelligence devient très réellement cette forme. Mais cette intelligence, ou cette âme intellective, n’est pas l’être humain lui-même, elle n’est que ce par quoi l’homme connaît : "c’est l’homme qui connaît, par son âme". L’identification dont parle Aristote ne réfère donc pas directement à la réalisation spirituelle ou métaphysique ; elle est au contraire comme naturelle et constitue le processus même de la connaissance humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 43

[ informer ] [ description ]

 
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civilisation

Un concept est donc un acte intellectuel, une opération par laquelle l’intelligence saisit le réel pour le prendre avec elle (cum-capere). Mais d’autre part cette activité ne se manifeste que sous l’effet de l’apprentissage culturel. C’est la culture qui, par tous ses éléments – langage, symboles, gestes, coutumes, etc. – enseigne l’intelligence et lui communique son savoir. […] La culture est, concrètement, l’intellect en acte – ou intellect agent – qui informe, détermine et actualise l’intellect en puissance dans la pensée humaine. […] Toutefois, de même que toute puissance est ordonnée à son acte – en dehors de la materia prima, il n’y a pas de puissance pure – autrement dit est une puissance déterminée, et non une puissance de n’importe quoi, de même l’intelligence n’est en puissance que des actes dont elle est capable, conformes à son essence, et qui sont ainsi préformés, d’une certaine manière, en elle : toute connaissance est une réminiscence. Connaître, c’est nécessairement reconnaître.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 28-29

[ christianisme ] [ tradition ] [ processus ]

 

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écriture sainte

Cet évangile [des Hébreux] apocryphe, dont nous connaissons l’existence par des mentions de Clément d’Alexandrie et par des citations d’Origène, d’Eusèbe et de S. Jérôme, pose des problèmes diversement résolus. Cependant, deux points sont à retenir : d’une part son antiquité, fin du Ier siècle, est certaine – c’est peut-être même le plus ancien des apocryphes – d’autre part, ainsi que le remarque le P. Manteau-Bonamy, cette affirmation de l’aspect maternel du Saint-Esprit n’étonne nullement S. Jérôme qui, au contraire, "fait grand cas de cet Evangile non canonique". "L’Evangile selon les Hébreux, dit Saint Jérôme, fut écrit en langue chaldéenne et même syrienne (araméenne) mais en caractères hébraïques, et il est en usage jusqu’à ce jour chez les Nazaréens ; certains pensent qu’il est des apôtres, mais la plupart présument qu’il est de Matthieu" [Saint Jérôme, Contre Pelage, III, 2, col.597]. Il parut même si important à Saint Jérôme qu’il en fit une traduction en grec et en latin.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 257-258

[ historique ] [ postérité ] [ Bible ]

 

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présocratiques

Ce mode [dialectique] consiste en un dialogue de l’esprit avec lui-même : s’opposant à soi par dégagement de ses propres contradictions, l’esprit s’efforce de les surmonter et s’avance, de raison en raison, vers la vérité qu’il porte en lui. Ce "penser dialectique" […] nous est devenu si familier, sous des formes diverses, qu’il nous paraît se confondre avec l’exercice même de la pensée, du moins de la pensée rigoureuse, celle qui s’assure en permanence de sa propre cohérence en se rendant compte à elle-même de la nature de ses démarches spéculatives. […] Difficile alors, quand on s’est habitué à ce mode de pensée, d’entrer en communion intelligible avec d’autres régimes de l’esprit : les textes qui relèvent de ces régimes pré-dialectiques nous demeureront quasi hermétiques ou de signification indécidable, à moins que nous ne les rangions dans la catégorie des œuvres mytho-poétiques, alors qu’ils sont peut-être porteurs d’un sens métaphysique qui nous échappe faute de pouvoir en reconnaître le mode d’expression.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 143

[ incompréhensibles ] [ anciens-modernes ]

 

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intuition intellectuelle

Cet intellect, non seulement reçoit en lui les connaissances qui viennent de l’extérieur, en tant qu’intellect passif, mais encore, en tant qu’intellect actif, il illumine la connaissance reçue pour en révéler à lui-même la dimension intelligible, comme un œil qui éclairerait ce qu’il voit. Or, cette lumière par laquelle l’intellect actualise la nature intelligible du connu, est d’origine divine […].

[…] L’intellect en est en effet ce que l’homme a de commun avec Dieu et avec les anges, non pas l’intelligence pratique, ou agissante, mais l’intelligence spéculative, ou contemplative, ou toute connaissante […]. [….]

Même si l’on peut ramener la raison à l’intellect dans son principe cognitif, il reste que "le nom d’intellect désigne la pénétration intime de la vérité, alors que celui de raison désigne la recherche et la discursion" [Somme théologique, II II, Q.49, a.5]. Et cette pénétration intime est non seulement connaissance objective, mais aussi assimilation "subjective" et vie divine […].

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 115

[ définition ]

 

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