analyste-analysant

C’est donc autour de ce terme de "compréhension" que va pivoter ce que j’entends vous montrer aujourd’hui pour permettre de serrer de plus près ce qu’on peut appeler selon nos termes, le rapport de la demande du sujet avec son désir, étant entendu que ce que nous avons mis au principe - ce en quoi nous avons montré que le retour est nécessaire - c’est à mettre au premier plan que ce dont il s’agit dans l’analyse n’est autre chose que la mise au jour de la manifestation du désir du sujet.

Où est la "compréhension" quand nous comprenons ? Quand nous croyons comprendre, qu’est-ce que cela veut dire ? Je pose que cela veut dire dans sa forme la plus assurée, je dirai dans sa forme primaire, que la compréhension de quoi que ce soit que le sujet articule devant nous est quelque chose que nous pouvons définir ainsi au niveau du conscient, c’est qu’en somme nous savons quoi répondre à ce que l’autre demande. C’est dans la mesure où nous croyons pouvoir répondre à la demande que nous sommes dans le sentiment de comprendre.

Sur la demande pourtant, nous en savons un peu plus que cet abord immédiat, précisément en ceci que nous savons que la demande n’est pas explicite, qu’elle est même beaucoup plus qu’implicite, qu’elle est cachée pour le sujet, qu’elle est comme devant être interprétée. Et c’est là qu’est l’ambiguïté pour autant que nous qui l’interprétons, nous répondons à la demande inconsciente sur le plan d’un discours qui pour nous est un discours conscient. C’est bien là qu’est le biais, le piège et qu’aussi bien depuis toujours nous tendons à glisser vers cette supposition, cette capture que notre réponse, le sujet en quelque sorte devrait se contenter de ce que nous mettons au jour par notre réponse quelque chose dont il devrait se satisfaire.

Nous savons que c’est là que se produit pourtant toujours quelque résistance. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ question ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

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